Banquet [RP commun]

Quand l'invitation est parvenue à elle à Hurlevent, elle a fortement soupiré. Pourquoi est-ce qu'elle doit toujours se retrouver dans ce genre de situation, avec des invitations indésirables, venant de quelqu'un qu'elle ne porte pas dans son cœur ? Enfin, si on considère que le cœur de Zoya est dur comme de la pierre, c'est vrai qu'il est très facile de faire partie de cette catégorie de gens. Néanmoins, Huaisang l'exaspère et pas qu'un peu. Parce qu'elle pense qu'en plus d'être un abruti, il est dramatique à souhait, sans compter sa manière de toujours dire "Je ne sais pas". Rien que d'y penser, elle a envie de rouler des yeux. Elle ne comprend définitivement pas comment il peut être souverain ─ elle est persuadée qu'elle ferait un meilleur travail que lui. Mais elle n'est que générale, et elle ne sert que les rois qu'elle juge digne pour ainsi éviter de refaire les erreurs du passé.

Elle a voulu refuser l'invitation. Vraiment. Sauf que Nikolai est tombé dessus, et monsieur son Altesse n'a pas voulu passer à côté d'une telle occasion, car selon lui, il faut bien savoir à quoi on a à faire : les royaumes, les peuples, leurs traditions et tout ce qui s'en suit. Zoya est d'avis que ça pourrait plutôt s'apprendre en lisant ou en demandant à des personnes qui s'y connaissent. Mais visiblement il a envie de faire la fête, ou alors, au moins la rendre folle. Comme si sa seule présence n'arrive déjà pas à lui faire perdre la tête.

Cahin-caha, elle s'est munie de son kefta et s'est donc rendue à ce fameux banquet en tirant la gueule. Aucun doute sur le fait qu'elle n'a pas envie d'être là, surtout pas en compagnie d'autant de gens qui n'ont l'air nullement brillant par leur intelligence. Et le pire, c'est que Nikolai ose encore la laisser seule, pour aller parler avec elle ne sait trop qui ─ elle le foudroie du regard jusqu'à voir apparaitre le maître des lieux à qui elle ne prend pas la peine d'offrir un sourire. Son honnêteté frôle l'impertinence, c'est vrai ; mais elle n'en n'a rien à faire, elle est Zoya Nazyalensky.

-Je suis très bien là où je suis, dit-elle en étirant un sourire qui respire le fait qu'elle ne va pas tarder à mordre.

Et il lui offre l'occasion parfaite en lui tournant le dos. D'un geste calculé, une bourrasque de vent est poussé en direction de Huaisang alors que cette fois son sourire se fait un peu plus sincère... et sadique.

 ... C'était officiel, elle détestait Lucy.
Lorsque que son amie et patronne lui avait demandé de l'accompagner à la réception du souverain voisin, Natasha avait accepté sans oublier de grogner. Elle le savait excentrique, pour rester polie, très desinhibé et peu concerné par l'étiquette. L'idée d'une réception organisée par un tel personnage aurait pu être séduisante, mais il avait fallu que l'invitation précise que la soirée était une soirée costumée. Soit, elle avait l'habitude des costumes, elle était une espionne après tout, mais elle avait laissé à Lucy le soin de choisir son déguisement et elle regrettait son choix.
La petite reine, sans doute pendant son voyage à Harlan, devait avoir découvert les Winx, car elle avait fait déguiser Natasha en putain de fée bleue en robe à paillettes, sans oser lui imposer une jupe aussi courte que la version originale, probablement pour ne pas choquer la pudeur imposée par la société de Gwendalavir. Même, le haut légèrement trop court et cette jupe peu pratique auraient pu être acceptables et acceptés si Lucy n'y avait pas ajouté la paire d'ailes roses et bleues pour aller avec.

"Je te remets ma démission à la seconde où on rentre", ronchonna-t-elle en chassant ses cheveux par dessus son épaule.

Peut-être n'aurait-elle pas dû les laisser pousser à Gwendalavir, Lucy n'aurait alors pas eu la même idée. Mais elle ne les avait coupés qu'une fois depuis sa résurrection et elle était désormais déguisée en Winx bleue, forcée de sourire pour ne pas compromettre les relations politiques de Lucy.
Elle était pas venue ici pour souffrir, pourtant, mais pour s'éloigner des problèmes.
Les problèmes ne lui posaient pas de soucis tant qu'il s'agissait de ceux des autres et l'hôte de la soirée semblait les cumuler. Probablement volontairement, au point où il en était, l'alcool avait bon dos, et ils avaient l'énorme avantage de distraire, même quelques minutes, Natasha de sa fixation vestimentaire.

Il était ridicule, dramatique, perdit le peu de respect qu'il restait encore à un demi invité en s'effondrant dans les bras d'une brune pas moins dépitée qu'elle par sa simple présence ici.
Natasha prit la peine de ne pas lever les yeux au ciel, quand d'autres ne se génèrent pas pour pouffer en pointant la situation du doigt. Mais la rousse soupira quand même. Il faudra qu'elle apprenne à Lucy que les relations diplomatiques ne s'entretenaient pas avec des enfants de cinq ans d'âge mental.

Nikolai adorait les banquets et encore plus quand il n'en était pas l'attraction principale. Il aimait savoir qui était en charge de quoi, à qui s'adresser pour telle ou telle chose, de qui il devait se méfier et ainsi de suite. Un banquet serait toujours l'endroit parfait pour recueillir toutes ces informations en peu de temps. Zoya n'était pas forcément de cet avis et n'avait eu aucune envie de participer à la fête, si bien que Nikolai avait du lui faire les yeux doux et lui promettre qu'ils partiraient dès qu'elle voudrait.

En revanche, une fois sur place, le Roi de Ravka en Nikolai refit surface à grand galop. Affublé de sa veste bleu habituelle, il lâcha Zoya presque aussitôt les portes passées pour aller faire des rencontres. Officiellement, il recueillait des informations. Officieusement, il s'amusait. Le renard futé allait de personne en personne, jugeant et jaugeant qui ils étaient et quels niveaux ils occupaient dans la société.

Du coin de l'oeil, il gardait Zoya dans sa ligne de mire. Son côté pratique voulait croire qu'il faisait ça car Zoya restait sa générale, la personne la mieux équipée pour le protéger et protéger les autres du monstre sommeillant en lui. Son côté romantique, lui, savait pertinnement ce qu'il voulait et espérait de leur relation, sans pouvoir être direct et franc. Ce monde ouvrait des portes qui lui étaient fermées auparavant et Nikolai attendait le moment opportun pour lancer son jeu.

En attendant, le blondinet se dirigea vers une jeune femme accoutrée d'une tenue des plus... originale. Petite tenue bleue à paillettes et avec des petites ailes translucides. La jeune femme rousse ne semblait pas tout à fait à son aise ni à sa place alors Nikolai se saisit de deux verres avant d'aller la rejoindre, sourire aux lèvres. Il n'y avait rien de moqueur dans son approche, surement car il ne connaissait absolument pas la source de cet accoutrement.

"Bonsoir très chère. Vos mains me semblent bien vides. Permettez moi de remédier à cela avec ce délicieux verre de punch." Il offrit le verre puis fronça les sourcils dans un air faussement soucieux. "Quoique je ne suis pas certain que ce breuvage soit délicieux. S'il ne l'est pas, toute mes excuses."

T’es mort ! Bae, t’es mort !!! C’est ce que le pauvre garçon se répète en boucle ! Mais qu’on mette les choses au clair. Ce n’est pas de sa faute s’il a cassé le skateboard de Max ! Pour s’intéresser un peu à ce qu’elle fait, il avait accepté d’apprendre à en faire, même s’il ne voulait pas trop l’utilité de se déplacer avec les pieds sur une planche en bois. Ils sont aussi bien par terre, ses pieds. La dernière fois, il lui a bien dit que si elle voulait aller plus vite, elle n’avait qu’à courir, mon dieu qu’a-t-il osé dire ? Il a bien cru qu’elle allait lui refaire le portrait à coup de batte.

Bref, il s'entraîne la nuit quand elle dort, parce qu’il a bien tenté une fois avec elle à ses côtés, mais c’est IMPOSSIBLE ! Elle rigole aussi fort que quand il perd aux jeux vidéos contre elle. C’est une mauvaise gagnante !!!!

Ce soir là, il s’est un peu éloigné avec le stakeboard et il se peut que ses pas l’aient mené près de la machine magique sans qu’il s’en aperçoive. Le Bifrost, lui avait dit Max, une fois. IL s’en fiche du nom tout ce qu’il retient c’est que c’est de la magie et par conséquence, il faut s’en tenir éloigné. Et la seule fois où il ne suit pas ses propres convictions, il se retrouve embarqué par le bifrost et éjecté dans un autre monde. ENCORE ?! Et en plus ça décoiffe !!!! Bae s’est étalé dans l’herbe, le skateboard à ses côtés. Non non, ce n’est pas là qu’il s’est cassé.

Ce moyen de transport n’est pas plus sympa que les haricots magiques, croyez le sur parole. En se redressant, il a vite compris être dans une forêt. Éclairé par la lumière de son portable, il a prit garde à bien suivre le nord pour essayer de s’en sortir. Baelfire ne l’avouera jamais mais les enseignements d’un certain pirate lui sont plutôt pratiques. Mais bon, voila, il n’a pas demandé une nouvelle aventure. Il sait que la magie a toujours un prix et il est plutôt fâché de se retrouvé ENCORE dans un nouveau monde. Entre la Fairytales, la Terre, Neverland et Harlan, ça commençait déjà à bien faire. Mais lorsqu’il se retrouve devant un centaure qui lui parle, c’est trop pour lui. Il a peut-être frappé la créature avec le skate de Max, et peut-être que la roue s’est décrochée, avant qu’il ne parte en courant.

Ca c’était il y a maintenant quelques jours. Comment a-t-il fait pour se retrouver au milieu d’un banquet ? Ses hotes lui on dit que beaucoup de personnes viennent d’ailleurs et peut-être qu’il retrouvera un visage familier. Il fait la moue, assit sur sa chaise, le stake dans les bras. Ouais, ça se saurait si Max allait des banquets. Est-ce qu’elle sait au moins ce que c’est ? Plus encore, est-ce qu’elle a déjà mis une robe qui en plus est tout sauf moderne ?

Devant la guéguerre qui s’annonce entre le maître des lieux et la nana flippante, Baelfire soupire et attrape un verre de jus de fruit. Au moins, il y a du jus d’orange, c’est toujours ça. Il boit plusieurs gorgées et …. Recrache en toussant ! Ok, ce n’était pas du jus d’orange !! Pourquoi l’alcool est aussi fort ? Pire que l’autre pirate avec son rhum ! Beurk ! Baelfire s’essuie la bouche pendant que les gardes entourent les deux personnes qui se font remarquées.

Lui, Bae, il a remarqué une fée qui discute avec un mec qui ne lui inspire guère confiance. Les sourcils charmants sont toujours trompeurs, il en sait quelque chose ! Il s’approche donc de la fée rousse et de celui qui, il l'ignore encore, s’appelle NIkolai.

“Attention, ce n’est pas du jus d’orange” prévient-il en le voyant donner la boisson de tout à l’heure à la rouquine. “Quand Môssieur aura fini de batifoler, peut-être que je pourrais réclamer un haricot magique à la fée. La magie a toujours un prix, quel est le vôtre ? Je ne donnerai pas mon âme.”

Quoi ? Quand son père est Rumplestiltskin on sait à quoi s’attendre.

Être une dame de compagnie n'était pas un plaisir. Le titre était plus adapté à l'événement qu'espionne, garde du corps, assassin, mais il fallait maintenant qu'elle se comporte bien, comme une gentille demoiselle de cour. Déguisée en Winx du Moyen-Âge magique, n'oublions pas. Elle laissa Lucy vaquer à sa soirée et se retrouva seule, enfin... Pendant quelques secondes. C'était au moins ça de pris, mais la paix semblait n'être qu'un concept politique qui ne s'appliquait pas aux individus. Bordel.
Bien sûr, ce qui manquait à sa vie était un blondinet dont la gueule aurait pu être celle du fils de Rogers. Pas une gueule qui inspirait la confiance, pour les relations qu'elle avait avec Captain Treason, mais elle ne sortit pas de sa couverture pour autant. Elle fit poliment une petite révérence lorsqu'il s'arrêta à ses côtés et rougit légèrement en prenant le verre. Elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille et esquissa un sourire.

"Merci, Sir. Autant pour ce verre que votre compagnie. Je crains que ma Reine ne m'ait laissée derrière."

Même si elle savait très bien où Lucy était, elle scruta la foule comme si elle la cherchait. Elle regardait donc le vide, mais sous ses yeux s'imposèrent un visage juvénile, qui la regardaient comme si c'était précisément elle qu'ils cherchaient. Planté sous son nez, le garçon lui tira un rire léger et sincère. Elle espérait bien qu'il ne s'agissait pas de jus d'orange, il n'existait pas dans tous ces Mondes assez l'alcool pour noyer dedans la lassitude que lui inspirait la soirée. So long pour ton côté show-off, se moqua à son oreille la voix de son amant.
Mais elle garda la face, malgré le discours complètement aberrant du garçon. Elle écarquilla de grands yeux ronds qu'elle releva vers son nouvel ami blond, demandant de son air de demoiselle en détresse s'il comprenait ses histoires de haricots magiques, pouffant à moitié comme une débile. Qu'elle avait l'air con à se comporter comme ça. Allez, c'était pour la bonne cause. Laquelle ? Elle cherchait encore, mais n'allez pas la déprimer en soulevant ce point là.

"Je passerai votre compliment aux couturières, elles seront ravies de savoir leur costume si bien fait. La soirée était annoncée déguisée, je ne suis pas vraiment une fée", expliqua-t-elle d'un ton amusé. " Il aurait été cruel de demander votre âme pour un haricot, et Gwendalavir regorge de toutes les formes de magies, peut-être pourrez-vous vous satisfaire d'un autre moyen dont le prix ne soit pas aussi lourd."

Lorsqu'il entra dans le château qui accueillait une fête qui promettait d'être exceptionnelle, il laissa à la porte la tempête qu'il trimballait avec lui depuis son arrivée dans ce monde étrange et nul. Mais moins nul que l'Olympe et le royaume des mortels qu'il connaissait. Ici, les gens ne lui manquaient pas de respect. Certes, le regard réprobateur du garde à l'entrée de la réception n'inspirait rien de bon, mais ici, il n'était plus Roi. Personne ne le regardait de travers parce qu'on remettait en question ses compétences de gestion de l'Olympe, mais parce qu'il avait vraiment la pire dégaine de l'univers : short trop court limite ras les fesses, chemise à carreaux rouges sans manches, il était magnifique. Il ne portait qu'une chaussette et ses chaussures étaient en lambeaux. Sans compter qu'il était trempé. À force de trimballer une tempête au-dessus de la tête, il avait abandonné le parapluie. Le tonnerre déchira violemment le ciel quand il rejoignit la foule des invités (s'agirait de faire une entrée stylée), provoquant un vacarme encore plus grand que celui qui régnait dans la pièce. Pourtant, c'était déjà un beau bordel. Zeus rigola devant la bagarre qui agitait toute la foule et attrapa un verre de punch sur le premier plateau qui passa sous ses yeux, toujours sans se soucier des regards que son indécence attirait. Il ne savait même pas pourquoi il était là. Il errait comme une âme en peine depuis des semaines. Globalement, il avait vu la lumière et il était entré, ramenant avec lui sa mauvais humeur inhibée par l'alcool. Dommage que l'orage ne soit pas aussi éteint que lui. Malgré le regard choqué des autres convives, personne n'avait l'air décidé à le mettre à la porte. Les gardes semblaient tous trop occupés à régler la dispute qui devait mêlait le roi local, sans quoi ils ne seraient pas aussi nombreux à s'en mêler. Il gloussa devant ce spectacle qu'il trouvait amusant et s'effondra sur un banc. Ce n'était pas si mal finalement, il avait trouvé autre chose à faire de sa soirée que de ruminer seul ou mal accompagné.

La petite reine de Gwendalavir est un peu embarrassée. Un tout petit peu, et pas pour elle, mais cette pauvre Natasha qui s’est faite bernée. Elle se racle la gorge et murmure ces quelques mots avec un petit sourire d’excuse.

“Je suis désolée …”

Ce qui aurait pu être totalement crédible si elle n’était pas en train de se mordiller les lèvres pour ne pas rire. D’accord d’accord, embarrassée et amusée. Il faut tout de même avouer que la situation a le mérite d’être drôle bien qu’inconfortable. Le banquet était censé être déguisé mais il faut croire que Lucy est la seule à avoir pris l’information au sérieux … Et même pas sur elle. C’est ainsi que Natasha s’est retrouvé en fée.

“Mais au moins, tu es unique, c’est plutôt attrayant non ?” essaie de la consoler Lucy, qui cette fois ne peut s’empêcher de rire avant de plaquer sa main sur sa bouche, rougissant de gêne. “Pardon, pardon, j’arrête …”

Enfin qu’elle arrête ou non ne changera pas que Natasha porte un costume bien particulier. Ne ris pas Lucy, ne ris pas.

Comment les choses ont pu dégénérer si vite au banquet ? Leur hôte est dramatiquement sur le sol et la fameuse Zoya a l’air de se retenir de commettre un meurtre. Sage décision, après tout, ils sont sur le territoire de Nie Huaisang, même si c’est officiellement elle qui est à la tête de Gwendalavir. Elle grimace. Comment paraître crédible quand les grandes forces de Gwendalavir se comportent ainsi ? Lucy se lève avec l’intention de séparer les deux qui se font remarquer quand le tonnerre retentit. Quoi encore ?

Honnêtement, Lucy s’attendait à tout … Mais certainement pas à ça.

“Qu’est-ce que … ?”

Devant l’énergumène mal … Mal euh … Vêtu ? C’est pire à ce niveau là …. bref, devant le nouvel arrivé, les gardes qui n’étaient pas occupés vers Nie Huaisang se redressent mais Lucy leur fait signe de ne pas bouger. Elle est sous le choc de reconnaître ce visage derrière cette allure lamentable.

“Caspian ? …. Caspian !!” Lucy plante Natasha et court vers celui qu’elle pense être son ami. Beau frère. Elle lui prend la main et le regarde avec inquiétude et surprise ?
“Caspian ! Mais qu’est-ce qu’il vous êtes arrivé ? Vous  …. Attendez.”

Elle enlève le châle de ses épaules et recouvre le corps du faux Caspian avec.

“Vous êtes dans un état …Mais je suis contente de voir un visage amical. Je ne pensais pas vous revoir, Caspian. J’imagine qu’Aslan n’est pas avec vous ?”

Lucy a essayé de ne pas montrer la lueur d’espoir ni la peur de la déception. Mais la venue de Caspian est une bonne chose, qui la rend nostalgique et qui la rassure.

“Racontez-moi vos péripéties, je sens que nous avons beaucoup de choses à nous dire !”

Elle est forte !! Son adversaire est puissant. Et flippante. Et puis elle utilise de la magie, c’est de la triche. Lui, il n’a rien de tout ça ! … Oui, il pourrait presque entendre son frère lui hurler dessus qu’il est un cultivateur et par conséquence un être immortel qui peut se servir de la magie via son QI si seulement il pouvait se donner la peine et au moins de sortir son épée au lieu de se laisser humilier ! Ouuuuuf ça en fait une longue phrase ça. Il se bouche les oreilles blablablabla il n’entend rieeen. Du moins, il aurait fait la sourde oreille si Nie Mingjue avait vraiment été le cas. D’ailleurs, une fois n’est pas coutume, il n’a même pas son épée sur lui. Par contre, son éventail et ses pinceaux sont bien accrochés à sa ceinture. L’art avant la guerre.

La situation est tendue et Huaisang balaie tout danger avec ses rires et ses petites boutades. Sans doute que ses hommes doivent hésiter à l’embrocher lui. Mais il parait que ce n’est pas bien de tuer son chef de clan et … ils doivent avoir peur que Mingjue vienne les hanter s’il lui arrive quoi que ce soit. Huaisang a la fidélité de ses hommes à travers le souvenir de son frère.

Il ne s’attendait pas à l'arrivée du tonnerre alors qu’il faisait si beau, ni à l’arrivé de ce … cet être disgracieux dont la tenue fait saigner les yeux de Huaisang et le fait grimacer d’horreur. Il a l’habitude que les gens soient de gros sauvageons pas raffinés, mais là !! Mais là !!!! Avec le plus grand des jugements, Huaisang s’évente. Erreur. Distrait, ça ne tarde pas à jouer contre sa faveur. Le brun pousse un cri quand Zoya fait venir la pluie sur lui et qu’il se retrouve trempé à son tour. Il la regarde complètement choqué, sa tenue est ruinée, ses cheveux sont emmêlés et il pousse un nouveau cri en remarquant que l’encre coule de son éventail.

“Non non non ça c’est affreux ! Ce n’est pas gentil, vraiment pas !!!”

Le pauvre se met à courir de partout mais rien à faire, à l’intérieur ou à l'extérieur, la pluie le suit. C’est terrible ! Huaisang plaque son éventail au-dessus de sa tête pour se protéger, en vain.

Son bras droit essaye de le stopper dans ses bras et lui dire de se calmer mais rien à faire, Huaisang continue de courir de partout en couinant dramatiquement …. Avant de se stopper brusquement, écarquillant les yeux devant ce visage familier qui fait son entrée au banquet.

Wei Wuxian.

Une personnalité qu’il ne pensait pas voir ici. Son coeur se met à battre plus vite, plus fort. Ses hommes l’ont aussi reconnus et les murmures se font entendre alors qu’ils ont un mouvement de recul. Toujours aussi apprécié, Wei Wuxian. Pourtant, Huaisang se fiche pas mal de cette tenue.

“Wei-Xiong ! Wei-Xiong ! Je ne sais pas comment tu peux être là, je ne sais vraiment pas, mais on verra ça plus tard ! Il y a plus important ! Wei-Xiong, pitié, aide moi ! Wei-Xiong, je vais mourir inondé de pluie ! Aide moi et je te prêterai mon dernier livre ! WEI-XIONG !”

C'était par hasard qu'il avait appris l'existence de Qinghe dans un autre monde relié à celui où il était auparavant. Enfin, il y avait un lieu connu parmi tous ces mondes, toutes ces personnes qui lui étaient inconnues et devant lesquelles il faisait le pitre. Un vrai Wei Wuxian des plus amusés - hormis le côté charmeur : Lan Zhan pouvait être dans un de ces mondes ou toujours chez eux, il pouvait être absent mais l'ancien Cultivateur ne pourrait se permettre un tel jeu avec des inconnus désormais -, un bavard qui écoutait ce qui se disait, ce qui se tramait... Comment se rendre jusqu'à Qinghe, sans se perdre - et sans l'aide de sa Petite Pomme - et surtout, s'il y avait son ami ou si la ville - et la secte - se retrouvait aux mains d'inconnus que l'homme se voyait déjà expulser d'un coup de pied bien placé... Tant qu'il vivrait, aucun homme - ou femme, il n'était pas sexiste, notre bon ami - n'aurait ce qui appartenait à Nie Huaisang. C'était parmi ces discussions que ses petites oreilles indiscrètes entendaient parler de ce fameux banquet, un banquet comme son ami les aimait : citoyens, nobles, tous étaient les bienvenus... Donc Wei Wuxian aussi. Surtout que cela lui prouvait une chose : Nie Huaisang était là, dans ce monde.

Quelques petits tour de passe-passe, de quoi se trouver un transport jusqu'à la ville et, certes, un peu en retard, l'ancien Cultivateur finissait dans la ville de la Secte Nie. Toute sorte de souvenirs gonflaient son torse, avec cette idée dans la tête : savoir s'il était bien l'instigateur de cette vengeance, de la "mort" de Jin Guangyao pour venger Nie Mingjue, s'il était bien le responsable de cette deuxième chance. Celle de Wei Wuxian de vivre, enfin, une vie sans être corrompu par cet art qu'il a fondé.

Les regards se posaient sur lui : ils n'étaient pas seuls de chez eux et, des murmures entendus, des commérages filant entre certains citoyens, il comprenait que, jamais, il ne saurait se défaire de la souillure de son nom. Même avec cette pluie torrentielle, apparue de nulle part et dont il se protégeait comme il le pouvait avec une ombrelle empruntée à un inconnu... Au milieu de ces gens un peu trop bavards - auxquels Wei Wuxian ne répondait que d'un sourire bienheureux -, il y avait des invités qui sortaient de la masse. Comme celui qui avait subi, contre son gré, la pluie et l'orage, occupé avec une jeune fille... Mais aussi son ami, subissant un orage s'étant invité entre les murs de la demeure, il courait et criait - au moins, ce monde ne l'avait pas changé et ça faisait sourire l'ancien Cultivateur - avant de voir Wei Wuxian et de se diriger vers lui.

"Nie-Xiong ! Que veux-tu que je fasse face à la Nature ? demandait-il, sachant qu'il n'y avait aucun moyen de combattre la météo, un sourire en coin sur les lèvres. Je peux t'offrir ceci... - il lui tendait l'ombrelle empruntée et encore mouillée. - Je pourrais aussi t'invoquer un servant personnel pour la tenir mais je pense qu'alors, tes gardes vont m'égorger séance tenante !"

L'homme fit ensuite une moue en se disant qu'une accolade était prohibée - il n'avait pas réussi à se protéger de l'eau pour se retrouver noyé par son ami ! - et il vint simplement tapoter affectueusement son épaule.

"Qu'as-tu fait pour que la Nature puisse ainsi t'en vouloir ? - un rire et il posait ses mains sur ses hanches, faisant un léger mouvement de la tête pour remettre les mèches de ses cheveux, secs lui, en place. - Je te raconterai tout ce que tu veux mais d'abord : j'ai soif et débarrassons-nous de ta pluie personnelle, je ne veux pas d'eau dans mon vin !"

Regarder l'hôte du banquet se trémousser dans tous les sens pour échapper à sa punition divine l'apaisait. Enfin, punition divine... Oui et non. Zeus comprit que l'orage était le sien, pourtant il ne l'avait pas missionner d'humilier le souverain local. En d'autres circonstances, ça aurait été son genre, car il aimait sentir que les mortels n'étaient que mortels et qu'il avait toute influence sur eux. Mais ce soir n'était pas comme les autres, car il était le plus misérable ici. Ou peut-être donc juste un soir comme les autres dans ce monde-ci. Il ne portait pas sa tête bien haute, ces derniers temps.
Le nez dans son verre vite, il observa un instant Nie Huaisang se débattre en vain puis se détourna de lui. Il aurait bien essayé de le débarasser de l'orage, mais il n'en fit rien. Il était trop mal, le Dieu du ciel, pour que le ciel lui obéisse. Cette partie de lui, orageuse et inévitable, était l'expression parfaite de sa désinhibition due à l'alcool et du peu de contrôle qu'il avait sur lui-même. Et quitte à n'avoir rien à faire de sa vie, autant en tourmenter d'autres ; il ne savait rien faire de mieux.

Le visage surtout inquiet d'une jeune femme brune le coupa de son sadisme passager. Il était aussi surpris qu'elle, pour sûr, mais en plus il ne comprenait pas un mot de ce qu'elle lui racontait.

"Il faut bien être dans un état", souleva-t-il devant sa remarque sur... Tout, Zeus était une loque. "Celui-ci ou un autre, qu'importe."

Il attrapa deux verres supplémentaires et en tendit un à la petite femme à ses côtés. Elle était jeune, jolie, suffisamment pour lui faire regretter d'être aussi mal vêtu, mais il ne pouvait plus rien y faire, alors il se concentra sur son discours qui n'avait de sens que pour elle. Il plissa les yeux, croyant comprendre qu'elle le confondait avec un autre.
Comment ça le confondre avec un autre ? Zeus était unique, supérieur ! Il était le roi des dieux, pas le genre qu'on pouvait confondre avec un mortel. Ce Caspian devait être mortel, car la jeune femme l'était aussi.

"Je ne pense pas que.... Qui êtes-vous ? "

Peut-être parlait-elle sous forme de code. Il avait tellement menti dans le monde des mortels qu'il était incapable de se rappeler tous les noms qu'il avait inventés pour aller courir jupons et pantalons chez les mortels. Peut-être savoir qui elle était l'aiderait à se souvenir de qui lui devait être.