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Where we belong — ft. Alicent

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Rhaenyra Targaryen
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the realm's delight

Rhaenyra Targaryen


Pronom irl : Elle
Pièces d'or : 0
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Univers : House of the Dragon
Avatar : Emma D'Arcy
Statut civil : Mariée (peut-être)
Monde de résidence : Gwendalavir
J'ai traversé le Léthé depuis : Quelques mois

   


where we belong

ft. @Alicent Hightower

◊ ◊ ◊

Chaque jour, la même routine s’installe. Son dos lui fait mal, elle est épuisée et sait que son enfant peut naître à tout moment mais elle refuse de rester alitée. Elle n’avait jamais été très douée pour cela. Puis sa fierté l’empêche de montrer à Alicent sa faiblesse actuelle. Elle doit pourtant la connaître, elle aussi a porté plusieurs enfants et sait les difficultés rencontrées  à la fin.
Cela fait plusieurs jours qu’elle n’a pas vu Syrax et dans son état actuel, elle doit en revanche admettre que voler serait dangereux pour elle comme pour le bébé. Et cet enfant à venir est, semble-t-il, tout ce qu’il lui reste.

Contrairement à elle, Alicent semble avoir l’un de ses fils présents dans ce monde. Rhaenyra l’a rencontré. Elle ne ressent que peu d’affection pour ce demi-frère et ne peut oublier la querelle dont il a été l’origine. Or, elle s’avère être très rancunière. De plus, l’écart d’âge entre eux n’a jamais aidé la princesse à se lier à ce membre de sa famille.
Il n’y a pas que cela avec Alicent. Cette dernière semble s’être faite une place au sein de Cair Paravel mais ce n’est pas le cas de la Targaryenne. Elle n’est que l’invitée de la Hightower et cherche encore à trouver où est sa place. À Westeros, elle n’a jamais eu à se poser la question car elle a toujours su où son destin la conduisait mais ici, elle n’est personne et elle n’a rien. Elle se sent inutile, une décoration de plus et ce sentiment, elle le déteste. S’il y a une chose qu’elle a toujours refusé d’être, c’est sa mère. Elle l’a aimé de tout son cœur mais le destin qu’elle a connu, Rhaenyra l’a toujours refusé. Sa mère avait été effacée et on avait seulement attendu d’elle qu’elle donne des héritiers au roi, des fils. A la place, elle avait offert au royaume une fille. Elle. Elle avait fait son devoir mais Rhaenyra avait toujours voulu être, faire, plus que cela. Sans doute que sa plus grande tragédie avait été de naître femme quand elle aspirait à un destin habituellement réservée aux hommes.
Même lorsque son père lui demandait de rester à sa place, la princesse s’y était toujours refusée et avait pris son destin en main pour servir son royaume comme elle l’entendait. Mais Cair Paravel n’est pas son royaume. Elle n’a aucune place, aucun nom, aucune autorité. Elle ignore comment elle peut se rendre utile aux Pevensie.

Alors jour après jour, Rhaenyra s’habille avec l’aide d’une servante qu’on a mis à son service pour la soutenir jusqu’à la naissance de son enfant. Elle coiffe sa chevelure et ensuite, l’accompagne marcher à travers le château ou ses environs. Partout où elle va, la jeune Livia la suit. Elle a appris à l’apprécier mais elle ne s’est jamais confiée à elle, elle n’a jamais abaissé sa garde devant elle et ne lui montre pas non plus ses faiblesses. Alors à chaque instant, elle a l’impression de parter un masque qu’elle ne peut pas retirer, face à personne ou à aucun moment. Il n’y a personne sur qui elle peut se reposer.
Son père, Daemon, ses fils. Ils lui manquent. Elle aurait eu besoin d’un visage familier autre que celui de son amie d’enfance. Souvent, elles se rencontrent mais leurs conversations sont brèves et elles semblent incapables de s’ouvrir l’une à l’autre. Un fait que Rhaenyra regrette. Elle aimerait pouvoir compter sur elle, comme lorsqu’elles étaient enfants. Mais l’innocence s’est envolée depuis bien longtemps et avec elle, la confiance qu’elles s’accordaient. Et par fierté, elle refuse de demander son aide à la Hightower pour trouver sa place.

Ce jour-là, comme chaque matin, la princesse revient dans sa chambre après sa promenade matinale. Mais aujourd’hui, elle a été écourtée quand elle a commencé à avoir quelques contractions et que Livia a insisté pour qu’elles rencontrent, malgré l’envie de Rhaenyra de continuer.
Elle est revenue depuis plusieurs dizaines de minutes et s’est assise dans un fauteuil mais les contractions ne semblent vouloir lui laisser aucun répit. Alors elle force à se relever et marche dans la pièce sous le regard de Livia.

« — Comment puis-je vous aider ? »

Rhaenyra sent son inquiétude mais elle agite la main pour lui dire qu’il n’y a rien à faire. Elle est incapable de masquer la douleur qui l’irradie. Son visage se tord et elle sait que le moment est venu. Sa main vient agripper le pilier du lit à baldaquin et elle y plante ses ongles. Son autre main se tend vers Livia.

« — Aide-moi à marcher. »

Elle vient à son secours, la princesse s’accroche à son bras et se dirige vers la porte de la chambre mais la jeune servante ne semble pas vouloir coopérer.

« — Vous devez vous allonger, princesse.
— Alicent… Je dois aller voir Lady Alicent. »

Mais tandis qu’elle fait un pas de plus, elle sent du liquide s’échapper d’entre ses cuisses. Elle sait alors qu’elle a perdu les eaux.

« — Allongez-vous, je vais chercher Lady Alicent. Et un médecin. »

Rhaenyra n’a pas la force de résister plus longtemps et s’allonge dans le lit avec son aide. Livia quitte la chambre et la laisse seule. Alors toute la force qu’elle tentait de conserver face à elle la quitte et elle grogne de douleur en serrant la mâchoire. Elle ne supporte pas d’être allongée. Elle n’y reste pas plus de quelques minutes et à nouveau, elle marche à travers la chambre, sa main soutenant son ventre comme si cela allait l’aider à supporter la douleur.
À cet instant précis, elle maudit Daemon. Ils auraient dû s’arrêter après Viserys. La naissance de son dernier fils a été suffisamment pénible. Pourquoi lui avait-il mis en tête que faire l’amour pouvait être un plaisir et pas juste un devoir ?! Elle doit reconnaître qu’elle y prend du plaisir mais elle est seule à en assumer les conséquences ensuite. Seule à risquer sa vie.

Désormais, il n’y a qu’une personne qu’elle veut à ses côtés pendant la naissance. Alicent. Elle veut que son amie soit là car elle n’a confiance qu’en elle. Elle sait que si les choses tournent mal, si une décision doit être prise, elle prendra la bonne. Il n’y a qu’elle, à Cair Paravel, a qui elle accorde suffisamment de confiance pour remettre sa vie entre ses mains.

(c) oxymort

Alicent Hightower
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aussi aimable qu'une porte de prison

Alicent Hightower


Pronom irl : elle
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Univers : House of the Dragon (saison 1, épisode 8)
Avatar : Olivia Cooke
Statut civil : veuve de Viserys Targaryen ; le coeur épris depuis longtemps, bien que tout l'ait séparé de Rhaenyra
Métier : conseillère auprès des rois et reines de Cair Paravel
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Niveau & vitesse de rp : entre 200 et 1 000 mots (rarement plus), team escargot

   


Where we belong

ft. @Rhaenyra Targaryen

◊ ◊ ◊

Elle n'avait que rarement ses cheveux lâchés. Comme le reste de son apparence, Alicent aimait contrôler sa chevelure cuivrée. Mais aujourd'hui elle n'avait pas attaché ses cheveux, pour une raison inconnue. Elle les avait laissé libres comme ils l'avaient rarement été, farouches comme elle, par contre, n'avait jamais été. Ce matin là, ses doigts abîmées s'étaient munis de la brosse à cheveux pour s'occuper de sa chevelure, puis elle avait passé trop de temps à se regarder dans le miroir. Elle n'avait jamais réellement apprécié admirer son reflet, loin d'être narcissique ─ loin de se trouver quoique ce soit, en vérité. Alicent, comme tant d'autres femmes, ne vivait que dans les yeux des autres, dans l'attention qui leur était accordé. Or, les gens ne s'intéressaient qu'à elle pour son titre de reine. Ici, elle n'avait pas de titre, si ce n'est celui de Lady ─ et elle avait bien conscience que la plupart des personnes présentes à Cair Paravel s'en fichaient, bien qu'elle fut la conseillère de la reine Lucy Pevensie.

Peut-être était-ce pour cela qu'elle laissa pendre sa chevelure, que sa robe verte semblait être portée avec moins de rigueur, même si aucun pli ne pouvait être visible, aucun défaut n'était à percevoir. Elle lâchait une minime partie de son contrôle habituel. Ses doigts, eux, étaient toujours abîmés, bien qu'elle les cachait le plus possible. Néanmoins, elle connaissait une personne qui saurait lire chacun de ses signes : Rhaenyra. Et elle n'avait pas envie de sentir le regard de la blonde sur elle, n'avait pas envie de faire semblant d'être tout ce qu'elle n'était pas. Plus les jours passaient, plus elle perdait ce courage qui l'avait maintenu toute sa vie ─ le courage de l'abnégation. A quoi toutes ces années avaient rimé ? Elle avait trimé pour être entendue, et la plupart du temps, elle faisait plus office de faux porte-parole pour le roi qu'autre chose, car son père, la Main du Roi, avait toujours le dernier mot. Et du moment où Rhaenyra glissait quelque chose à l'oreille de Viserys, son idée était meilleure. Et dire qu'elle se rappelait très clairement que quand elles étaient enfants, Rhaenyra râlait car son père ne l'écoutait pas... Cette pensée lui tira un soupir.

Active depuis l'aube, Alicent n'avait pas encore croisé son amie d'enfance aujourd'hui, et elle en était plutôt satisfaite. Néanmoins, son tour du château était presque complet, alors elle fit une pause dans la salle du conseil où elle feuilleta les quelques papiers présents. Des complications qui pouvaient attendre, il était vrai, mais elle préférait écrire les solutions tant qu'elle était seule, tant qu'elle n'avait que la compagnie du stylo et de la feuille. Elle ne compta pas le temps qu'elle resta assise à la table, en train de poser chaque détail de ses idées en espérant que cela fut suffisant pour le royaume, que la reine fut capable de comprendre pourquoi elle proposait de telles actions. Son calme fut soudainement perturbé par l'intrusion de la servante qui avait été attribuée à Rhaenyra. Rien qu'à cette constatation qui se fit en moins d'une demi seconde, elle se leva avant d'entendre les paroles de Livia. Pour venir la trouver, ça ne pouvait qu'être important et son amie était enceinte. Quelque chose la noua. Le souvenir d'un choix crucial qui impacta avec brutalité Rhaenyra ainsi que la relation des deux amies.

-Lady Alicent ! Excusez-moi, c'est la princesse, elle vous demande, elle est... mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que la rousse l'interrompit.
-Vous avez déjà appelé un médecin ? Comment va-t-elle ? demanda-t-elle avec inquiétude en rejoignant la servante.
-Le médecin est en rouet jusqu'à ses appartements, et quand je l'ai quittée, elle venait de perdre les eaux.

Pour toute réponse, la Hightower hocha la tête et se dirigea silencieusement, en compagnie de Livia, jusque là où Rhaenyra logeait. L'inquiétude montait à chaque pas, bien qu'elle ne le montra pas. Elle tenait ses mains le long de son corps, là où elles ne pouvaient se toucher, loin de sa bouche aussi et de tout dégât que son corps pouvait se causer à lui-même. Elle espéra que son ancienne amie allait bien, qu'il n'y aurait pas de choix à faire. Elle avait vu à quel point Rhaenyra avait trouvé la décision de son père injuste, et en retour, elle avait aussi vu le tourment qui envahissait Viserys à chacun de ses accouchements, et plus les années avaient amplifié sa maladie, plus il parlait d'Aemma. Elle s'en était offusquée au début, avant de comprendre qu'elle ne pouvait le blâmer ni pour la maladie, ni pour le fait qu'il avait aimé sa première femme d'un amour incontestable alors qu'elle... Eh bien, elle avait été le choix à moitié stratégique, à moitié sentimental.

Quand elles entrèrent enfin dans la chambre de la Targaryen, elle en oublia presque ces dernières années. La rancune ne pouvait s'effacer mais l'urgence du moment se chargeait de la faire momentanément oublier. Alicent se glissa aux côtés de Rhaenyra, se saisit de sa main. Peut-être n'était-elle pas aussi solide que son amie, qu'elle avait plus souvent des haut-le-cœurs et des craintes, mais aujourd'hui, elle serait son roc, une personne sur qui elle pouvait se reposer. Elle ferait ce qu'il doit être fait, et cette fois, juste fois, elle espéra que cela soit pour le meilleur. Elle gardait des souvenirs peu glorieux de ses accouchements mais elle savait que Rhaenyra était plus résistante qu'elle. D'un côté, c'est ce qu'elle craignait ; que sa résistance cacha autre chose de plus grave.

-A quel point est-ce douloureux ? demanda-t-elle en croisant le regard de la personne qu'elle avait le plus aimé. Vous devriez être allongée, Rhaenyra, soupira-t-elle finalement.

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ft. @Alicent Hightower

◊ ◊ ◊

Seule dans la chambre, Rhaenyra s’accroche à ce qu’elle peut. La douleur est là mais elle sait que ce n’est que le début de longues heures de travail. Combien de temps la naissance de cet enfant prendra-t-elle ? Pour Viserys, elle était restée plus d’une journée alitée. En tout cas, pour ce que les mestres étaient parvenus à la mettre dans un lit car elle n’y restait jamais longtemps. Elle préfère se tenir debout et rester fière. Une part d’elle craint que si elle s’étend dans un lit pour donner la vie, elle connaisse le même sort que sa mère et elle s’y refuse.
Combien de temps s’écoule tandis qu’elle arpente la chambre, cambrée vers l’avant pour affronter cette douleur ? Des minutes peut-être mais pour elle, cela semble être de longues heures. Mais lorsqu’Alicent entre, le regard de la Targaryenne s’illumine et elle accepte sa main avec plaisir, se servant de son bras comme appui. Plus haut que sa main, sur ce même bras, une cicatrice la marque et fièrement, elle la cache toujours tant qu’elle peut à son amie d’enfance. Mais pas aujourd’hui. Cela n’a aucune importance à cet instant alors qu’elle est la seule présente pour elle. Alors qu’elle a répondu à son appel de détresse.

Quand Alicent la questionne, la princesse s’apprête à lui répondre avec une pointe de sarcasme mais elle s’arrête à temps. Si elle avait été un Mestre, ou une Septa, elle ne se serait pas privée mais Alicent est là comme amie et soutien, non comme médecin. Elle prend une inspiration.

« — Comme les autres. »

A sa manière, par ces mots, elle lui dit de ne pas trop s’inquiéter. Ce n’est pas plus douloureux que les cinq fois précédentes. Pourtant, on pourrait croire qu’avec le temps, elle se serait habituée à cette situation mais la souffrance est toujours la même et le combat pour sa vie et celle de son enfant n’est pas différent.
Ses yeux violets se posent sur le lit que lui suggère Alicent mais elle secoue la tête légèrement.

« — Non, non, non. Je préfère rester debout. »

Une nouvelle contraction la fait grimacer, elle serre la mâchoire mais ne peut retenir un grognement de douleur alors qu’elle serre la main de la Hightower. Son état la force à mettre sa fierté de côté et la peur qu’elle ressent à cet instant prend le dessus. Cet accouchement est différent des deux précédents où Daemon se tenait à ses côtés, tout au moins dans la pièce. Elle le accordait sa confiance pour décider, si elle était incapable de faire un choix entre sa vie et celle de leur enfant. Alicent est la seule à Cair Paravel qui puisse lui apporter ce même soutien et ce malgré les années qui les ont séparées. Et qui les sépareront probablement encore une fois ce moment passé. Mais pour l’instant, elle a uniquement besoin de son amie, celle qui était à ses côtés lorsqu’elle a perdu sa mère.
Son regard s’accroche au sien et l’espace d’un instant, elle hésite, torturée entre la confiance qu’elle veut lui accorder et les années de rivalité. En fin de compte, elle réalise qu’Alicent a connu aussi quelques accouchements et qu’elles peuvent partager ce moment, qu’il peut les réunir comme elles n’ont jamais réussi à le faire auparavant.

« — Resteras-tu avec moi jusqu’au bout ? »

Les hommes de leur entourage les ont toujours éloignées, forcées à devenir rivales parce qu’elles étaient différentes et que les conventions qu’Alicent suivait, Rhaenyra les défiait. Au lieu de se soutenir, elles se sont divisées. Mais il n’y a aucun homme pour les séparer ici et ce combat que Rhaenyra mène, Alicent le connaît bien. Toutes les conventions qu’elles affrontent différemment ne pourront jamais changer cela car elles sont des femmes et l’accouchement est leur fardeau. Celui qu’elles ne pourront partager avec aucun homme.

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Alicent Hightower
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ft. @Rhaenyra Targaryen

◊ ◊ ◊

Elle avait appris que les femmes oubliaient moins rarement que les hommes. Non pas car cela était réellement une de leur faculté, mais bien parce que leurs actions, leurs noms étaient bien souvent effacés par l'histoire. A Villevieille, une fois que la famille eut décrété que le deuil était terminé, le prénom de sa mère avait disparu. Son père ne lui parlait pas non plus d'elle, bien que de temps en temps, il lui raconta qu'Alicent lui faisait penser à elle, mais ce n'était pas suffisant. Port-Réal avait aussi oublié Aemma et de ce qu'elle savait de l'histoire des Targaryen, la plus importante des femmes, celle qui avait même donné son nom à une colline, était Visenya. Qu'est-ce que le monde allait retenir d'elle-même ? De Rhaenyra ? Autrefois, quand elle était enfant, elle avait espéré que l'histoire se souvienne d'elle comme deux amies, comme d'une fidèle Lady qui aurait supporté la reine jusqu'à son dernier souffle. Mais les choses s'étaient produites autrement. A présent, peut-être que les gens riraient en pensant à la reine et la princesse qui s'étaient déchirées au fur et à mesure des années. D'ailleurs, elle ne croyait pas un seul instant que ce monde-ci se souviendrait d'elles. Quelque part, elle en fut soulagée, fatiguée de crouler sous le poids de son nom, de son titre, de sa condition.

Tout ce qu'elle voulait en cet instant, c'était soutenir Rhaenyra du mieux qu'elle pouvait. La rousse gardait des souvenirs peu plaisant de ses propres accouchements. Si elle réussissait à cacher la douleur, sinon elle savait que les autres l'utiliseraient contre elle - surtout son père -, cette épreuve de la nature était une toute autre chose. Elle avait eu bon vouloir se montrer digne, elle n'y était jamais arrivée, chaque accouchement semblait pire que le précédent. Elle ne comprenait pas comment Rhaenyra pouvait toujours marcher dans sa chambre et se cramponner à elle avec une telle force. Elle se demanda si c'était uniquement sa fierté qui lui permettait de tenir ou si c'était autre chose qui ne valait que pour les Targaryen. Comme les dragons. Cela ne s'ajouterait qu'à la liste des différences entre elles deux... Même dans un événement censée les rapprocher, Alicent ne put que noter leurs différences. Mais cela ne devrait pas être à propos de ce qui les avait éloigné, cette occasion devrait être à propos de ce qui pouvait les rassembler.

-Bien sûr. Mais tu la tutoyer était une chose étrange à ses yeux, comme si la barrière entre elles était effacée, devrais laisser le médecin vérifier ton état. Et s'il ne te plait guère, nous en trouverons un autre. Et nous irons marcher autant que tu le désireras, dit-elle en lui offrant un sourire.

Parce que c'était vrai ; si quelqu'un dans cette pièce n'était pas assez bon pour Rhaenyra, elle le remplacerait sur le champ. Elle n'avait peut-être pas de dragon ou de grande résistance face à la douleur, mais elle avait sa langue, et la blonde savait mieux que personne à quel point elle pouvait être perfide. Et pour prouver ses mots, elle lança un regard glacé aux quelques personnes présentes dans la pièce ; son regard était perçant et en l'espace d'un instant son visage afficha de nouveau ses traits sévères. Il était sûr qu'après ça, personne n'oserait faire un pas de travers face à la Hightower. Surtout pas quand il s'agissait de ses proches. Elle avait accepté que beaucoup de choses soient dites et faites à son encontre, mais contre sa famille ? Jamais. Chaque rumeur avait été payée. Chaque crime contre eux, rendu. Et chaque manipulation... Oh, elle avait payé le prix aussi.

A la pensée du prix qu'elle avait payé, elle serra à son tour la main de Rhaenyra. Elle n'ignorait pas que si elle montait un peu ses doigts, elle trouverait la cicatrice elle-même avait ancré sur la peau de son amie d'enfance. Soudainement, elle n'osa plus la regarder.

-Livia ? Veuillez amener des bassines d'eau chaude ainsi que des oreillers supplémentaires et veillez à ce que personne ne dérange cette pièce, ordonna-t-elle avec un petit hochement de tête avant d'arquer un sourcil vers le médecin.

Bien sûr qu'elle manquait de courage pour affronter Rhaenyra. Mais elle refusa de céder sa main.

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Rhaenyra Targaryen
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◊ ◊ ◊

La tutoyer ramène Rhaenyra à leur adolescence, à ce temps où elles étaient liées par une profonde amitié, de l’affection comme il était rare d’en trouver entre deux amies. Partout où la princesse allait, elle emmenait son amie. Il n’y avait que sur le dos de Syrax qu’elle ne l’avait jamais suivi. Alicent lui a dit elle-même, lors de leurs première rencontre à Cair Paravel, qu’elle n’était plus reine. Juste Lady Alicent. Et la Targaryenne n’a jamais vouvoyé Lady Alicent. Elle l’a fait après, lorsqu’elle est devenue sa reine, lorsqu’elle a instauré une distance entre elles.
Son amie lui demande d’accepter de laisser le médecin l’examiner et Rhaenyra sait que cela est nécessaire. Elle est fière mais pas inconsciente, elle ne mettra pas en danger la vie de son enfant.

« — Ce médecin… Lui fais-tu confiance ? »

Si la Hightower lui assure qu’elle peut lui faire confiance, alors elle mettra entre ses mains sa vie et celle de son enfant.
Mais écoutant son conseil, Rhaenyra change de direction dans sa marche pour s’avancer vers le lit. Elle ne lâche pas la main d’Alicent, la serre davantage lors une nouvelle vague de douleur l’envahît mais hormis un visage qui se crispe, elle serre les dents pour ne gémir de douleur.
Difficilement, elle s’installe sur le lit pendant que son amie donne ses instructions, la princesse ne prête plus aucune attention aux autres personnes dans la pièce. Son attention n’est plus que portée sur Alicent et sur le bébé qu’elle essaye de mettre au monde.

Après avoir accepté que le médecin l’examine, elle relève ses jambes et le laisse faire son travail. Ses yeux se relèvent vers Alicent mais son amie semble fuir son regard. Pour attirer son attention, elle presse sa main jusqu’à ce qu’elle daigne affronter son regard.

« — Merci. »

Elle murmure ces mots, difficilement, elle renonce à sa fierté pour admettre que ce moment est l’un des rares où elle peut se montrer vulnérable. Où elle est forcée de l’être.
La douleur revient brutalement et une fois encore, elle presse sa main. Cette douleur n’est que le début des longues heures de travail. Chaque heure semble plus longue que la précédente. Sa souffrance ne fait que croître et elle a du mal à la masquer. Tour à tour, elle s’allonge dans le lit ou marche à travers la chambre sans cesser de demander l’aide de son amie. Elle refuse de rester en place, d’attendre immobile la mort qui pourrait venir à tout instant, qui pourrait transformer ce lit en son lit de mort. C’est là tout ce qu’elle a toujours craint, mourir comme sa mère qu’elle a tant aimé.

Combien d’heures s’écoulent-elles avant qu’elle ne soit forcée de regagner le lit pour la naissance ? Trop pour qu’elle ne puisse les compter. La sueur coule sur son front, ses mains sont moites et ses jambes plus faibles qu’elle ne le voudrait. Les heures ont affaiblis son corps mais pas sa détermination à rester en vie. A plus d’une reprise, elle est certaine d’avoir insulté le médecin ou Livia alors qu’elle tentait d’éponger son front, à plus d’une reprise, elle a refusé qu’on apaise sa douleur avec quelques breuvages. Elle a trop bien vu l’effet du lait de pavot sur son père, il embrouille les sens et l’esprit. Elle s’y refuse.

« — Le bébé se présente par le siège, princesse. Je vais devoir le retourner. »

L’annonce du médecin a l’effet d’un coup de massue sur la princesse. Elle tourne la tête vers Alicent, ses yeux remplis d’une peur qu’elle ne peut masquer.

« — Alicent… Sa voix est pleine d’une supplication silencieuse alors qu’elle secoue légèrement la tête de gauche à droite. Ma mère… Je ne veux pas… Pas comme elle. »

Sa gorge se noue tandis que le médecin vient poser ses mains sur son ventre et tente de faire tourner l’enfant. La sensation est désagréable et en rien elle n’évacue la peur que ressent Rhaenyra.

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Alicent Hightower
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ft. @Rhaenyra Targaryen

◊ ◊ ◊

-Il n'est pas devenu livide à ma menace, alors oui, affirme-t-elle avec un petit sourire en coin.

Alicent s'est toujours montrée particulièrement... exigeante et mordante avec les médecins. Non pas tellement pour sa santé mais plutôt pour celle de ses enfants. Elle n'avait jamais supporté de les voir malades, ça la rendait tellement anxieuse. Elle passait ses journées à guetter la chambre de ses enfants, à s'assurer qu'ils avaient tout ce dont ils avaient besoin. Si le médecin ne convenait pas à la rousse, elle exigeait un nouveau tout aussi vite, sans avoir la moindre compassion pour l'homme. En vérité, elle se montrait tout aussi agressive avec les médecins qui s'occuperaient de Viserys. Elle n'avait jamais voulu qu'il tombe malade et ne supportait pas de le voir souffrir. Elle l'avait aidé du mieux qu'elle avait pu, mais... La fatalité n'a pas pu être échappée. Sauf qu'ici, il n'était pas question de fatalité. Pas quand il s'agissait de Rhaenyra.

Après l'avoir accompagnée jusqu'au lit, elle resta debout à ses côtés, à tenir sa main, bien qu'elle ne la regarda pas. D'une part, parce qu'elle était déconcertée par la situation et honteuse, ainsi qu'un peu paniquée, bien qu'elle ne pouvait le montrer. D'une autre part, elle ne pouvait s'empêcher de donner des ordres aux autres personnes et analyser chaque partie de la chambre pour savoir si rien n'était dangereux, si elle ne pouvait pas elle-même agir pour aider son amie. Mais elle savait qu'en cet événement, rien ne l'aiderait réellement. Elle ne pouvait qu'être là et lui tenir la main. Lorsqu'elle sentit la pression sur sa main, elle ne put que se tourner vers la blonde qui la remercia. Pendant un instant, la rousse resta interdite, les lèvres légèrement entre ouvertes, avant de finalement sourire et poser sa seconde main sur la sienne.

Les heures suivantes furent des voyages entre la chambre et le lit de Rhaenyra. Elle l'empêcha de tomber, de vriller, marcha à ses côtés comme elle aurait dû le faire pendant tant d'années, comme elle l'avait fait quand elles étaient plus jeunes, quand leurs rires résonnaient dans les couloirs du donjon, quand les lords et ladies les regardaient passer avec un petit sourire sur le visage. Savaient-ils que les deux filles inséparables deviendraient ennemies ? Elle n'espérait pas, parce que cela aurait été funeste. Mais quelque chose en elle lui murmura que son père savait. Il savait que ce n'était pas dans ses intérêts qu'Alicent resta amie avec Rhaenyra. Si elle avait pu vomir à cette pensée, elle l'aurait fait ; mais elle ne pouvait pas flancher alors qu'elle maintenait la Targaryen.

A présent assise à côté d'elle, leurs mains toujours liées, la nouvelle du médecin fit pâlir la Hightower. Bien que son cerveau fut directement alerté par ses mots, son coeur réfuta toute possibilité que cela pouvait entraîner. Elle ne pouvait songer à... Non. Ses orbes obscures se tournèrent vers la femme alitée, la regardèrent un moment avec panique aussi. Et tristesse. A son tour, elle pressa sa main dans la sienne et le réflexe vint naturellement ; elle posa son front contre le sien, comme elle l'avait fait tant de fois auparavant. Ce geste, plus que toute parole, était significatif.

-Cela ne se produira pas Rhaenyra. Je te le promets. Je t'ai dit que si j'avais dû, je me serai battue pour toi, je le pense toujours. Tu vas vivre, tu sentiras ton enfant contre toi et tu monteras sur le dos de Syrax, murmura-t-elle avec une telle fermeté que c'était dur de croire que la nature irait contre sa volonté.

Alicent se redressa et lança un regard au médecin. Il avait tout intérêt à ce que la mère et l'enfant soient en vie, sinon elle le traquerait. Elle n'avait pas de dragon, ni même aucune capacité au combat, mais elle le ferait. Elle ne pouvait se résoudre à penser qu'aujourd'hui, elle perdrait Rhaenyra. Alors que Livia s'approcha avec un nouveau linge humide, elle lui intima de reculer et de laisser la tâche à la rousse. Elle posa le bout de tissu sur le front de la princesse et lui lança un regard plus tendre.

Le reste fut pire que les heures précédentes. A chaque fois que Rhaenyra poussait un cri, elle avait l'impression que c'était le dernier, que ça la menait vers sa tombe. Mais elle le refusait. Peut-être qu'à un moment, elle l'avait aussi crié au médecin, qu'elle lui avait hurlé que perdre Rhaenyra était impossible. Qu'elle devait à tout prix être sauvée, peu importe le prix. Quand enfin elle vit le nouveau né, elle tourna immédiatement ses yeux vers celle qui fut son amie, la partie d'elle la plus conséquente, le pilier qu'elle dût abandonner pour porter une fausse couronne.

-Rhaenyra ? demanda-t-elle en cherchant son regard.

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◊ ◊ ◊

La panique s'est emparée de la princesse en entendant les mots du médecin. Elle se sent impuissante contre les forces de la nature, elle sait que si l'accouchement doit lui prendre toutes ses forces, il n'y a rien qu'elle pourra faire. Elle ne peut que se battre pour sa vie et celle de son enfant jusqu'à ce que cela ne suffise plus ou jusqu'à ce qu'elle donne enfin naissance. Il est pourtant difficile d'admettre qu'elle a peur, que ce n'est pas ainsi qu'elle veut mourir. Son réconfort, elle le trouve dans la pensée qu'elle n'est pas seule. Alicent est là, pour elle et pour l'enfant.
Les paroles du médecin lui font-elle peur aussi ? Elle a l'impression de voir l'inquiétude transparaitre dans le regard de son amie mais elle se montre forte pour elle, au moment où Rhaenyra n'est plus capable de l'être. Son front contre le sien la ramène à des temps bien plus simples, des temps où les hommes qui se sont mis entre elles n'étaient que des ombres planant au-dessus de leurs têtes sans qu'elles n'en aient conscience.

La fermeté dans la voix de la Hightower parvient à la convaincre, pendant un instant, elle ose même croire qu'Alicent serait capable de plier la nature à sa volonté, elle sent sa peur s'envoler quelques secondes et ce bref répit est le bienvenue. Son amie se met à éponger son front, elle reste à ses côtés et la Targaryenne s'en remet entièrement à elle. Elle veut croire qu'elle a raison, qu'elle vivra.
Sa foi s'ébranle pourtant lentement, au fil des heures. Si le médecin parvient à retourner le bébé, non sans douleur pour la mère, le reste de la naissance reste une épreuve. La princesse hurle de douleur, chaque fois qu'elle pousse, elle a un peu moins de force et la fatigue la gagne. Elle rêve que tout s'arrête, qu'elle trouve un peu de répit et de repos. Elle s'entête, se rappelle qu'elle doit vivre pour son enfant et qu'elle a déjà connu cela cinq fois auparavant. Mais aucun de ses accouchements précédents ne lui a semblé si difficile.

Combien de fois Alicent hurla-t-elle avec elle durant les heures qui s'écoulèrent ? Rhaenyra aurait tant voulu qu'elle soit là à chacun de ses accouchements pour lui tenir la main, pour la soutenir. Et elle aurait fait de même en retour. Alors peut-être, leurs enfants auraient pu grandir main dans la main, sans rivalité ou haine qu'ils ont hérité d'elles. Ils n'étaient que des enfants, ils n'auraient jamais dû être entrainés dans leur conflit. Ils auraient dû grandir comme des frères et se soutenir, pour unir leur famille. C'était ce que son père lui avait demandé, c'était ce qu'il attendait d'elle lorsqu'il lui avait confié le rêve d'Aegon. Elle avait essayé, elle avait tant voulu qu'ils puissent être une seule famille mais chacune de ses tentatives s'étaient soldées par un échec. Chacune de ses erreurs avaient creusé un peu plus le fossé entre la reine et la princesse.
Rhaenyra puisse dans ses dernières forces, elle pousse et crie encore une dernière fois. Le nouveau né est là et elle laisse sa tête retomber lourdement contre l'oreiller, son corps et son esprit sont épuisés. Elle ferme les yeux, elle voudrait tant pouvoir s'endormir. Le premier pleurs de l'enfant la fait rouvrir les paupières, elle trouve le regard d'Alicent qui appelle son nom puis cherche l'être auquel elle a donné la vie.

« — C'est une fille ! »

Le médecin annonce et tend la petite créature à sa mère. Difficilement, elle se redresse et tend les bras pour découvrir sa première fille. Dès qu'elle est dans ses bras, elle la mène contre sa poitrine et quelques larmes de bonheur et de soulagement lui échappent. Elle est épuisée mais le bébé qu'elle tient la comble d'une immense joie. Elle rit un peu en venant caresser la petite main de l'enfant, en observant les quelques cheveux d'argent sur sa tête puis donne son attention à Alicent.

« — Son nom sera Visenya. Visenya Targaryen. »

Dans sa voix, il y a de la fierté et même si elle est faible et qu'elle souffre encore, le soulagement est immense. Elle aurait voulu que Daemon soit là aussi, qu'il puisse rencontrer leur fille. Elle aurait voulu la présenter à son père s'il avait vécu et à ses fils ainés.
Visenya pousse un cri et ouvre les yeux, papillonne des cils et sa mère peut voir le violet de ses yeux qu'elle tient des Targaryen. Elle est le sang du dragon, le sang de l'ancienne Valyria. De petits gestes, elle la berce pour calmer ses pleurs qui ne durent guère longtemps alors qu'elle s'endort.

« — Elle a tout d'une Targaryen. J'espère qu'elle aura la force de ma mère et le cœur bon de mon père. »

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◊ ◊ ◊

Le soulagement se lit dans les yeux d'Alicent lorsque son ancienne amie ouvre enfin les yeux. Par les Sept, elle n'aurait pas supporté une telle épreuve. Un soupir sortit d'entre ses lèvres alors qu'elle offrit un sourire à Rhaenyra en serrant une dernière fois sa main avant qu'elles ne se séparèrent pour qu'elle puisse accueillir son nouvel enfant. La rousse fit quelques pas en arrière, les sensations de sa main avaient disparues tellement elle avait été serrée ces dernières heures. Maintenant qu'elle portait une certaine attention au reste de sa tenue, elle constata que sa robe verte avait une toute entre teinte, qu'elle était trempée de sueur et que ses chaussures avaient disparues. A quel moment a-t-elle pu se séparer de ses chaussures ? Cela n'était pas... Un frisson la parcourut. Si elle garda son calme et se tint droite pour garder sa façade, encore une fois, le malaise s'empara d'elle. Peut-être avait-elle enlevé ses chaussures à force de marcher aux côtés de Rhaenyra ? Ou pendant les dernières heures où les choses s'étaient compliquées ?

La scène qui se jouait devant elle ; la première rencontre d'un enfant et de sa mère, le premier contact, les premiers cris, était particulièrement tendre. Même si elle avait trop de fois joué de son pouvoir après les accouchements de Rhaenyra, parce qu'elle se vengeait comme elle le pouvait, cette fois il n'était pas question d'interrompre ce moment. En vérité, elle-même n'avait pas connu de tel moment à la naissance de ses enfants parce qu'elle les avait repoussé. Parce que la douleur l'avait tellement transcendée, et l'idée de tenir un si petit être qui n'était même pas la bienvenue pour elle, qui n'était mu par aucun amour, aucun réel désir si ce n'est celui de Viserys d'avoir d'autres héritiers... Non, elle n'avait jamais eu envie de sentir ses enfants contre elle, de les entendre pleurer, de les sentir s'agiter. Peut-être jalousait d'elle son amie d'enfance le lien avec ses enfants, si aisé à construire. Le sentiment de tendresse du moment se mélangeait à sa jalousie ainsi qu'à la panique de ne plus sentir ses pieds dans ses chaussures, d'ignorer où elles étaient. Elle se maudissait pour ressentir tant de choses contradictoires et elle se maudissait aussi pour bien d'autres choses.

-J'espère que son prénom la rendra aussi mémorable que la première à l'avoir portée, dit-elle poliment avec un sourire. Si tu veux bien m'excuser, je vais aller prendre l'air un moment. Je reviendrai tout à l'heure pour vérifier que tout va bien. En attendant, repose-toi, lui dit-elle bien que cela sonnait comme un ordre, ce qui était souvent le cas avec Alicent.

Avec un petit hochement de tête elle prit congé. Une fois dehors, quelque chose lâcha en elle. La corde qui lui permettait de tenir debout, de garder son calme et la tête haute, le venait de lâcher. La corde était tendue depuis tellement d'années qu'elle s'était effritée, abîmée à chaque coup, à chaque coup bas qu'elle avait donné et qu'elle avait fini par regretter. Elle était toujours sans ses chaussures, la contact du sol dans un tel lieu la terrorisait, alors elle se dépêcha de retourner à ses appartements. Une fois à l'intérieur, elle s'effondra dans son lit. Elle ne savait pas ce qui l'avait le plus secouée : l'épreuve de l'accouchement de Rhaenyra, la proximité entre elles, celle qui avait disparu au fur et à mesure que les hommes s'étaient immiscés entre elles, ou ce foutu sol ?

Elle ne sut pas à quel moment elle reprit ses esprits et se décida à se changer, à enfiler une autre paire de chaussures, coiffer de nouveau sa chevelure. Chaque geste était précis, calculé, réalisé dans le moindre détail. Elle ne pouvait lâcher prise. C'était interdit. Ce qui s'était passé plus tôt était un accident, un imprévu qui n'était pas la bienvenue. Elle refusait de s'y attarder, d'y voir un signe quant à sa santé mentale. Quand elle ressortit de sa chambre, c'était comme si rien ne s'était passé. Elle n'avait jamais flanché, n'avait jamais eu peur de la sensation du sol si froid contre ses pieds. Rien n'était arrivé, si ce n'était la corde qui avait lâché et qui pendait sans qu'elle accepta cette idée.

Devant la porte de la chambre de Rhaenyra, elle resta un moment plantée avant de finalement frapper à celle-ci. Combien de temps s'était écoulé depuis la fin de l'accouchement ? Combien de temps était-elle restée aux côtés de la princesse ? Elle n'avait même pas pensé à regarder l'extérieur, si le soleil ou la lune était visible. Cela avait-il réellement de l'importance, dans une telle situation ?

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◊ ◊ ◊

Rhaenyra accueille sa fille unique dans ses bras. Sa précieuse petite fille. La seule famille qu’il lui reste en ce monde. C’est en tout cas ce à quoi elle songe alors qu’elle observe ce petit être si parfait qu’elle aime profondément, oubliant qu’Alicent est sa famille aussi. Mais les années de rivalité l’ont poussé à cesser de considérer son amie d’enfance comme une famille.
Pourtant la Hightower s’est écartée. Elle lui laisse le temps et ne la force pas, cette fois, à sortir du lit avant qu’elle n’ait repris un peu de force. Il en avait été de même lors des naissances d’Aegon et Viserys car ayant donnée naissance à Peyredragon, elle avait été seule maîtresse des lieux.
La princesse prend tout de même le temps de présenter l’enfant à son amie mais immédiatement, elle sent une nouvelle distance entre elles. Sa réponse est polie, sans doute trop formelle au goût de la Targaryenne mais déjà, elle s’éloigne et quitte la pièce. Rhaenyra la suit du regard et reste un instant surprise et interdite, elle peine à comprendre Alicent et cela depuis des années désormais. Elles se sont tant éloignées, parfois détestées, que la princesse a du mal à comprendre les réactions de son amie. Elles ont grandi, bien sûr qu’elles ne peuvent plus être les adolescentes qu’elles furent mais les femmes qu’elles sont devenues peine à se comprendre.

Un long moment s’écoule après le départ de celle qui fut la reine des Sept Couronnes. La Targaryenne reste avec les médecins, avec sa fille. La mère et l’enfant sont nettoyés, habillés et rendus présentable tandis que les draps du lit sont changés pour faire disparaître toute trace du sang et de l’accouchement. Seule une odeur persiste mais les fenêtres ouvertes cherchent à l’évacuer.
Rhaenyra a besoin de repos mais elle peine à se remettre au lit. Ou même à quitter sa précieuse enfant. Elle regrette l’absence de ses fils et de Daemon. Elle se sent subitement bien seule alors qu’elle est pourtant entourée, que la pièce s’est à peine vidée depuis l’accouchement. Livia est restée auprès d’elle mais la douceur et la patience de cette femme ne font pas le poids face à la détermination de Rhaenyra qui refuse de se remettre au lit.

Visenya dans ses bras, la princesse s’est installée dans un fauteuil. Le bébé dort et elle l’observe, elle la dévore du regard. Son corps souffre encore mais son cœur est attendri par l’amour qu’elle lui porte. Mais si fière est-elle, plus encore depuis son arrivée à Cair Paravel et depuis qu’elle a retrouvé Alicent, Rhaenyra est épuisée. Et seule. Son père est mort, elle devrait être reine. Ni Daemon, ni Jace, Luke, Joff ou Aegon et Viserys ne sont à ses côtés. Ses enfants plus que quiconque lui manquent.
La fatigue a raison d’elle et quelques larmes trop longtemps retenues viennent s’effondrer sur ses joues. Elle relève les yeux vers le ciel, cherche à les retenir lorsque la porte s’ouvre sur la Hightower.
La princesse pose son regard sur elle avant de le détourner vers Livia et de lui tendre sa fille endormie. Elle se lève du fauteuil d’un mouvement plus lent qu’à son habitude et d’un geste de la main, elle essuie les larmes qui ont coulé pour reconstruire la façade qu’elle arbore depuis maintenant des années.

« — Lady Alicent, je vous remercie d’être restée à mes côtés ces dernières heures. »

À nouveau, la distance s’installe avec ce vouvoiement. Jamais elle ne pourra comprendre la solitude qui l’habite depuis la mort de sa mère, depuis qu’elles ont cessé d’être amies. Si Daemon a pu lui donner une famille, s’ils ont pu se trouver dans ce sentiment d’abandon dont le roi était responsable, sa présence n’a jamais su remplacer celle d’Alicent à ses côtés.

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◊ ◊ ◊

Elle avait l'impression que son cœur était plus vif, d'une façon assez dérangeante. Comme si elle n'avait plus senti son cœur battre depuis des années, ou uniquement de façon à lui faire comprendre qu'elle ressentait de la peur. Peur de quoi ? Un peu tout. Peur pour les Sept Royaumes, peur pour Viserys et sa maladie, peur pour ses enfants, du mal qu'on pourrait leur faire. Avec les années, Alicent avait appris à ne plus faire attention au mal qu'on lui faisait à elle. Quand elle était jeune, elle pensait que quelqu'un se soucierait de ce qu'on lui faisait, que quelqu'un arrêterait les gens de la blesser, mais personne ne l'avait fait. Sauf Rhaenyra, quand elles étaient amies. Après, elle n'avait plus eu d'amis, et les gens à ses côtés ne l'étaient que pour leurs convictions à eux. Eux aussi, ils abusaient d'elle, bien qu'elle jugea cela comme normal. Très vite, la rousse ne put que ressentir l'amertume et la peur. Et de temps en temps, le dégoût, la déception ; sentiments destinés uniquement envers Aegon, son fils aîné. Elle aimerait l'aimer sincèrement, elle aimerait tellement... Mais comment le pouvait-elle ?

Son cœur éteint ne s'était remis qu'à battre avec force et vigueur lorsque la princesse avait quémandé son assistance pour son accouchement. Pendant tant d'heures elle l'avait senti battre de plus en plus ardemment, surtout quand Rhaenyra serrait sa main, et c'était seulement dans ses appartements qu'elle réalisa que son organe vital s'était de nouveau mué en un bloc de glace qui bougeait à peine. Une fois devant la porte de son ancienne amie, elle l'avait senti de nouveau, et cette sensation était aussi douloureuse que plaisante. Enfin, elle ressentait quelque chose. Enfin, elle pouvait se dire qu'il y avait quelque chose qui avait persisté de son enfance. Quelque chose qu'elle avait laissé aux côtés de Rhaenyra sans le savoir. Quel effet cela fait-il de retrouver son cœur, Alicent ? Elle ne savait le décrire. Elle savait juste que voir la blonde devant elle, les yeux rougis et fatiguée, était dévastateur en son sein. Si elle avait passé des années éloignées de la femme, elle savait encore reconnaître son visage lorsqu'elle avait pleuré.

Son cœur parla alors pour elle. Elle franchit les quelques pas qui la séparaient de Rhaenyra et pour la première fois depuis leur adolescence, elle la prit dans ses bras. Elle se raccrocha à ce contact pour s'ancrer dans la réalité, pour fuir cette paranoïa qui lui disait que Rhaenyra pourrait si facilement la tuer ainsi, qu'un tel moment de vulnérabilité ferait d'elle une cible parfaite. Oh, Rhaenyra pouvait la tuer, elle ne se débattrait pas contre ce destin ; elle mourrait en la serrant dans ses bras, et cela était bien plus que ce qu'elle n'aurait dû avoir droit. Elle ne put retenir ses larmes, cette fois.

-J'avais si peur de te perdre, Rhaenyra. Je ne voulais pas que tu meures, pas plus que je ne désirais que tu partes, murmura-t-elle entre ses larmes.

Parlait-elle de leur monde ou de celui-ci ? Elle avait vécu tant d'années aux côtés de Rhaenyra, même lorsque leur lien avait été détruit, que son départ avait été une déchirure. Elle n'était pas innocente dans le départ de Rhaenyra et sa famille pour Peyredragon, pourtant... Pourtant elle aurait aimé la garder à Port-Réal. Juste pour la détester en étant proche d'elle, en pouvant la croiser quotidiennement ; pour la haïr puis se rappeler de leurs anciens sentiments. Même dans les pires moments, même lorsqu'elle méprisait Rhaenyra, la savoir dans les parages lui facilitait les choses.

-Tu m'as manquée plus que je ne pourrais jamais l'exprimer, finit-elle par dire en cessant leur étreinte, bien que ses mains glissent jusqu'à celles de la Targaryen.

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◊ ◊ ◊

Sa façade se recompose quand la Hightower entre dans la chambre mais Rhaenyra a conscience qu'elle ne peut pas lui cacher qu'elle vient de pleurer. Même si elle essuie ses larmes, elles ont probablement déjà capturé le regard d'Alicent. Elle voudrait tellement pouvoir se reposer sur elle, retrouver son amie mais comment accorder à nouveau sa confiance et lui ouvrir son cœur ? Elles ont essayé, même après qu'Alicent ait épousé son père mais elles avaient été à nouveau séparées. Par quoi ? Par qui ? Son cœur se serre dans sa poitrine. Elle-même. Elle est responsable de cela par ses mensonges. Mais comment pouvait-elle dire à sa reine ce qu'elle avait ressenti cette nuit-là, dans le bordel puis avec Criston ?
La princesse Targaryenne est pourtant surprise lorsque Alicent franchit la distance qui les sépare et qu'elle la prend dans ses bras. Si l'une d'elles avaient dû briser ce mur entre elles, elle a toujours imaginé que ce serait elle. Il semble qu'elle se soit lourdement trompée, que son amie d'enfance soit aussi torturée par cette séparation qu'elle ne l'est.

Au début, Rhaenyra reste immobile. Elle ignore comment réagir à cette avance, elle veut la serrer dans ses bras mais une voix lui murmure de ne pas ouvrir son cœur, de ne pas oublier les années d'amertume et de jugement. Les larmes d'Alicent ont raison d'elle, elle ne peut lutter. Ses bras l'entourent quand elle entend ses mots, sa main remonte dans ses cheveux et elle la serre contre elle, caresse ses boucles rousses et cherche à la rassurer, à l'apaiser. À lui dire qu'elle n'a pas l'intention de partir à nouveau.
Quitter Port-Réal était devenu nécessaire à un certain moment, pour qu'elle puisse respirer. La capitale, la présence des Verts, l'étouffaient. Ses gestes étaient épiés et jugés en permanence, sa légitimité remise en question et ses fils n'étaient pas en sécurité. Elle avait trouvé, à Peyredragon, un air neuf et frais, une liberté perdue depuis trop longtemps à la capitale. Mais le prix a payé avait été immense. La princesse avait perdu Harwin, n'avait jamais eu le droit de pleurer la mort de son amant comme elle aurait pleuré celle d'un être aimé et même à Peyredragon, elle s'était sentie terriblement seule jusqu'à ce qu'elle retrouve Daemon. Pendant quelques années, elle avait pu trouver une forme de bonheur et s'épanouir dans leur vie domestique mais rien n'avait jamais remplacé le vide que l'absence d'Alicent a laissé dans son cœur. Peuvent-elles encore changé cela aujourd'hui ? Ses bras se serrent autour d'elle avec espoir.
Ses yeux violets se sont à nouveau humidifiés quand elles mettent fin à leur étreinte mais son amie trouve ses mains et Rhaenyra les serre légèrement en hochant un peu la tête. Elle renoue à cet instant avec la jeune adolescente qu'elle a été, l'adolescente qui a perdu sa mère et sa meilleure amie en l'espace de quelques mois mais également avec la mère épuisée et attendrie qu'elle est à cet instant.

« — Je ne vais nul part. »

Son cœur se déchire pour laisser à nouveau entrer une part d'Alicent, pour combler le vide qu'elle y a laissé. Il lui faudra du temps pour l'accepter, pour laisser la confiance s'installer à nouveau mais peut-être n'est-elle pas forcée d'être seule. Elle n'est pas forcée de rester en colère et de s'enfermer dans sa solitude. La Hightower lui a prouvé, alors qu'elle donnait naissance à sa fille, qu'elle peut compter sur elle, qu'elle n'a pas l'intention de l'abandonner.

« — Le sentiment est partagé, murmure-t-elle en remontant sa main et y déposant un baiser. Jamais je n'ai voulu tout cela, jamais je n'ai voulu être loin de toi. »

Rhaenyra reconnait sa part de responsabilité dans leur éloignement mais elle reconnait également qu'elle a essayé de revenir vers elle, qu'Alicent a repoussé ses tentatives d'approche, ses offres de paix. La blâme-t-elle pour autant ? Pendant longtemps, elle l'a fait mais aujourd'hui, elle est trop fatiguée pour cela, trop fatiguée pour se battre encore contre la dure vérité : des hommes ont façonné les adolescentes qu'elles étaient pour en faire des femmes que tout opposaient. Viserys Targaryen, Otto Hightower, Daemon Targaryen, Criston Cole ne sont pas innocents à cela.

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◊ ◊ ◊

Devaient-elles toujours s'écorcher de la sorte pour se rappeler de leur lien ? Est-ce que l'amour qu'elles avaient éprouvé durant leur enfance et adolescence ne pouvait que les mener à se créer des cicatrices si profondes qu'on aurait dit qu'elles transcendaient tout jusqu'à leurs âmes ? Alicent craignait que malgré ce nouveau monde, ces nouvelles conditions, rien ne leur permettrait de se guérir, de revenir à qui elles étaient autrefois, ce lien qui avait les avait entremêlés sans jamais vraiment les dissocier. Si elle avait eu une multitude de fils auparavant qui la reliaient à Rhaenyra, aujourd'hui, il n'en restait plus beaucoup, mais elle était persuadée qu'un seul fil suffisait à les maintenir... il fallait juste que cela soit le bon. Comment savoir lequel gardé, lequel leur permettrait de pouvoir de nouveau marcher côte à côte en souriant, lui permettrait de pouvoir entendre Rhaenyra rire et la regarder manger du gâteau sans aucunement se soucier des manières d'une dame ? Quel fil serait suffisamment solide, suffisamment joli pour retourner à cette époque ; retrouver un peu de la personne qu'elle avait le plus aimé au monde ? Plus elle y réfléchissait, plus elle doutait qu'elle était capable de sélectionner ce fil. Elle avait trop hérité de son père, pour cela, et cette constatation la répugnait, lui donnait envie de s'arracher le cerveau ; elle n'avait besoin que d'un cœur pour se tenir aux côtés de la Targaryen.

L'étreinte de la princesse était familière et étrangère à la fois, il y avait quelque chose de très ancien dans cette sensation autant que quelque chose de nouveau, qui n'existait pas auparavant. La sensation était aussi réparatrice que destructrice pour la rousse qui se raccrocha pourtant à tout ce qui pouvait l'ancrer dans cette réalité où elles étaient dans cette pièce, juste elles deux, sans venin ni tentative d'avoir un accord à l'amiable pour une quelconque affaire du royaume. Ses doigts rongés par l'anxiété se perdaient dans les plis de la robe de son ancienne amie pendant ce moment qui sembla à la fois durer une éternité et une fraction de secondes. Le temps avait toujours été distordu avec Rhaenyra, pour une raison qu'elle ignorait, tout passait trop vite alors que le reste du temps, tout passait trop lentement pour Alicent. Les années s'étaient rajoutés sur son visage avec dureté, avec peu de compassion pour ce visage qui avait un jour été doux et accueillant. Mais à présent que cette étreinte prit fin, la rousse inspecta ce visage fatigué et malheureux, constata qu'elle aussi, elle avait perdu de l'éclat de leur jeunesse, de cette malice qui respirait sur son visage ainsi qu'un brin de courage ─ plus qu'un brin. Mais même avec cet aspect, à ses yeux, Rhaenyra n'avait jamais paru aussi royale.

-Mais c'est de ma faute si tu es partie, n'est-ce pas ? demanda-t-elle tout aussi vite ; la réponse la déchirera, elle le savait, mais elle ressentit le besoin de savoir un peu de la vérité.

A la sensation du baiser sur sa main, ses joues prirent une teinte rosée et elle tourna légèrement la tête, honteuse d'une telle réaction et de ne pas avoir trouvé de manière de camoufler ses doigts abîmés. Son père lui aurait ordonné de cesser de s'infliger ça, et comme une bonne petite fille, elle aurait écouté par peur de subir les réprimandes de son père. Mais il n'était pas là et elle n'avait plus autant la force de cacher ce qu'elle ressentait quotidiennement. Elle avait bon resté discrète et n'accomplir que ses tâches, elle éprouvait cette sensation que le ciel était toujours trop bas pour elle, prêt à s'écrouler sur ses épaules à n'importe quel moment. Cependant, le ciel semblait plus haut et ensoleillé avec Rhaenyra dans les parages, bien que cette présence s'additionnait à celle de Syrax, ce qui ne la rassurait pas tellement.

-Comment vas-tu ? Et ne me mens pas cette fois, s'il te plait, demanda-t-elle à voix basse.

Elle libéra une de ses mains de celles de la blonde avant de caresser une de ses joues de la paume de sa main, essuyant les quelques larmes encore visible sur son visage majestueux, offrit un petit sourire pour la réconforter, pour lui assurer que c'était sincère, qu'il n'y avait pas de volonté de la blesser. Plus maintenant. Elle voulait enterrer sa haine à tout jamais et la laisser à son père ; qu'il en fasse ce qu'il veuille peu importe où se trouva, il avait toujours trouvé quoi faire des sentiments et émotions des autres, particulièrement ceux d'Alicent.

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◊ ◊ ◊

Jamais elles ne seraient à nouveau ce qu'elles ont été. Les années ont passés, les années les ont changé et elles ne seront plus jamais des enfants, plus jamais des adolescentes. Ce temps est révolu depuis longtemps. Leurs cœurs ont été abimés, blessés et se sont fermés. Même en retrouvant leur amitié, même en ouvrant à nouveau son cœur, Rhaenyra sait que rien ne sera comme avant. Ce sera toujours différent. Elles ont perdu leur innocence, elles sont devenues des mères et des épouses, elles ont été marquées par la vie et rien n'effacera cela.

« — Ne dis pas cela... »

Sa voix ressemble à un murmure. Alicent est responsable de son départ pour Peyredragon, de sa fuite car ce n'était ni plus ni moins ce qu'elle avait fait, elle avait fui la cour, fuit les Verts, les murmures et les rumeurs. Elle avait protégé des fils. Ou elle croyait le faire. Longtemps, la princesse a blâmé son amie d'enfance pour cela mais a-t-elle eu raison ? Elle ne peut nier la part de responsabilité de la rousse dans cela, elle est l'une des personnes qui l'ont poussé à partir mais pas la seule. Il n'y a pas eu qu'elle dans l'équation.
La cour l'étouffait, son mariage n'était qu'une farce et elle ne trouvait pas le soutien dont elle avait besoin auprès de Laenor. Partir était la meilleure chose qu'il ait faite pour elle. Il lui avait rendu sa liberté, elle lui avait rendu la sienne. Elle n'était parvenue à s'épanouir qu'après, bien que la vie qu'elle avait eu n'ait pas été celle dont elle rêvait. Elle avait été heureuse à Peyredragon, avec ses enfants et avec Daemon. Mais elle avait toujours voulu vivre à Port-Réal, elle pensait dans sa jeunesse que rien ne pourrait la séparer d'Alicent, de sa famille. Pourtant, elle l'avait fui pour se construire la sienne. Car en partant, c'était son père qu'elle avait aussi laissé derrière. Son père, le roi, qui l'avait faite se sentir si seule. Elle s'était sentie abandonnée d'une certaine manière pour ne réaliser la force de son amour, de ses convictions, sa volonté de la voir lui succéder que dans les derniers moments de sa vie.

Son cœur se serre douloureusement dans sa poitrine quand elle songe à son père. Il est mort maintenant, cela n'a aucune importance qu'elle soit dans un autre monde. Elle ne le reverra jamais, elle n'aura jamais l'occasion de lui dire adieu. Rhaenyra n'a vu que trop tard à quel point elle comptait pour lui.

« — Ce n'était pas juste toi. »

La princesse ferme les yeux, le contact de la paume de sa main contre sa joue, de son pouce qui essuie ses larmes se répercute dans tout son corps. Elle ne peut pas mentir à Alicent, les traces sur ses joues sont la preuve qu'elle ne va pas aussi bien qu'elle pourrait le prétendre. Quand elle rouvre les yeux, elle ne voit que le petit sourire de son amie et l'espace d'un instant, aussi bref qu'un battement de cils, elle se demande si elle pourrait pleurer dans ses bras, pleurer contre elle ou à côté d'elle comme elle l'avait fait pour sa mère. Mais la pensée s'évade aussi vite qu'elle est venue. Elle n'est pas encore prête.

« — Je suis épuisée. »

Rhaenyra se demande si elle peut lui en dire plus, si elle peut se confier à elle sur la solitude qu'elle ressent sans la blesser. Elle se pince les lèvres un instant puis fuit le regard d'Alicent, sa main quitte la sienne, prend délicatement son poignet pour retirer cette main qu'elle porte sur sa joue et elle s'éloigne. Son cœur se referme quand elle marche vers la fenêtre, lentement alors que les douleurs de l'accouchement se font encore sentir dans son corps. Son regard se pose sur l'extérieur, sa main contre le carreau et elle avale sa salive difficilement.

« — Après la mort de ma mère, il m'a fallu si longtemps pour retrouver le sentiment d'avoir une famille, de ne plus être seule. »

Ses mains se joignent devant elle et machinalement, elle fait tourner les quelques bagues autour de ses doigts pendant qu'elle réfléchit, pendant que quelques larmes menacent à nouveau de couler mais elle s'efforce de les retenir.

« — Mes fils me manquent. Et Daemon... Je pouvais me reposer sur lui, je n'avais pas de mentir, de prétendre être quelqu'un que je ne suis pas, lentement la Targaryenne se retourne vers Alicent, ses yeux violets brillants à nouveau de larmes, ses mains toujours nouées pour exprimer sa nervosité. Je suis partie parce que tu n'as pu accepter certaines parts de moi, Alicent. Et malgré ta bonne volonté, j'ignore si tu en es capable ou si je suis à nouveau seule avec tout ça.

Alicent a toujours été un modèle de vertu et de droiture. Elle a essayé, pendant un temps mais Rhaenyra reste une Targaryenne et malgré sa volonté, elle est le sang des dragons et en elle brûle un feu qu'elle n'a jamais pu étouffer, un feu qui n'a jamais pu s'épanouir à la cour. Jeune, elle avait été incapable de le contrôler mais elle avait appris à le faire, le garder sous contrôle pour sauver les apparences mais cela s'était avéré épuisant pour elle. Le renvoi d'Harwin, la perte du seul soutien qu'elle trouvait à ce moment-là, avait été trop pour elle. Elle avait eu besoin de respirer loin des vipères du Donjon Rouge et de se reconnecter avec qui elle était, avec l'héritage de ses ancêtres. Elle ne pouvait pas oublier qu'elle était un dragon, un vestige de l'Ancienne Valyria. Une chose qu'elle ne pourrait jamais partager avec Alicent.

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Alicent Hightower
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◊ ◊ ◊

Pas juste elle. La réponse n'était pas surprenante, mais pas moins comme une dague qui s'enfonçait dans son coeur ; pas que ça soit la première dague, d'ailleurs. Depuis la fin de son amitié avec Rhaenyra, la depuis cette première robe verte, elle avait l'impression que tout ce qu'on lui avait infligé n'était que déchirure et blessure. Peut-être même avant ça, d'ailleurs ; le mariage avec Viserys. Partager son lit. Accoucher. La solitude. Chacun de ces évènements, peu importe le nombre de fois que cela s'était produit, avait créé une blessure de plus en plus profonde chez Alicent. Et chaque blessure l'a rendue plus froide, plus paranoïaque, plus méfiante. Les robes l'enfermaient encore plus dans ce rôle qu'elle aurait voulu différent mais qui ne pouvait l'être, parce qu'elle était devenue la reine Alicent Hightower. Et comparée à Rhaenyra, elle n'aurait jamais pu fuir ailleurs. Villevieille, la demeure de sa famille ? Elle avait cessé d'être sa maison le jour où sa mère est morte. Port-Réal avait cessé d'être un lieu de sécurité quand elle s'était éloignée de Rhaenyra, quand la discorde entre elles avait commencé. Ses alliés ne furent les siens que par dépit, parce qu'ils ne voulaient pas soutenir Rhaenyra ; pas de véritable lien avec Alicent, pas d'amitié, encore moins d'amour. Elle avait la loyauté de Ser Criston Cole parce qu'il avait un grief personnel et puéril envers la Targaryen, parce que sa conviction était dévorante et Alicent savait l'utiliser à son gré. Son père, Otto, n'avait jamais rêvé que d'une chose : le pouvoir, peu importe le prix. Et Larys voulait le respect qu'il ne pouvait acquérir de par son handicap. Il voulait être une fouine admirée pour sa loyauté envers Alicent Hightower ; son ombre qui lui infligeait pourtant tellement de choses.

Et revoilà le vide. Ses mains furent laissées sans visage à tenir, peau à toucher. Rhaenyra remit de la distance entre elles et cette fois, la rousse ne trouva pas le courage de briser celle-ci. Que pouvait-elle faire contre la volonté de Rhaenyra Targaryen, de toute façon ? Elle avait toujours eu droit au dernier mot, même lorsqu'elles ne se parlaient plus. Sa voix avait toujours été plus importante ainsi que ses avis ; que pouvait-elle faire d'autre à part se plier, ce qu'elle avait déjà fait toute sa vie ? Ses mains tombèrent le long de son corps alors que la colère se mélangeait encore une fois avec le reste ; l'amertume, la douceur, l'amour, la solitude, la tristesse. A tout jamais coincée dans ses travers. A tout jamais cette reine enchainée. Rhaenyra semble si loin à présent, dans cette même pièce mais le bref moment où elles semblaient être sur le même chemin est éloigné, presque déjà oublié. Presque. Ses mains étaient toujours un peu chaudes du contact de la peau de la blonde, son corps toujours un peu sous le choc de leur étreinte. Mais mentalement ? Chaque mot est une aiguille qui s'enfonce profondément dans son myocarde.

-J'aurais pu t'accepter entièrement avec le temps, Rhaenyra. Tu as juste préféré ignorer ce que je faisais pour toi et te tourner vers d'autres personnes. Je t'ai défendue tellement de fois auprès de ton père, de la cour. J'ai excusé chacune de tes actions, je leur ai dit que tu étais meilleure que tu ne le montrais. Et tu as brisé ma confiance. Je te demandais juste la vérité, Rhaenyra. Même si je n'approuvais pas tes actions, j'avais juste besoin de ton honnêteté. Mais tu m'as menti. Dans les yeux. Tu m'as juré me dire la vérité. Tu... Tu m'as brisée d'abord et tu ne t'en es souciée que trop tard, acheva-t-elle avec les larmes aux yeux.

La rousse se mit à pleurer de tristesse et de colère à la fois, cela s'entendit dans la manière dont elle prononça ses derniers mots. Maintenant, elle était campée sur ses positions. Si elle représentait la droiture et la vertu, alors, elle lui dirait la vérité. Elle lui montrerait ce qui se cachait depuis tout ce temps sous les habits verts, sous ses grands airs. Elle montrerait les mains d'Otto sur ses épaules, les mains de Larys sur ses pieds, les mains de Viserys sur son ventre. Elle lui montrerait l'absence de ses mains à elle dans les siennes. Le poids d'élever des Targaryen. Le poids d'être une Hightower parmi eux.

-Tu as toujours pensé que seulement Daemon se souciait de toi. Peu importe ce que les autres faisaient pour toi, cela ne valait rien à tes yeux. Tout le monde a toujours tout fait pour toi, mais cela n'aurait jamais été suffisant tant que cela ne te brûlait pas un peu. N'est-ce pas, Rhaenyra ? Peu importe qui j'avais été, cela n'aurait pas été assez. Mais si j'avais été un homme, alors, peut-être aurais-tu eu au moins un intérêt à me charmer, au lieu de juste m'abandonner !

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ft. @Alicent Hightower

◊ ◊ ◊

Rhaenyra lui offre un peu de son honnêteté. Elle se montre plus honnête qu'elle ne l'a été avec elle durant les vingt dernières années. Malgré la distance physique qu'elle a remise entre elles, elle se confie sur la solitude qu'elle ressent et sa crainte que jamais, la Hightower ne puisse accepter certains aspects d'elle. Mais s’ouvrir à Alicent n’est pas aisée. Elle craint de ne pas trouver de soutien auprès d’elle, qu’elle ne la comprenne pas, qu’elle n’y parvienne jamais. Et lorsqu’elle entend ses reproches, la Targaryenne sait qu’elle ne trouvera pas ce dont elle a besoin.
Alicent semble avoir besoin de Rhaenyra tout autant que Rhaenyra a besoin d'Alicent mais la princesse, de façon très égoïste, n'envisage pas d'être présente pour qui que ce soit d'autre qu'elle-même et sa fille. Sa fatigue émotionnelle et physique est trop importante pour qu'elle puisse y songer. Elle n’a pas la force de soutenir Alicent, elle n’a pas la force d’entendre ses reproches mais aujourd’hui, ils ont au moins le mérite de ne pas être cachés et d’être sincère.

Dans la voix de son amie d'enfance, la Targaryenne entend les larmes et elle reste face à la fenêtre pour attraper seulement le reflet d'Alicent dans les carreaux. Son cœur se serre douloureusement dans sa poitrine à la voir pleurer, savoir qu'elle est la cause de ses pleurs et qu'il y a encore, sous la carapace qu'elle affiche au reste du monde, des bouts de l'adolescente qu'elle a connu. Mais elle ne peut pas lui faire face, sa fierté est trop grande pour lui dire qu'elle a raison. Car si elle soulève des points que Rhaenyra ne peut nier, elle ne voit pas les choses à sa manière.

« Si j'avais été un homme, j'aurais pu courir la rue de la Soie, fréquenter chaque bordel de Culpucier et engendrer un bâtard dans chacun d'eux que personne ne s'y serait opposé. Les Sept seuls savent combien tes fils en ont laissé derrière eux. Mais de par mon sexe, ce droit m'a été refusé. Qu'aurais-je dû te dire, Alicent ? Te blesser une fois de plus en te rappelant que ta vie était celle-là même que je refusais de vivre ? Mon père et toi, vous vous êtes donnés tant de mal pour me mener vers cette existence qui m'effrayait tant. Daemon... Son nom meurt sur ses lèvres, elle émet un soupir alors qu'elle se replonge dans les souvenirs de son adolescence et de cette journée où, semble-t-il, son destin et celui d'Alicent ont basculé pour les emmener sur des chemins si différents. Daemon fut le seul à me montrer qu'il pouvait y avoir plus, que cette voie n'était pas la seule qui s'offrait à moi. Comment aurais-je pu ne pas me tourner vers lui ? »

Ses mots sont lourds. Elle parle distinctement mais son regard est toujours porté vers l'extérieur, son corps tourné dos à la rousse pour ne pas affronter ses yeux larmoyants, pour ne pas sentir son cœur se briser dans sa poitrine à la vue de ces larmes. Pourtant sa propre gorge est nouée et ses yeux sont humides mais elle retient encore et toujours ces pleurs dont elle ne veut plus, ces émotions qu'elle aimerait fuir. Elle ne veut qu'un peu de repos, oublier ces moments du passé qui les ont brisées et séparées et retrouver la chaleur de son nourrisson dans ses bras pour se complaire dans la maternité.

« — L’ennui n’a jamais été que tu n’étais pas un homme, Alicent. Mais plutôt que moi, je n’en étais pas un. Ma mère aurait-elle eu à perdre la vie si j'avais été le fils que mon père désirait tant ? Une voix aurait-elle osé questionner ma légitimité en tant qu'héritier ? Et ton père... Jamais Otto Hightower ne t'aurait envoyé auprès du roi mais auprès de moi. C'est à moi qu'il aurait offert ta main, je n'aurais jamais eu à t'abandonner et peut-être... Peut-être aurais-je pu te rendre heureuse. Peut-être même aurais-je eu le droit de t'aimer. »

Un triste sourire se dessine sur son visage pâle alors qu'elle laisse ses paroles mourir dans le silence qui retombe et elle pivote enfin, ses yeux d'améthyste à nouveau posés sur la belle Hightower qui lui manque autant qu'elle désire la fuir. Elle fait naitre en elle tant d'émotions contraires et incompatibles.

« — Seulement, toi comme moi sommes nées femmes. Et contre cela, il n'y a rien que nous puissions faire. »

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Alicent Hightower
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◊ ◊ ◊

La rousse rit avec amertume. Bien sûr que c'est Daemon qui a le bon rôle, the rogue prince, celui qui montre une autre voie, qui lui vole Rhaenyra. Pas que Rhaenyra fut vraiment à Alicent un jour, finalement. En cet instant même, tout leur lien lui sembla être un vaste mensonge, que rien ne fut réel et qu'elle avait juste essayé d'échapper à ce que Otto Hightower prévoyait depuis sa naissance. Il était si facile de manipuler sa fille, d'abuser d'elle et se porter comme sauveur. Et c'était si facile pour le reste de la cour d'ignorer ça, même pour Rhaenyra. Elle avait passé tellement d'années à penser que son père la sauverait de tout, qu'il la protégerait, la soutiendrait ; elle l'avait pensé nécessaire à sa vie. Mais il l'avait soutenue uniquement pour son pouvoir à lui, puis elle avait dû être seule. Ou accompagnée par les mauvaises personnes, à éternellement se faire passer pour la méchante de cette histoire. Viserys était mort, et si elles étaient loin des ennuis de Westeros, elle ne doutait pas que le sujet reviendrait sur le tapis, et pas que celui-là. Aucune honnêteté ne pourrait sauver les adolescentes qu'elles avaient été, et encore moins les adultes qu'elles étaient actuellement.

Cependant, chaque mot de la blonde était comme un coup de poignard. Pourquoi était-ce Rhaenyra qui portait la cicatrice, mais Alicent qui se sentait assassinée ? Pourquoi est-ce qu'elle ne la regardait pas dans les yeux, ne lui donnait pas tout son poison de face ? Certainement car elle-même ne l'avait jamais fait non plus. Avait préféré se cacher derrière les murmures de la cour, les manigances de Larys et la haine de ser Criston Cole. C'était plus facile ainsi, parce qu'encore une fois, elle n'était qu'une femme, et on ne lui aurait jamais justifié ses dires à propos de la princesse, pas plus qu'on n'aurait justifié que son attachement était aussi égal à la rancœur qu'elle lui portait. Mais le pire dans son discours était que Rhaenyra avait raison. S'il avait été un garçon et non une fille, elle aurait pu faire tout ce qu'elle avait toujours voulu, et la Hightower aurait pu l'épouser. Mais si son amie avait été un homme, elle était sûre qu'elle ne l'aurait jamais aimé, car il n'aurait jamais compris ce que ça fait d'être une Lady à Port-Réal. Il l'aurait juste traitée comme tout le monde l'a toujours fait, et Alicent n'aurait eu aucune compassion pour cet homme qui aurait juste rejoint son lit pour perpétuer la lignée.

-Si tu avais été un homme, tu aurais eu le droit de m'aimer, mais tu ne m'aurais pas aimée. Tu aurais juste fait ton devoir, et moi, j'aurais fait semblant d'avoir de l'amour pour quelqu'un d'autre que mes enfants. Après tout, c'est mon seul destin, d'être enfermée et de donner des héritiers. Tu aurais pu avoir des dizaines de bâtards et je t'aurais détesté pour ça, parce que moi, j'aurais été coincée avec toi. Et j'aurais espéré mourir assez vite pour ne pas avoir à passer des décennies avec toi, pour ne pas voir l'avenir de nos enfants, plus particulièrement de notre fille, parce qu'elle aurait eu exactement la même destinée que moi. Nous aurions pu agir différemment mais nous ne l'avons pas fait, Rhaenyra. Et il est trop tard pour changer quoique ce soit, finit-elle par dire dans un murmure.

Il était trop tard pour elles, aussi. Alicent lui avait dit qu'elle l'aimait tout en lui mettant un couteau sous la gorge, des années auparavant. Elle était fatiguée aussi de cette vie qu'on lui avait imposé, et encore plus fatiguée de ne jamais pouvoir se faire entendre par la Targaryen, ou alors bien trop tard. Elle était aussi fatiguée de parler et souhaitait retourner au silence de sa chambre et les secrets de ces livres qu'elle gardait auprès d'elle, comme lorsqu'elle était une adolescente. Malgré ses joues rouges et ses yeux encore remplis de larmes, elle releva la tête, remit sa longue chevelure en place et se décida à, comme souvent, mettre le point final à cette discussion avec celle qui fut tout son monde, à une époque.

-D'après ce que j'ai lu, il existerait un lieu semblable en tout point à Port-Réal. Peut-être que cela t'apportera du réconfort d'y aller, une fois que tu seras en état, évidemment. Tu pourras prendre le nécessaire pour voyager, j'en avertirai le personnel du château. Au revoir, Rhaenyra.

A son tour, elle lui tourna le dos et se dirigea vers cette maudite porte pour s'enfuir de tout ce qui l'étouffait, encore une fois. Ses sentiments pour Rhaenyra étaient étouffants tellement ils étaient puissants, et elle ne pouvait pas supporter de continuer à se tourmenter de la sorte. Elle n'en pouvait plus de l'aimer, cependant, elle n'était pas capable d'autre chose depuis toutes ces années.

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