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Kill me if you can [Yelena Belova]

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Jinx

Jinx


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Ses mains tremblaient. Elle les secoua comme si elle voulait les égouter, mais rien n'y faisait : ses mains reprenaient leur manège comme si trembler était la seule chose qui les empêchait de tomber de leurs poignets. Elles s'agitaient ainsi depuis que Jinx s'était échappée et si elle était régulièrement secouée de spasmes incontrôlés, ses mains étaient le signe extérieur le plus flagrant que quelque chose n'allait pas. Elle claquait également des dents, mais dans la rue, elle marchait tête basse avec la capuche rabattue vers l'avant pour cacher ses cheveux trop reconnaissables. Ainsi, personne ne voyait son visage. Même si elle marchait la tête haute, les gens étaient sans doute trop pressés pour prêter attention à une adolescence frigorifiée sous la pluie battante de l'automne.
Sauf que Jinx n'avait pas froid.
Elle s'était échappée ; elle rendait encore des comptes à l'hôpital parce qu'elle était un danger avéré pour elle-même et potentiel pour les autres. Pas de preuve, pas de crimes, elle n'avait rien fait à Harlan, c'était bien pour ça que l'hôpital essayait de la remettre sur pied avec tant d'acharnement. Ça avait presque marché, un temps. Si bien qu'elle avait été autorisée à sortir, si accompagnée, sous condition qu'elle revienne à un couvre-feu précis, que ses sorties servent son intérêt... Un amas inbuvable de règles incompréhensibles qu'elle n'avait jamais pris la peine de lire, jusqu'au jour où le château de cartes bancal qu'elle était s'était effondré bien plus vite qu'elle ne l'avait construit : Vi.

Rien que repenser à ce nom lui faisait sortir les yeux de la tête et elle se remit à trembler de la tête aux pieds en se grattant furieusement les poignets. Elle détestait ce nom. Vi. Elle avait tout gâché, avec sa pétasse de pacifieuse ! Elle avait passé sa vie à lui cacher des choses, à la délaisser pour d'autres gens et d'autres choses ! Comment osait-elle revenir comme une fleur, maintenant qu'elle avait tout détruit, tout ce qui permettait encore à Jinx de s'attacher à un semblant de continuité ? Sous quel prétexte ? Et pourquoi ? Toujours la même  chose ! Détruire d'un seul coup ce qu'elle avait mis longtemps à construire, parce qu'elles étaient soeurs, qu'elles s'aimaient. Jinx avait crû une fois à ces conneries. Pas deux. Vi aurait dû rester morte.
Alors elle s'était enfuie tant qu'il était encore temps pour elle de s'éloigner définitivement de la source de ses angoisses. Elle irait mieux, n'est-ce pas ? Elle allait mieux, avant Vi.
Il lui fallait retrouver les médicaments qui l'avaient aidée à dépasser leurs premières retrouvailles et tout ce qui s'en était suivi. Car les médicaments étaient doux, ils avaient ce pouvoir exquis de chasser de son esprit toutes ses émotions qui ne se géraient pas seules. Ce vide confortable, psychotrope, une réalité ignorée ou tendrement hallucinée, fantasmée. Le cocon protecteur de sa chambre blanche lui manquait. Les sédatifs pour l'aider à passer la nuit sans se réveiller en hurlant.
Elle regarda, de l'autre côté de la rue, une pharmacie au rideau baissé. Ce n'était qu'un rideau de fer, grillagé de surcroît. Rien qui ne l'empêcherait réellement d'entrer... Brusquement, elle se tapa plusieurs fois le côté du front. Elle devait rester discrète, elle devait quitter la rue. Elle n'avait que des vêtements inadaptés à la pluie torentielle, et en poche quelques dollars volés à Hugh, l'aide soignant qui s'occupait le plus souvent d'elle. Elle l'avait poussé quand il avait essayé de la retenir et il était tombé dans l'escalier.

Jinx continua son chemin et plongea dans la première résidence possible : lorsqu'elle aperçut une vieille dame entrer dans un hall vitré, elle se glissa à sa suite sans se soucier de sa destination. Il lui fallait quelque part, n'importe où, où elle pourrait s'asseoir, se rouler en boule, hurler et cesser de lutter contre ses émotions, sa réalité, sa condition, ses angoisses qui revenaient les unes après les autres au fur et à mesure que le lourd cocktail de médicaments qu'on lui prescrivait à l'hôpital cessait de faire effet.
Trois heures qu'elle était partie, deux cinquante qu'elle aurait dû reprendre son traitement.
La vieille dame lui demanda si elle montait dans l'ascenseur avec elle, Jinx ne répondit pas. Elle n'aimait pas les boîtes, mais surtout elle ne l'avait pas entendue. Elle n'arrivait pas à se concentrer sur autre chose que sa respiration erratique, l'air qu'elle peinait à inspirer correctement, son coeur qui battait trop fort jusque dans ses tempes, la sensation désagréable de geler et brûler en même temps, le bruit oppressant du silence qui semblait trop fort et imposant pour entre entendu sans scier le crâne de qui l'entendait. Elle ignora la vieille, trouva une cage d'escaliers qu'elle grimpa quatre à quatre jusqu'à débouler sur un palier inamical. Au moins, l'immeuble avait l'air plus ou moins désert.
Dans ce qu'il lui restait de logique, elle observa si la porte devant elle laisser filtrer quelque lumière. Elle aurait enfoncé la porte à coup de pied malgré tout, mais l'appartement avait le mérite d'être vide. Peut-être. Pharmacie. Tout le monde avait des médicaments dans sa salle de bain, non ? Salle de bain. Et des anxiolytiques ? L'augmentation des symptômes dépressifs dans la population générale, tout ça tout ça ? OUI les médecins en parlaient beaucoup. Mais ils devaient bien prescrire en conséquence !
Sans savoir comment, elle trouva la salle de bain qu'elle cherchait, puis arracha une porte de placard et farfouilla dedans, trouva bien un flacon dont elle ne parvint pas à lire l'étiquette. Elle voyait flou, double. Le sol tanguait dangereusement sous ses pieds. Elle tomba à genoux et le flacon lui glissa des mains.

"Arrête toi ! Stop j'ai dit, putain de merde ! ", hurla-t-elle en s'explosant une main sur le carrelage pour qu'il arrête de la secouer dans tous les sens.
Yelena Belova
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Yelena Belova


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Les nuits sont courtes, très peu reposantes ; les journées ne sont pas meilleures, ceci dit. Elles sont longues et manquent de sens. Que cherche-t-elle ? Qui est-elle ? Pourquoi est-ce qu'elle se fatigue à se poser ces questions à longueur de temps ? Y a-t-il vraiment une importance capitale à y répondre ? Est-ce qu'on peut qualifier ça de crise de la trentaine ? Peut-être a-t-elle l'âge, mais physiquement, elle ne le parait pas, et mentalement non plus. Entre les cinq ans passés dans l'oubli à cause de Thanos et toutes les années au sein de la Red Room, Yelena Belova n'a été définie que par les actions des autres. Une gamine sauvée puis vendue. Une Black Widow. Une victime du snap. Jamais définie par autre chose, à part peut-être de "sauveuse" pour les quelques Widows qu'elle a pu aider après la chute d'une partie de la Red Room. Mais cette action a été dans l'ombre et chacune préférerait oublier qui elles ont été, ce qu'elles ont vécu. Natasha aurait peut-être pu la décrire... et celle de ce monde aussi, certainement. Elle sait faire des excellentes analyses visiblement, mais la blonde n'a très franchement pas envie d'entendre son diagnostique. Pour une fois, elle aimerait savoir par elle-même.

Mais rattraper plus de trente ans de vie, sur un monde différent, avec des enjeux qui sont liés au multivers ou un truc du genre. Pourquoi est-ce qu'elle fait de ça son problème, de toute façon ? Rien à foutre des autres et de leur malheur. En attendant, défoncer quelques gueules à Harlan avec son attirail de Black Widow, ça lui va très bien. En vérité, ça ne lui apporte aucune réponse, ni ne l'aide à s'intégrer dans un tel lieu, mais au moins elle fait quelque chose de son entrainement et de son cerveau. Sur le temps où elle tabasse quelqu'un, elle n'a pas le temps pour réfléchir à ce qui lui incombe en étant Yelena Belova. Ou en prétendant l'être, en tout cas. Elle aurait pu se choisir une autre identité, peut-être que ça aurait été plus facile. Mais maintenant qu'elle y pense à nouveau... Meh. La blonde secoue sa tête en rangeant ses affaires dans sa planque - elle n'est pas encore assez débile pour rentrer chez elle avec sa superbe tenue de casseuse de gueules.

Vivre dans un tel bâtiment est tellement banal que c'en est déroutant. Innocemment, quand elle songe à la maison, elle pense à leur maison en Ohio. Le jardin où elle jouait avec Natasha, quand elle la mettait au défi de regarder le monde à l'envers. La cuisine où sa mère, Melina, cuisinait les plats les plus délicieux pour une gamine de son âge. Le salon était plutôt le terrain de son père, où il s'amusait à jouer au monstre pour faire plaisir aux filles. A l'étage, il y avait la salle de d'eau et les chambres. Elle partageait une chambre avec Natasha et leurs parents avait une chambre. C'était une maison modeste, typiquement américaine. Avec le drapeau. Quand elle a imaginé avoir son chez elle, elle a imaginé ça. Exactement ça. Et à la place... Elle rentre dans un building, prend les escaliers jusqu'à son appartement. Un appartement pas incroyable, mal décoré, et... Bha on dirait que personne ne vit dedans.

Et c'est justement parce qu'on dirait que personne ne vit dedans qu'elle sait que sa porte ne devrait pas être ouverte. Mais c'est quoi encore ce problème qui lui tombe sur le coin de la tronche ? Heureusement qu'elle a gardé ses armes. Elle grimace en rentrant chez elle, flingue en main. Qui peut être aussi con pour s'introduire chez elle sans rien refermer ? Si au moins elle est traquée, elle pourrait être traitée dignement, comme une professionnelle, au lieu d'une charlatant. Elle analyse les environs, constate les pas qui vont jusque la salle de bain, bien qu'il ne faut pas longtemps avant d'entendre un cri. S'arrêter ? La blonde arque un sourcil. Elle se stoppe dans sa marche, bien qu'elle soit toujours armée et prête à tirer au premier mouvement qui semble venir de la pièce.

-Je sais pas qui tu es, ni ce que tu fais chez moi, mais je te veux pas de mal, okay ? Bon, elle a une arme en main, mais tant qu'elle ne la voit pas... Qu'est-ce que tu veux ? Je suis sûre que je peux t'aider.

Yelena soupire légèrement et range son arme dans son dos. Bon. On va tenter quelque chose de débile, c'est ma spécialité. Elle se met alors à s'avancer vers la salle de bain, prudemment. Si elle peut au moins voir son opposante, ça serait très bien pour évaluer à quel point il serait compliqué de la battre.

-Honnêtement, j'ai pas envie de me battre. Je suis fatiguée et j'ai faim. Tu préférerais pas plutôt manger des pâtes, en tête à tête ?
Jinx

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Mais le sol continua de tourner au point de lui donner la nausée. Fatiguée de se battre à contre courant, elle posa la tête contre le carrelage et croisa ses mains à l'arrière de sa tête, couina en sentant la douleur irradier dans son bras depuis sa main qu'elle avait explosée par terre.

"Arrête arrête arrête arrête arrête", marmonna-t-elle comme une prière.

En vain. Pourtant, le sol lui répondit. Le sol ? Il ne répondait pas, il ne pouvait pas répondre ! Elle frotta l'arrière de sa tête avant d'inspirer profondément, malgré sa respiration plus que hachée. Sa nausée refusait de passer, alors elle ferma ses yeux lourds et crispa ses poings sur ses cheveux.
La voix, qui ne pouvait venir du sol, se fit de nouveau entendre, mais plus proche. Plus proche ! Jinx retint sa respiration, comme si ce faisant, elle avait le pouvoir d'arrêter le temps. Ça marchait avec les fantômes. Parfois. La voix était forcément un fantôme, sinon elle entendrait des bruits de pas résonner sur le sol, sentirait le sol tremblotter sous elle, quelque chose ! Ou, peut-être, la voix était celle d'un chat, dont les coussinets doux se déplaçaient sans bruit sur tous les sols. Mais les chats ne parlaient pas, leurs miaulements ne lui arrachaient pas les oreilles comme cette voix tranchante qui lui perçait les tympans comme autant de coups de couteau. A vrai dire, tout lui faisait mal. Le carrelage sous ses genoux, ses pieds, son front. Ses tresses trop lourdes lui tiraient sur le crâne, l'air était de nouveau trop épais pour être respiré correctement. Elle glissa une main sous sa poitrine et la serra sur son tee-shirt.

"Je préférerais...", bégailla-t-elle, tentant tant bien que mal de se raccrocher aux branches fragiles du monde qui l'entourait.

Que préfèrerait-elle ? La question méritait d'être posée. Elle préfèrerait vivre en paix, de préférence dans le même monde que les autres. Elle voulait un monde tranquille, où elle pouvait ne rien ressentir toute la journée parce qu'elle était ainsi, pas parce qu'on l'y forçait. Elle voulait vivre dans un déni si doux de sa propre personne qu'il n'existerait plus rien ni personne qui puisse lui faire du mal. Elle voulait rire, sortir pas parce qu'on l'y autoriserait, mais parce qu'elle vivait dehors, qu'elle vivait bien. Et mourir sans s'y attendre dans un moment où tout irait bien. Elle préfèrerait ne pas être malade.
Cette constatation la fit exploser d'un rire nerveux et elle se mit à pleurer à torrent. Ses larmes, chaudes et nombreuses et lourdes, inondèrent la pièce en un rien de temps et la fillette se redressa d'un bond, courut hors de la salle de bain pour ne pas se noyer, heurta de plein fouet l'énorme chat dont les poils l'accueillirent avec la douceur d'un cactus. Piquant et inhospitalier, le corps en face d'elle avait les traits grossiers d'un dessin qu'on aurait gribouillé au stylo bic. Elle rebondit dessus et ratterrit fesses les premières sur le sol, la tête face à des jambes qui lui faisaient l'effet de barreaux de prison. Au moins, tomber aussi brusquement l'avait secouée. Dans son état, ce n'était pas un mal ; elle avait besoin d'un contact, même dur, avec la réalité qui l'entourait. Le sol resterait toujours le sol, et il ne tournait plus. La tête posée sur les genoux, elle respira comme elle pouvait, secouée de spasmes et agitée par ses pleurs.

"Je préfèrerais...", répéta-t-elle, convaincue que les jambes devant elle étaient encore une fois qu'une invention de son esprit. Elle appuya sur un tibia pour s'assurer qu'il était au moins solide. "C'est bon, les pâtes en tête à tête ? Pattes ? Pâtes ? Peu importe."

Pâtes en tête à tête ou pattes en tête à tête, elle ignorait ce qu'étaient les unes et les autres. Curieuse, elle leva avec prudence ses grands yeux violacés et embués vers la tête qui semblait bien haut dans l'espace, comme un lustre suspendu au plafond. Mais une tête ne pouvait pas être un lustre ? Amusée par cette pensée aberrante, elle éclata de rire.
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S'il y a bien quelque chose que Yelena reconnait, c'est une santé mentale instable. En fait, elle a même l'impression de voir une altération chimique dans son cerveau ; comme un gaz bleu qui s'extirperait de ses pores, qui l'engloberait au point de ne faire que respirer sa toxicité, de sentir son cerveau peu à peu partir en vrilles. Cependant, vu l'état dans lequel elle se trouve, la blonde sait que c'est un état permanent, voire irrémédiable. Pour une fois, elle se sent chanceuse d'avoir été réellement sous l'emprise de produits chimiques, que chaque produit ait sa solution ; peut-être que ça a mis du temps avant d'être trouvé, ou au moins diffusé, mais elle a été soignée. Plus ou moins. Si quelque chose au cerveau peut réellement être soigné, surtout quand on l'a subi pendant si longtemps, quand ça a atteint une partie de la conscience presque inconnue. Elle se sent altérée, et pourtant... mettre la main dessus est impossible. Elle aura bon assouvir la moindre de ses soifs de vengeance, chercher à tendre la main, à éloigner Natasha ou se rapprocher d'elle, il n'y aura jamais rien ni personne pour y faire quoique ce soit.

Face à la jeune inconnue qui est au sol, et bien qu'elle ait défoncé sa porte, la blonde se sent désolée de ne pas être la seule à être altérée. Bien sûr, elle ne le dira pas à voix haute ─ n'abusons pas, elle veut bien proposer de partager des pâtes en tête à tête mais exprimer sa compassion pour quelqu'un d'autre ? Ce n'est pas réellement une chose pour laquelle elle excelle particulièrement. Elle peut compatir quelques secondes mais juste après, elle reprendra l'attitude de la Red Room : avancer. Survivre. Les sentiments ne la sauveront pas face à des ennemis. Le pouvoir de l'amour, de l'amitié, du pardon, c'est des conneries. Pourtant, elle a épargné Barton. On va dire que le tuer ne lui aurait pas valu grand chose. Si elle a pris plaisir à le poursuivre, à le faire s'inquiéter pour sa piètre vie, la fin de celle-ci n'aurait finalement rien changé à la sienne. De ce fait, et par défaut, elle l'a laissé vivre.

L'inconnue se remet à parler, Yelena reste sur ses gardes. Au moins elle semble prendre en considération ce qu'elle dit, c'est déjà ça de pris. Elle continue de guetter ses actions mais les choses s'enchainent en un rien de temps ─ d'abord elle rit, puis elle pleure, ensuite elle tente de s'enfuir sans même relever la tête. Ce geste lui prouve au moins que la jeune femme n'est pas là dans l'objectif de lui faire du mal, sinon elle aurait fait une tentative bien avant. Le choc entre leurs deux corps fait à peine flancher la russe, qui est presque comme ancrée dans le sol, alors que l'autre retombe sur ses fesses. Pas assez de force non plus pour la faire bouger. Elle abandonne totalement l'idée de sortir son arme, économisons des balles. La blonde arque un sourcil en sentant qu'elle touche son tibia. D'accord ? Sur quoi elle est tombée encore... Eh, sur sa porte il est pas marqué "Rentrez, je m'occupe des marginaux" bordel.

... Et elle se remet à rire, d'accord. Maintenant c'est la Widow qui hésite à prendre ses jambes à son cou et lui laisser volontiers tout son appartement tant qu'elle ne la croise plus. Mais non, elle doit très certainement être devenue débile en changeant de monde car à la place, elle tend sa main vers la fille aux cheveux bleus, ne pense plus totalement à attaquer ou se défendre.

-C'est toujours très bon, les pâtes. En tête à tête, par contre... Ça dépend de la compagnie. Allez, lève-toi, si on veut manger il faut aller à la cuisine, dit-elle en la regardant.

Une fois la fille debout, qu'elle ait accepté son aide ou non, Yelena se dirige vers la cuisine qui est toujours aussi minable, mais maintenant elle a deux fourchettes et, magie, deux assiettes ! En deux temps, trois mouvements, les mac'n'cheese sont en train de cuir dans la casserole alors qu'elle se tourne vers l'intruse, croisant ses bras sur sa poitrine.

-En quel honneur as-tu défoncé ma porte ? Quitte à vouloir quelque chose de quelqu'un, fallait faire ça dans un appartement habité par quelqu'un qui a des thunes.
Jinx

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La fille se faisait moins haute, comme un élastique qu'on aurait arrêté d'étirer et qui reprendrait petit à petit sa taille et forme initiales. Sa tête se décrocha du plafond et se reposa sur ses épaules, ses traits se précisèrent et s'adoucirent. Ils restaient durs, mais ils semblaient naturellement ainsi, ou au moins était-ce dû au visage fermé que la grande fille affichait.
Elle est grande parce qu'elle est debout, couillonne.
Jinx fronça les sourcils d'un air fâché, comme pour gronder en silence qui l'avait traitée de couillonne. Ce n'était ni gentil, ni constructif. Mais ce n'était pas le moment de disputer la grossièreté des autres, car la grande blonde ne la laissa pas s'attarder sur l'insulte et la redressa d'un geste brusque.

"Aïe", grommela-t-elle par principe.

Tenir sur ses jambes avait quelque chose d'étrange, comme si elle était couchée depuis si longtemps qu'elle avait oublié comment marcher. Elle n'avait même pas mal. Pas à cause de ça en tout cas. Elle souffrait, de manière générale, d'une douleur avec laquelle elle avait appris à vivre, parce qu'elle n'avait pas le choix. Et une douleur si complète que rien ne pouvait vraiment l'atteindre aujourd'hui. Elle n'aimait pas qu'on la touche, alors elle protestait dès que quelqu'un s'y essayait, mais elle était en réalité si légère qu'on aurait pu la pendre sans que la gravité ne lui rompe le cou ou ne finisse par l'étouffer. Ils s'étaient évertuer, à l'hôpital, à tenter de lui faire prendre du poids, mais elle restait obstinément menue. Alors son propre poids mort n'allait pas la faire souffrir, encore moins la demie seconde qu'avait duré la manoeuvre de la blonde. Vue yeux dans les yeux, elle était d'un coup moins impressionnante. Désespérée et froide, sans doute, mais bien moins grande. Presque petite. Normale. Bien sûr, que tout était normal. Au moins en apparence. Même celle qu'elle avait confondue avec un chat, un cactus et un lustre en l'espace de.... Pas longtemps. C'était dans sa tête. C'était toujours dans sa tête. Ce constat l'attristait. Elle voulait changer de tête pour ne plus avoir à vivre avec la sienne, qu'elle secoua de gauche à droite. Ce. N'était. Pas. Le. Moment. Existait-il un moment où c'était le moment ? Elle s'exaspérait à penser ainsi, mais ce n'était pas un mal, qu'on lui avait dit. Parce que ces interrogations tirées par les cheveux ne lui venaient que quand elle était lucide, relativement lucide.

"C'est bien", se félicita-t-elle à voix basse avant de se rendre compte que l'autre fille n'était plus devant elle.

Elle vit une dernière mèche blonde disparaître à l'angle d'un mur et la suivit sur ses jambes instables. De toute façon, il n'y avait rien de stable, chez elle. Elle n'était plus à ça près.
Elle s'appuya contre l'encadrement d'une porte de cuisine, cherchant de la tête à observer ce que faisait son hôtesse peu consentante qui lui tournait le dos. Puis, lorsqu'elle se retourna brusquement (la blonde était-elle peu délicate ou Jinx trop sensible? Ça restait à trancher), la gamine se laissa tomber nonchalamment, comme si elle n'avait pas bougé depuis le début. Elle feinta l'indifférence, fixant les ongles sales de ses mains humides pour marquer un désintérêt fabriqué de toutes pièces.

"Quelqu'un qui a des thunes aurait été... " Elle réfléchit, frissonna de dégout puis baissa la voix comme si elle s'apprêtait à formuler le pire juron jamais inventé : "riche."

Oui, bon. Papou, troisième du nom, Roi des Andals et des Premiers.... Ohoh. Mauvaise série. Bref : Silco aussi avait été riche as fuck, mais jamais il n'avait eu l'ambition de n'être riche que pour être riche. Il avait des projets pour Zaun qui nécessitaient une fortune considérable. Pas comme ces salauds de la Haute, pour qui l'égocentrisme et le manque d'engagement envers l'ensemble du peuple aurait fini par être fatal. Avait été fatal?
Elle leva les mains en signe d'innocence.

"C'est juste que... Je voulais... Je veux. Il y a des gens que je fuis, une..." Soeur. " Vieille connaissance qui n'arrêtera jamais de... Et ici c'est juste... Tu vois ?"

Aucun doute qu'elle comprenait parfaitement. De l'eau de roche, vraiment ! Jinx ne parvenait pas à expliquer son choix, parce qu'il y avait aucune explication à donner. Elle pouvait chercher les heureux hasards, prétexter qu'un riche n'aurait même pas chercher à l'écouter avant de prévenir la police. Que l'arme que la blonde planquait dans son dos l'inquiétait moins que sa réaction qu'elle n'aurait pas maîtrisée si elle avait appelé la police. Qu'en cas de désastre, les forces de l'ordre s'acharneraient moins à retrouver l'auteur d'un meurtre dans un immeuble comme celui-ci que dans un quartier de très haut standing. Mais elle n'avait aucun pourquoi, parce qu'il lui faudrait admettre que seule sa folie l'avait conduite ici. Elle finit par chasser les larmes qui lui montaient aux yeux d'un battement de cils puis haussa les épaules d'un air détaché.

"Ça avait l'air vide. J'avais froid. Il pleut. Peu importe. Je réparerai ta porte, si tu veux. Je me débrouilles avec des outils."
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Yelena a du mal à comprendre comment une silhouette aussi frêle a pu défoncer sa porte. Après, on ne peut pas dire que la Widow soit très musclée non plus. Néanmoins, elle agit un peu plus dans la finesse que dans la force brute. Bien que... Dans ses attaques, elle a toujours été un peu plus franche que sa sœur. Bien sûr, comme les autres, elle a appris la discrétion, le subtile art de l'élimination sans se faire prendre, mais si elle devait choisir... On va dire que Yelena prendrait plus vite une mitraillette au lieu d'un couteau. Mais le couteau est plus facile à dissimuler, comme un flingue ; c'est exactement pour ça qu'elle n'a pas de mitraillette dans son appartement. Puis elle est russe, pas américaine. Y a que ces cons d'américains pour avoir 10 armes chez eux alors qu'ils ne savent pas s'en servir correctement. Ridicule.

Si elle arrête de se montrer sur la défensive, elle ne reste pas moins alerte à chacun des gestes de son invitée surprise. Elle n'a que peu de doutes sur le fait que son arrivée soit plus le fruit du hasard, la panique d'un instant, qu'une attaque contre la blonde, mais celle-ci ne peut jamais totalement éteindre cette partie d'elle qui est toujours sur ses gardes. Surtout quand la trahison court dans la famille. Alexei et Melina aussi avaient l'air innocents et peu enclins à lui faire du mal... avant de ne vendre les deux filles à la Red Room. Même le dos tourné à la fille aux cheveux bleus, elle peut voir ses actions, les sentir. Mais elle ne peut pas deviner la suite. Pourtant, les personnes agissent avec un certain pattern et elle a appris à étudier comment chaque individu peut répondre en quelques coups d'œil. Mais pas l'intruse. Elle a un tout autre instinct... ou autre chose que la Belova a du mal à imaginer.

Non parce qu'elle ne voit rien de rationnel au fait de s'asseoir d'un coup au sol quand elle se tourne vers elle. Quelqu'un d'autre aurait plutôt cherché à soit rester debout et piétiner un peu, soit s'installer sur une chaise à table, étant donné que de la nourriture est en train d'être cuisinée. L'espionne cherche encore et encore après le fil des pensées de l'autre fille, sans succès. Elle fronce les sourcils face à sa réponse. Oui, si quelqu'un a des thunes il est riche. Merci, captain obvious. Elle se dit donc que peut-être cette fille est juste le pingouin qui ne glisse pas le plus loin, ou en d'autres termes, une demeurée.

Bon, heureusement que la suite du discours arrive. Pas meilleur, mais au moins elle tente une explication, bien qu'elle soit floue. La blonde commence cependant à expliquer l'intrusion : un moment de panique, peut-être une course poursuite. Elle n'a rien vu en arrivant, pas d'alerte ou de gens en mode "OH NON C'EST LA PANIQUE, HOLALA QUE FAIRE", donc ça doit être plus discret. Ou alors, l'inconnue ment. Ce n'est pas quelque chose à exclure ; elle doit donc confirmer qu'elle dit la vérité. Mais comment piéger un esprit qui n'est pas rationnel ? Qui n'utilisera pas ce que les autres utilisent habituellement ?

-Ça va aller pour la porte. Je crois que je vais juste songer à déménager, étant donné que trop de gens me rendent visite récemment, dit-elle avec un rire jaune, toujours un peu amère quant à la rencontre avec sa sœur d'un autre univers. La personne que tu fuis. Elle te veut du mal ? Ou c'est pour autre chose ? qu'elle creuse.

La Widow se retourne à nouveau pour vérifier l'état de la nourriture, son cerveau qui cogite à ce qu'elle pourrait faire pour comprendre qui est cette intruse. Natasha aurait été plus doué qu'elle pour savoir quoi faire. A cette pensée, elle grimace, blessée dans sa propre fierté avant de couper le gaz et prendre deux assiettes ainsi que deux couverts. Une fois les assiettes remplies, elle les pose sur la petite table et arque un sourcil en direction de la fille aux cheveux bleus.

-Je ne te conseille pas de manger au sol, je fais rarement le ménage. Ou alors tu peux partager ta portion avec les cafards, hausse-t-elle les épaules en s'asseyant à table. Au fait, je suis Yelena. Je sais pas toi, mais manger dans une cuisine avec quelqu'un dont je ne connais pas le prénom... Ça me parait pas incroyable comme repas.
Jinx

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"Elle te veut du mal"
Ces mots résonnaient dans sa tête, elle les entendait presque comme un rire moqueur et non une question. Vi lui voulait-elle du mal? Cette idée s'insinua sous ses méninges agitées, l'empoisonnant un peu plus chaque fraction de seconde qu'elle passait à se répéter ces quelques mots. Mais Vi ne pouvait lui vouloir du mal, n'est ce pas? Elles étaient soeurs. Un rictus étira ses lèvres. Encore un mot vide de sens, quand on l'appliquait à Vi. Son aînée n'avait rien fait pour elle. Du moment où elle l'avait abandonné, elle avait cessé d'être sa soeur. Derrière ses grands discours des années plus tard ne se cachaient que des intentions nouvelles et des intérêts qui n'avaient plus rien à voir avec elles deux. Vi était fascinée par sa pouffe et n'avait fait qu'utiliser sa jeune soeur pour parvenir à ses fins! Stupide, innocente, niaise, Jinx n'avait compris que trop tard qu'elle se servait d'elle. Que tout le monde se servait d'elle. Elle n'était qu'un pion, personne ne la voyait pour qui elle était, mais pour ce qu'elle avait ou pouvait faire. Elle était douée, la gamine, trop douée, rebelle et indépendante. Tous ceux qui avaient prétendu lui imposer leur volonté avaient lamentablement échoué, car Jinx, Powder, peu importait comment il convenait de l'appeler, avait perdu toute confiance en ceux qui avaient prétendu l'aider, l'aimer, l'éduquer. L'un ou l'autre ou l'un et l'autre. Elle s'était effritée comme château de sable sous une violente bourrasque à chaque fois un peu plus qu'elle s'arrachait ce que ses traîtres lui avaient apporté par le passé. Et Vi était la pire des traîtresses.

"Je ne sais plus. Je ne la connais plus. Tout allait mieux quand elle était morte."

Fût un temps, Vi avait été la seule qui ne lui voulait pas de mal. Un temps où Jinx avait crû que tout pourrait redevenir comme avant, mais elle aurait dû savoir qu'elle ne pouvait raccorder sa confiance à celle qui était restée si loin d'elle pendant si longtemps. Si Vi avait vraiment voulu réparer le passé, elle n'aurait pas attendu d'avoir à se faire manipuler par une poulette de merde pour venir lui voler le seul trésor qui rendait Silco fier de Jinx! Elle aurait dû comprendre, savoir que PowPow ne resterait pas seule toutes ces années ! À quoi s'attendait-elle, en revenant comme ça comme une fleur manipulée? Vi était faible. Elle aurait dû tuer sa pouffiasse.

"Elle m'aimait", murmura-t-elle finalement en serrant un poing rageur. " Mais le Cupcake a détruit ma soeur."

Elle se concentra quelques secondes pour revenir sur le sol de la cuisine, chasser de son esprit le visage haineux de Caitlyn Kirquelque chose. Un jour, elle servirait pour vrai sa tête dans une cloche. Et ce n'était même pas son idée. C'était celle de Vi, elle ne pourrait pas se plaindre. Ce plan bancal et peu réalisable de vengeance eut le mérite de l'apaiser. Elle vint s'asseoir à table, parce que c'était apparemment ce qu'il se faisait. Mais, plutôt que de s'asseoir sur la chaise, elle s'assit un peu trop à table, sur la table, littéralement. Elle se garda de demander à son hôtesse pourquoi elle ne gardait pas les cafards pour les manger, sentant qu'elle s'attirerait un regard abasourdi.
En tailleur, une assiette sur un genou, elle se mit à faire tourner les pâtes les unes autour des autres, à les réorganiser comme une enfant qui tenterait de faire son prénom avec des pâtes alphabet. Son prénom, hein. La question l'embêtait plus que de raison pour le commun des mortels. Qui était-elle? Elle rejetait toujours la question quand on la lui posait. Elle avait le prénom que ses parents lui avaient donné, celui que Vi lui avait donné, celui qu'elle avait choisi ironiquement à l'hôpital. Convenaient-ils tous à la même personne ? Si non, pouvait-elle encore tous les porter ? Était-elle encore Powder, quelque part ? Avait-elle un jour été telle que l'hôpital avait tenté de la faire? Pourrait-elle aller vers un mieux, si elle s'entêtait à s'appeler Jinx ? Son prénom devait-il dépendre de ses états fluctuants?

"C'est pas facile comme question."

Elle affichait un visage sincèrement concentré, limite boudeur tant elle plissait le front et serrait les lèvres. Elle émit un "uhm" songeur puis se décida :

"Tu peux m'appeler comme tu veux. Un nom est fait pour être reconnu, et tu ne le retiendras pas mieux qu'en le décidant toi-même. Tu serais pas la première à m'en choisir un nouveau." Jinx enfourna une bouchée de pâtes et continua la bouche pleine : "Tu n'as pas le droit de choisir Powder, Jinx, ou Joy. Interdits, dépassés. C'est bon ce truc ! Meilleur que la bouffe de l'hôpital... C'est pas dur, tu me diras. Ils s'étonnent que leurs patients soient touts maigres après. Ehoh ! Toutes les gamines de psy sont pas forcément anorexiques, tu sais!"

Elle leva les yeux au ciel devant un tel cliché.
Yelena Belova
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Pourquoi est-ce qu'elle a l'impression que cette histoire manque d'un fil conducteur ? Elle appuie sur l'interrupteur mais aucune lumière ne s'allume. Vraiment. Elle a bon retourné dans tout le s sens la situation, y a rien qui va. Rentrer dans un appartement car on fuit quelqu'un, ça lui parait encore normal même si ça aurait mérité une meilleure analyse de la situation, des opportunités. Être poursuivie par quelqu'un de mort, encore, elle pourrait l'excuser ; jusqu'aux dernières nouvelles, Natasha était morte et pourtant elle s'est incrustée dans son appart. Bon, pas vraiment la même qu'elle a connu mais c'est la preuve que ce nouveau monde est capable de beaucoup trop de choses qui ne peuvent pas être sous son contrôle. Pas que Yelena soit réellement une control freak, mais comme tout Widow, elle aime faire le calcul des possibilités. Quand celles-ci sont trop vastes... Savoir le prochain mouvement devient moins sûr.

Le murmure lui parvient comme des mots apportés par la brume ; elle peut présumer quelque chose. Quelque chose qui, encore une fois n'a pas de sens, ou alors quelque chose de codé mais elle n'a pas toutes les clés pour comprendre ce foutu code. Cependant, elle comprend une chose : ce qu'elle fuit, c'est sa soeur. Pourquoi ? Les raisons peuvent être multiples. Parce qu'elle en a marre d'elle. Parce qu'elle supporte pas la personne avec qui elle fricote. Parce qu'elle lui a fait du mal. Parce qu'elles se sont mutuellement faites du mal. Parce qu'elle l'a trahi. Tellement de raisons qui pourraient mener à cette fuite. Le noeud de cette histoire se démêle puis s'emmêle à nouveau, encore pire qu'une pelote de laine qu'on aurait laissé entre les pattes d'un chat. Ou alors les lumières de Noël qu'on range n'importe comment dans une boîte pendant un an et après on râle pendant toute une journée à tout démêler.

Qu'est-ce que- Yelena arque un sourcil en la voyant s'installer à table, littéralement. Bon, elle imagine que ça doit être un comportement normal pour l'inconnue. En tout cas, elle ne s'est pas remise à taper le sol comme si c'était une pinata, alors elle voit ça comme une bonne chose. Pendant un instant, un souvenir de la Red Room se superpose ; elle revoit les autres Widows. Le même air sur le visage, le même regard, toutes alignées. Pas un pied qui dépasse de la table. Assises droites comme des i. Les mouvements synchronisés. Elle ne se souvient pas du goût des repas de la Red Room. Etait-ce seulement des vrais repas ? Le retour à la réalité est comme un flash de lumière, la chevelure bleue de Jinx est éblouissante après l'obscurité de ce souvenir, après ce tour de sa mémoire qui veut lui montrer qu'elle se souvient, sans pour autant pouvoir donner des détails consistants. Quelque chose en elle, encore une fois, se serre et lui fait mal. Son coeur, peut-être. Ou un tout autre organe duquel la Red Room ne l'aurait pas privée.

Les gamines de psy. Un éclair de compréhension passe dans les yeux de la blonde alors qu'elle mange des pâtes. Une personne ayant des soucis mentaux c'est vraiment introduite chez elle... Oh, si elle avait eu l'occasion, elle en aurait pleuré de rire, elle s'en serait même écroulée. Mais le changement de ton aurait été trop dissonant. Alors, elle s'appuie un peu plus contre sa chaise, relève ses yeux vers l'intruse.

-Tu as tort. Les prénoms sont faits pour nous faire sentir quelque chose, peu importe la sensation, le sentiment dont il s'agit. Un prénom qui ne nous fait rien ressentir n'est pas un prénom, tranche-t-elle. Comment est-ce que ta soeur t'appelle ?

Les sens de nouveau en alerte, elle s'attend au pire suite à cette question. Elle vient de s'engager un peu trop dans l'esprit tordu de Powder, Jinx, Joy. Mais la blonde a toujours eu un goût plus prononcé pour les terrains glissants, elle sent l'appel du danger qui palpite dans ses veines. Peut-être que Dreykov a remplacé son coeur par du feu ; un feu éternel qui la conduira toujours à chercher la petite bête, à se préparer pour le combat. Un combat provoqué. Parce qu'on ne parie pas quand on est pas sûr de gagner. Même si elle continue à mâcher ses pâtes, son instinct est prêt à utiliser chaque arme à sa disposition ; la première arme étant elle-même.
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Jinx replongea dans ses pâtes. Elle n'avait aucune envie de parler prénom. Le principe même de prénom conditionnait l'existence autour de l'individualité et de la personne, quand elle avait déjà du mal à exister. Pour l'instant, elle peinait à reconnaître qu'être n'était pas une fin en soi et que les plantes vertes n'avaient pas une situation enviable. Un arbre au milieu d'une forêt vivait vraiment la meilleure vie de l'univers, concentré sur ce qui faisait de la vie ce qu'elle était. Être un arbre était moins préoccupant qu'être humaine. Elle aurait pourtant aimé faire preuve du même laisser aller, avec pour seule influence la météo. Sourire quand il faisait beau et pleurer avec la pluie. Accueillir malgré tout l'orage en sachant qu'il finirait par passer. Le tableau était attirant, mais elle n'était pas promise à une vie de plante verte.
Elle avait la sensation d'avoir déjà trop vécu, sans doute la raison pour laquelle elle fuyait, refusait ses prénoms ; pour repartir à zéro. S'il n'y avait personne pour lui jeter la pierre avant même qu'elle ne s'essaie à remuer un orteil, elle aurait plus de chances de succès. Elle se porterait mieux si elle se détachait du passé. Mais se construire sans mémoire ? Ça sonnait comme mission impossible. Faire table rase de ses traumatismes l'anéantirait encore davantage qu'elle ne l'était déjà. Elle était son vécu, si on le lui enlevait resterait-il d'elle autre chose qu'une coquille vide ? Elle avait au moins besoin de son expérience pour ne pas répéter les mêmes erreurs. Ta vie entière. Tout le monde la considérait comme une erreur, une partie d'elle en rigolait : l'échec qu'était sa jeunesse était le résultat des erreurs des autres. Et qui blâmait-on pour ça ? Jinx. Ses oreilles sifflaient encore de toutes les réprimandes qu'une enfant n'aurait jamais dû entendre. Elle était le résultat exemplaire de ce que leurs villes, Haute et Basse, faisaient de pire dans leurs échanges violents et inutiles. Même cette fille, qui ne semblait pas méchante, qui lui avait même offert à manger, cherchait à la comprendre au travers des yeux de sa soeur.
Jinx se remit à trembler et elle posa son assiette sur la table avant que ses spasmes ne l'envoient nourrir les cafards. Elle respirait fort, se forçait à garder ses yeux dénués de toute expression. Elle y parvenait presque, au détail près qu'ils s'emplissaient de grosses larmes qui ne tardèrent pas à couler sur ses joues pâles. Powder, wake up, remember who you are. Elle se mordit la lèvre dans l'espoir fou que la douleur ferait fuir la voix de Vi dans sa tête. Rien ne pourrait y faire, aucune douleur ne pouvait outrepasser celle de son coeur qui se tordait quand elle entendait cette voix ou se dessinait le visage auquel elle appartenait.

"C'est tentant, ne rien ressentir, non ?"

Elle déglutit et constata qu'elle avait la bouche sèche. Ne pouvait-on pas lui accorder ce droit de ne rien ressentir pour le restant de ses jours ? Sa haine et son désespoir l'étouffaient sans relâche et le moindre mot de travers rajoutait une couche à ses angoisses et son chagrin. Elle voulait réussir à coller aux faits sans avoir à y attacher d'émotion particulière. Ni mauvaise ni bonne, car elle avait appris à ses dépends que la joie, le réconfort n'étaient que des sentiments de passage et que contrairement à l'orage de l'arbre qui finissait par passer, le sien revenait toujours. Elle en avait assez des faux espoirs, avait trop gâché, tout ruiné le peu qu'il lui restait. Elle n'avait jamais eu grand chose, mais jamais Silco ne l'avait abandonnée, lui.
Silco... Encore un nom qui attisait autant sa rage que les pleurs qui ravagaient ses joues. Pourtant, lorsqu'elle reprit la parole, elle commença d'un ton trop calme pour le reste, sa voix seulement entrecoupée de ses dents qui claquaient :

"C'est drôle, n'est-ce pas ? De voir qu'on provoque toujours ce qu'on redoute. Vi... Vi Vi Vi Vi Vi. Ma chère et tendre soeurette. " Ses yeux s'animèrent sur ce dernier mot et sa voix se fit plus sèche. " Si, c'est drôle. Il n'y avait plus qu'elle pour réclamer Powder, mais à ton avis, qui est la première à m'avoir appelée un Jinx ? Qui !? QUI m'a jetée sous la coupe d'un homme qu'elle dit détester !? Qui a pris soin de moi toutes ses années où elle n'était plus là !? Pas elle! Elle m'a laissée là seule parce qu'elle ne pouvait pas supporter que... Que... Que. Et maintenant, elle ne supporte pas non plus ce que je suis devenue quand c'est elle qui m'a poussée à le devenir! À cause d'elle si j'ai t... Si Silco est mort ! Tout est sa putain de faute alors dis moi à quel putain de moment je dois en avoir quelque chose à foutre de la manière dont ma soeur m'appelle ?! "

Elle avait haussé la voix dès qu'elle avait parlé de Jinx et avait fini par hurler. Redressée sur ses genoux, le visage à dix centimètres de celui de son hôtesse, elle s'était peu à peu penchée vers elle et finit par basculer en avant et s'écrasa au sol en entrainant Yelena dans sa chute.
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Sur quel oiseau dérangé vient-t-elle de tomber ? Ses ailes sont peut-être bleues à rappeler le ciel, mais le reste n'est pas aussi joli ; son chant n'est pas agréable à entendre, son chant est entre la folie et la douleur, son chant fait terriblement écho à toutes les fois où Yelena a dû se confronter à ses victimes, où elle les a entendues supplier, crier, pleurer, devenir petit à petit fous par ce qu'elle leur infligeait. Ou bien est-ce sa voix qu'elle entend, la voix d'une gamine qui chiale, qui hurle, qui veut savoir pourquoi on lui inflige ça ? Les images sont difficiles à différencier, les voix à dissocier. Les souvenirs sont flous pour elle, son cerveau qui refuse de se rappeler de tout ce qu'elle a subi, tout ce qu'elle a commis quand elle était sous l'influence du produit de la Red Room. Mais cette fille, peut-être bien folle, est un cruel rappel d'elle-même. La blonde a certainement aussi bien des soucis psychologiques, mais mieux cachés parce que c'est ce que demande le fait d'être une assassine ; ce qu'elle sera toujours peu importe le camp dans lequel elle se trouve, peu importe ses autres actions. Peu à peu, Yelena se tend. Elle sent que la situation dérape, bloque son regard dans celui de Powder, Jinx, Joy.

-Très tentant mais peu conseillé par les psychologues, qu'elle répond avant de voir que la tempête arrive.

C'est si facile pour elle de lire dans les autres que c'en est presque dégoûtant ; elle aimerait que l'humanité lui réserve quelques surprises, mais à part un peu plus de dégoût quant à sa cruauté, elle n'a pas d'autre surprise. Personne avec un réel bon fond, personne pour penser aux abandonnés. A ceux qu'on laisse derrière parce qu'on a "vaincu le mal coûte que coûte". Quand Natasha a tenté de faire sauter la Red Room, est-ce qu'elle a pensé à toutes les conséquences ? Quand elle a réussi à se barrer de là sans se retourner, est-ce qu'elle a eu de la culpabilité pour la blonde ? Pour celle qui devait être sa petite sœur ? Est-ce qu'il n'y aura jamais quelqu'un pour se soucier des personnes comme elle et la jeune femme, à part celles qui savent ce que ça fait, d'être abandonnées, laissées à leur sort ?

La blonde amortit leur chute, a rapidement vu que Jinx allait tomber sur elle, et même si la chaise n'est pas épargnée par cette action, elle réceptionne à la perfection celle qui vient de lui hurler la moitié de ses problèmes... ou bien seulement le quart ? Le doute l'habite quant à cette question. La blonde se redresse légèrement, prend appui sur ses coudes, ne semble pas un instant perturbé par leur position peu conviviale ; y aurait de quoi se demander si c'est pas le début d'un mauvais film pornographique, manque plus que l'arrivée du plombier.

-On devient tous le monstre que notre famille crée. Ne crois pas que mon prénom m'exalte de joie, mais au moins, il a un poids lorsqu'il est prononcé. Mais si c'est ça qui te dérange, alors, tu seras une Mésange et je serai une Araignée, et sans attendre, elle renverse leurs positions ; fait rouler Jinx sur le côté et Yelena bloque ses jambes à l'aide des siennes, son bras contre le cou de la bleue, fait plus office de menace que de vraie tentative de meurtre.

-Alors petite Mésange, qu'est-ce que tu veux, maintenant que tu es dans ma toile ? Tu veux t'exploser le crâne contre le carrelage ? Sauter par la fenêtre ? Te tirer avec mon flingue ? Ou tu veux reprendre ce foutu repas et faire semblant que toi et moi, on est, je sais pas, potes ? Super amies pour la vie ? Amantes ? Et on ignore le fait que tu t'es certainement échappée d'un asile, j'peux même dire à la police que je t'ai jamais vu, si tu me dis que tu vas pas crever ici. J'ai jamais aimé nettoyer les scènes de crime, qu'elle achève en arquant un sourcil.
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Comment pouvait-elle désirer ses émotions ? Accepter sans broncher, sans plus de résistance que ça, que sa vie ne se composait que d’une haine profonde du monde qui l’avait entourée et d’une tristesse infinie ? Si les émotions étaient palpables, physiques, elle réglerait ses comptes avec. S’énerver contre la colère qui l’agitait sans répit, lui arracher la tête et repartir de zéro, sur des bases saines. Et la vie aussi, elle aurait aimé s’en venger. Constater le chaos qu’aurait été Piltover, conséquence inévitable de la mort de Silco, aurait été la plus fraîche de vengeance. Qu’ils paniquent un peu, pour une fois, tous ces connards de la Haute, au lieu d’être craints par ceux qu’ils oppressaient avec tant de soin. Pourquoi était-elle coincée là, dans des mondes qui n’étaient pas les siens, quand elle avait tant à surmonter chez elle ? Comment évoluer, fermer ce livre si elle ne pouvait en tourner la dernière page ?
Elle était condamnée à errer comme une âme en peine, attachée à ses émotions qu’elle détestait pourtant, car seules souvenirs de ses parents, de Vander, Mylo, Claggor, de Silco. Tous ces parents dont elle chérissait un souvenir insupportable. Si immature, petite Jinx, trop pour même penser à faire la part des choses, réussir à différencier l’amour et la haine ou favoriser le bien plutôt que le mal. Trop immature émotionnellement pour reconnaître autre chose que sa vérité et sa détresse ou pour ne pas chercher un responsable à un tout. Ici, elle n’avait que sa sœur sur qui cristalliser tout ce qu’elle ressentait, mais le reflet que les yeux de Yelena lui offrirent la déstabilisa d’une toute autre manière, qu’elle n’avait jamais cru possible : il la calma.
Jinx resta là, immobile quelques instants, plongée autant dans les yeux clairs de son hôtesse que bercée par ses paroles réconfortantes et familières. Pourquoi ? Parce que Yelena se posait au moins autant qu’elle comme un monstre ou parce qu’elle ne s’embarrassait pas à lui promettre un avenir qui n’arriverait jamais. Ça va aller. Combien de fois Jinx avait-elle entendu cette phrase destructrice qui sonnait à chaque fois comme une marque d’indifférence absolue, ou de déni profond ? Tu iras mieux. Tous ces gens qui tentaient de lui dicter sa vie, ce qu’elle devait faire, comment elle devait se sentir. Parce que personne ne s’intéressait aux autres, la douleur était si facile à balayer d’un geste de la main, d’une phrase si vide de sens que plus personne n’était dupe du message qu’elle cachait. Yelena était la première, depuis l’arrivée de Jinx dans ce monde étrange, à pointer du doigt ce qui pouvait déranger la gamine.

Elle n’en a rien à foutre, dans le fond. Ce n’est qu’une manière de parler. Tu la laisses aussi indifférente que les autres. Malgré la voix qui résonnait à ses oreilles, elle se laissa retourner sans résistance, étrangler sans résistance. Elle voulait s’attacher à la sensation, si ténue soit-t-elle, d’exister aux yeux de quelqu’un pour qui elle était et non pas pour qui on voulait qu’elle soit.
Immédiatement, cette sensation l’éprouva. Elle ne l’avait ressentie que rarement : une fois, qu’elle s’en rappelait, mais cette joie passagère l’avait quittée aussi vite que la lumière avait déserté les yeux de Silco. Elle ne pouvait pas pleurer, il le lui avait demandé. La dernière chose qu’il lui avait demandée. Mais pourquoi, pourquoi ne pourrait-elle pas pleurer ? Elle ne pleurait pas pour elle-même, elle pleurait pour lui, sans que cela n’entache ce qu’elle était, ni l’amour, la fierté, la perfection qu’elle avait pu lire dans ses yeux. Et elle voulait retrouver cette vérité et s’y accrocher comme à une bouée de sauvetage, même si elle venait de quelqu’un d’autre. N’était-ce même pas mieux, de s’attacher à une inconnue ? Si elle y attachait sa confiance sans se soucier du reste, elle n’en serait que moins tourmentée. Moins de sentiments, moins de problèmes. Si innocente petite Jinx, à se croire capable de s’en tenir à la vérité, à la confiance. Mais elle ne pensait à rien d’autre, sinon, qu’avait-elle à faire : s’exploser la tête contre le carrelage, sauter par la fenêtre ?
Les choses, vues sous cet angle, avec cette possibilité, changeait Yelena. Presque, Jinx ne l’avait jamais vue. Hésitante, car elle craignait de se faire écraser davantage, elle leva ses doigts dont le vernis s’écaillait, du bout desquels elle vint effleurer la joue au-dessus des siennes. Douce et chaude, bien plus qu’elle, sa cavale sous la pluie et ses vêtements mouillés. Elle avait l’air vivante, elle.

« Vraies. On pourrait être vraies. Honnêtes, se faire confiance. Personne ne saurait faire confiance à un monstre, de toute façon. Sauf un monstre. Autant être des monstres à deux. Même si les oiseaux mangent des araignées et même si tu n’as pas l’air d’un monstre… » Elle fronça les sourcils et ajouta : « Pourquoi es-tu un monstre, petite araignée ? Tu ressembles plus à un papillon. »
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Tant qu'elle était dans son monde, Yelena avait quelqu'un à blâmer. Quelqu'un à détester. Ou plutôt, un concept : la Red Room. Elle avait aussi Clint, avant de comprendre qu'il était vraiment l'ami de Natasha, qu'il ne l'aurait pas volontairement tuée. Mais maintenant ? Elle a une Natasha en vie et la Red Room n'est pas là. Qu'est-ce qu'elle était censée faire, de toute sa colère ? De son envie de vengeance, d'avoir quelqu'un à tuer, des gens à libérer ? Des gens à libérer, y en a toujours. Mais à qui faire payer le prix ? En vouloir à des inconnus est tentant, mais elle ne veut pas aller dans ce terrain là. Elle ne peut pas en vouloir au monde entier ─ bien que... parfois, elle a du mal à savoir pourquoi des gens veulent tant sauver ce qui ne cesse de se détruire. Mais la colère et la haine de la blonde ont fini par se transformer en rien. Une suite d'actions sans objectif, réalisés par habitude, parce qu'elle n'a pas pu se résoudre longtemps à rester dans son appart, à rien branler pendant des jours entiers. Elle reste une Widow, même sans assouvissement. Elle reste une arme de guerre, même si elle veut faire croire que non. Et c'est si contradictoire avec cette fille aux cheveux bleus qui transforme en tout, même si elle ne le veut pas. Yelena ne peut pas vraiment la blâmer, elle aussi, préférerait être bien dans sa tête. Pouvoir mener une vie tranquille, où elle ne tenterait pas de tuer au petit matin chaque personne qui s'approche trop d'elle. Pouvoir faire confiance sans craindre que toute information soit utilisée contre elle, sans qu'on la ramène dans l'enfer de la Red Room. Elle ne pourrait jamais pardonner Alexei et Melina pour l'y avoir enfermée ; aider à détruire quelque chose ne suffit pas à se faire pardonner. Après tout, ils l'ont détruite d'abord, cette gamine qui voulait juste une famille.

Elle ne doute pas que cette fille a des soucis, chaque seconde le confirme un peu plus, et sa main sur sa joue confirme l'idée qu'elle doit être plus que fucked up. Mais ça aurait été culotté de la part de la blonde de lui faire remarquer, comme si elle-même ne s'en rendait pas compte, comme si Yelena était plus nette. La seule différence, c'est qu'il y en a une qui a appris à le cacher et l'autre pas encore. Ne pourra peut-être jamais, d'ailleurs. Maintenant, la blonde constate que Jinx est maigrichonne et possède un teint de peau très pâle, peut-être grisâtre ; rien de naturel.

-On sait toutes les deux que la confiance, ça ne se crée pas comme ça. La seule différence, c'est qu'on sera pas surprises si l'une de nous venait à heurter l'autre, qu'elle finit par dire en bougeant la main de Jinx.

La russe se relève après ce geste, laissant la jeune femme se débrouiller pour se remettre sur pieds. Cette journée est interminable ou est-ce qu'elle rêve ? Y a toujours de la lumière dehors qu'elle a déjà bouffé des mac'n'cheese, a dû se confronter à quelqu'un et maintenant elle doit justifier pourquoi elle est un monstre. Avec un air boudeur, elle reprend une fourchette de ses pâtes, ne prend pas la peine de se rasseoir ; mange debout, à côté de la table. Elles ont l'air fines, bordel. Le haut du panier des psychopathes. Elle imagine déjà sa sœur qui la juge en lui disant qu'il n'y a qu'elle pour se foutre dans ce genre de situation.

-J'me sens pas coupable pour ce que je fais. Ni pour ce que j'ai fait, d'ailleurs. Peu importe le sang que j'ai sur les mains, je me dis que ce n'est rien, que ça se lave et que de toute façon, qui oserait m'arrêter ? finit-elle par dire avec un sourire en coin carnassier.
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