water is in everything (Roland & Chani)

Chani avait fini par partir. Non pas parce qu'elle s'était séparée de Paul, elle ne pouvait imaginer une vie sans lui, mais l'appel de l'inconnu fut plus fort. D'abord elle renoua avec sa magnifique Arrakis, avec le désert et Shai Hulud, loin de cette place de concubine de l'empereur. Ce monde lui permit de redevenir une simple fremen, une personne parmi tant d'autres appartenant au sable, dont l'eau sera récupérée à la fin car un tel gâchis ne pourrait être permis. Après cette aventure au sein de Dune, elle décida de revenir auprès de son bien aimé pour lui annoncer qu'elle désirait voyager. Aller voir ce qui se faisait ailleurs et revenir avec des nouvelles richesses. Elle lui promit qu'elle reviendrait, que rien ne l'arriverait ailleurs ; de toute façon, elle plaignnait la personne qui oserait mettre fin à ses jours alors que son cher Usul était toujours vivant, cela reviendrait à se condamner à mort et elle ne fut pas sûre du fait que la mort serait sans souffrance.

Aussitôt qu'elle le put, elle partit. Elle emprunta cet arc-en-ciel, ce qu'elle n'avait encore jamais vu de sa vie, et atterrit dans un tout autre monde. Avec elle, elle prit son krys ─ une dague taillée dans une dent du ver de sable. Une arme sacrée pour son peuple. Elle prit aussi son distilleur, parce qu'elle ne savait pas à quel point les autres lieux pouvaient être hostiles. Qu'elle fut heureuse de l'avoir pris quand elle vit la pollution du monde de Harlan qui était une abomination à ses yeux. Tant d'eau gâchée... l'eau qui aurait pu sauver tellement de vies sur Arrakis. Bien sûr, elle était courroucée et il fallut qu'elle tomba en plein empoisonnement. La ville était plongée dans la folie depuis le début de cet empoisonnement. Elle aurait pu rester là, à admirer le peuple qui s'affolait mais elle n'aurait rien gagné en faisant cela. Alors, elle se décida à chercher qui aurait pu faire ça, accompagnée de son distille qui lui évitait de boire cette eau malade.

C'était évident qu'elle allait attirer certains regards. D'un côté, ça lui facilitait la vie ; elle pourrait aisément remonter jusqu'à la source. Elle fit comme si elle ne voyait pas où ils allaient, par contre, elle fut intriguée par le fait qu'un enfant semblait se diriger dans la même direction, lui aussi suivi. Elle fit comme si de rien n'était mais elle sentit sa main se crisper. Elle refusait de laisser un enfant dans cette histoire saugrenue. Elle pleurait encore la perte de son fils ; elle ne pouvait imaginer rester sans rien faire. Alors, elle grilla son innocence et bifurqua vers lui.

-Hey, petit ! Tu es tout seul ? T'as besoin d'aide pour retrouver ta famille ? Tu n'as pas bu l'eau courante, j'espère ? qu'elle demanda en s'agenouillant à son niveau.

Il était loin de Storybrooke. Plus qu'il ne l'aurait cru. Incapable de savoir comment il était arrivé là, le petit Roland ne se posait tout simplement pas la question, toujours obsédé à l'idée de retrouver son père ou Regina qu'il ne savait trouver dans aucun coin de rue. Il n'avait aucune idée de comment retourner sur ses pas, bravant la foule de gens qu'il voyait au fur et à mesure qu'il avançait dans ces lieux hostiles.

Car si Roland savait une seule chose, c'est qu'il n'était plus à Storybrooke.

On était loin de la propreté de la ville, de ces rues dépouillées de monde et d'obstacles, des façades immaculées et colorées qu'il connaissait si bien et avait appris à aimer, lui qui ne se souvenait qu'à peine de la forêt enchantée. Ses mains se tortillaient dans tous les sens à mesure qu'il avançait. Personne ne sembler se soucier de lui. Le fait qu'un enfant de cinq ans avance tout seul dans les rues semblait être une chose complètement normale là où lui ne s'en souciait pas pour autant. En même temps, c'est tout de même beaucoup demander quand on a cinq ans.

L'apparence polluée de cet endroit le faisait se poser quelques questions. Comme "pourquoi c'est sale ici ?" ou encore "comment ça se fait que c'est aussi sale ici ?" Le tout menant à une seule et même réponse que personne ne pouvait lui fournir. Les gens criaient autour de lui, mais pas suffisamment fort pour l'effrayer. Juste assez pour lui permettre de les regarder tour à tour sans rien comprendre.

Roland n'avait pas même remarqué qu'il était suivi et se dirigeait du "bon côté", si toutefois c'était le cas. En revanche, il avait remarqué que, au milieu de tous ces cris et cette panique ambiante, ils étaient trois à aller dans la même direction. Forcément, en tant qu'enfant et potentiellement grand naïf, il s'enthousiasma comme si c'était une bonne chose de prendre la même direction que deux autres outsiders. Comme s'il avait eu le choix de sa destination alors que c'est d'avoir regardé autour de lui qui l'a fait prendre celle que l'homme derrière lui lui faisait prendre. Ou était-ce cette femme ?

Il la regarda un instant alors qu'elle se dirigeait vers lui, sans pour autant qu'il ne s'arrête de marcher... du moins jusqu'à ce qu'elle arrive à son niveau. Là, il la vit s'agenouiller face à lui et choisit de ne pas continuer son chemin. Roland n'était pas le genre à demander de l'aide par lui-même, même à son âge. Alors, dans cet hostile lieu, qu'on le prenne en considération suffisait à ce qu'il donne un minimum d'attention aux autres.

Il secoua nerveusement la tête. Il avait rencontré du monde depuis qu'il était esseulé. Est-ce que ça comptait comme être seul ? Est-ce que ce n'était pas mentir ? Mentir, ce n'était pas bien.

- Je cherche mon Daddy. Tu le connais ? Il continua de l'écouter, répondant au cas par cas à ses questions. Tu veux bien m'aider, c'est vrai ? il regarda autour de lui. euh... Crois pas. Il réfléchit un instant. Mais j'ai soif un peu.