❝ Blinding Lights ❞ ft. Oberyn Martell

blinding lights

ft. @oberyn martell

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Le chagrin qui habitait son cœur n'était pas un qu'elle pouvait chasser aisément. Elle avait chéri Rhaegar, elle l'avait même aimé et apprendre sa mort l'avait plongé dans une profonde tristesse. Ce n'était qu'auprès de ses enfants qu'elle avait pu trouver du réconfort. Plus encore en temps de guerre, alors qu'elle était prisonnière du Donjon Rouge que le roi l'empêchait de quitter. Si elle avait pu, elle aurait trouvé refuge à Dorne, chez elle, auprès de ses frères. Elle y aurait été en sécurité, protégée et aimée. Mais ce droit lui avait été refusée et elle n'avait eu que ses enfants pour la réconforter.
Jusqu'à ce qu'Aerys ouvre les portes de Port-Réal à Tywin Lannister et son armée. Ils avaient envahi la ville et Elia ne doutait pas de son sort, de celui de ses enfants plus particulièrement. Dans un espoir de les sauver, lorsque cet éclat de miroir s'était présenté à elle, elle l'avait saisi et lorsqu'elle avait ouvert les yeux dans cette pièce blanche, elle était seule. Seule sans Rhaenys, sans Aegon. Elle était sauvée mais qu'en était-il de ses deux enfants ?

La jeune Martell avait finalement trouvé Port-Réal. Ou peut-être était-ce Port-Réal qui l'avait trouvé. Car elle ignorait, avant d'y arriver par hasard, qu'il existait une ville semblable à celle où elle avait vécu. Elle avait trouvé refuge dans une auberge. Elle n'avait pas le confort du Donjon Rouge mais l'endroit lui rappelait trop de souvenirs désormais plus douloureux que heureux. L'endroit lui rappelait trop de souvenirs d'une vie qu'elle avait perdu, qu'elle ne retrouverait jamais.
La solitude était dure à porter mais elle occupait ses journées en apportant son aide aux habitants de la ville. Son bon cœur rendait la tâche aisée et cela l'empêchait de songer à tout ce qu'elle avait perdu. Elle avait notamment pris l'habitude d'aider les enfants d'un orphelinat au cœur de la ville. Elle ne faisait pas beaucoup, se contentant de passer du temps avec eux, de la occuper, de leur proposer quelques sorties.
Et c'était exactement ce qu'elle faisait ce jour-là, marchant entre les étales d'un marché avec eux. Ils avaient, entre les mains, quelques pièces pour ramener les quelques ingrédients manquant pour la soupe du soir. Elle observait autour d'elle, tenant la main d'une petite fille dans la sienne et elle semblait bien plus à son aise, bien mieux connaitre ses rues que la princesse dornienne.

C'est à ce moment qu'elle le vit. Son regard s'arrêta sur la tunique orange, les couleurs, le tissu, tout lui rappelait Dorne. Son visage, plus vieux, les traits plus marqués, était pourtant le même. Oberyn. Son cœur se mit à battre plus vite dans sa poitrine et un sourire étira ses lèvres. Elle n'avait qu'une envie, se jeter dans les bras de son frère qu'elle n'avait pas vu depuis bien trop longtemps. Port-Réal était trop loin de Dorne pour qu'ils puissent se voir fréquemment et il avait toujours été la personne qui lui manquait le plus. Son petit-frère dont elle avait toujours été si proche. Elle se pencha vers les orphelins, s'accroupissant pour être à leur hauteur.

« — See the man over there? He's my brother. Wanna scare him a bit? »

Elle chuchota quelques mots aux enfants et l'instant d'après, ils se mirent à courir vers Oberyn, l'appelant "papa" tandis qu'elle regardait à bonne distance, un sourire aux lèvres et l'envie de rire. Son frère lui avait manqué mais elle ne pouvait résister à l'envie de l'effrayer un instant, de voir son expression et surtout, de sentir son cœur s'alléger après cette plaisanterie.
Car si la princesse aimait son petit-frère, elle n'avait jamais ignoré qu'il appréciait fréquenter quelques établissements dans lesquels elle n'avait pas mis les pieds depuis longtemps. Bien avant son mariage avec Rhaegar, Oberyn l'y avait bien emmené une fois mais elle avait trouvé trop peu d'intérêt à visiter un bordel et n'y était jamais retourné. En revanche, ce n'était pas le cas du prince et qui sait combien d'enfants il aurait pu laisser derrière lui ? Il n'était et ne serait pas le dernier et ses mœurs libres faisaient partie intégrante de son charme mais Elia s'était trouvée être beaucoup plus conventionnelle que ne l'était souvent les femmes dorniennes.

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