I promise you there's more ; more to come, to reach for, to hurl at the door (ft. Paul)

Lun 12 Sep 2022 - 21:17

Le soleil se levait sur Arrakis alors que Chani dormait encore dans le lit conjugal. C'était rare qu'elle ne soit pas déjà levée à cette heure-ci mais elle pour une fois il n'y avait plus aucune affaire urgente. Ils étaient sur Arrakis et tout allait bien, loin de l'Empire, loin de tout leurs complots. La perspective d'un nouveau monde, surtout avec autant de nouveaux enjeux, avait été inquiétante au début mais Chani trouvait ce nouveau départ rafraichissant. Elle était fatiguée de vivre à Arrakeen aux côtés d'Irulan, sans pouvoir faire confiance à quiconque d'autre à part son bien aimé, Alia et Stilgar. C'était éreintant d'aider Paul à gérer et conquérir cet empire ; Shai Hulud sait à quel point elle aima Paul Atréides. Plus que tout au monde, plus que le désert dans lequel elle a grandi, elle l'aima dès qu'elle posa les yeux sur lui. Et pourtant, il n'avait rien de celui qui était promis quand elle le rencontra mais elle voyait en lui une force. Celle du désert. Celle d'Arrakis. L'instinct de Chani ne ratait que rarement. Après tout, elle fut la Sayyadina ; elle n'avait pas été élevée pour ignorer ce qui saute aux yeux. Autant elle aima l'Atréides, elle ne put pas dire pareil de son rôle de concubine ainsi qu'au sein de son Conseil. Dès le début, le stitch lui manqua. Bien qu'elle y retourna à certaines occasions, la vie là-bas, plus simple, lui manqua.

A son réveil, lorsque le soleil commença à réchauffer son dos nu, sa première pensée fut dirigée sur le fait qu'elle était soulagée d'être chez elle et à la fois ailleurs. Ensuite sa main partit à la recherche de ce second corps, celui qu'elle connaissait si bien mais ne rencontra que le vide. Il était déjà parti, évidemment. La fremen soupira et se leva directement. Elle savait que pour lui, les choses seraient différentes. Que sa vision ne le laisserait jamais tranquille mais pendant un moment, elle avait espéré. Néanmoins, elle n'avait pas choisi le plus facile des hommes à aimer ; mais elle l'aima aussi pour ses complications. Enfilant des vêtements, elle partit à la recherche de son bien aimé, ayant une petite idée d'où il pourrait être. Au sein d'Arrakeen, elle le trouva là où fut sa chambre à son arrivée sur Arrakis, l'air pensif. Elle savait qu'il avait senti sa présence, alors elle s'avança sans crainte et colla son corps contre son dos tout en passant ses bras autour de son torse. D'un geste tendre, elle déposa un baiser sur son épaule pour lui fournir un peu de réconfort, pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas en colère bien qu'elle aurait aimé l'avoir à ses côtés en ce petit matin.

-Est-ce le silence d'Arrakeen qui t'a réveillé ? Je ne pensais pas que tu me laisserais si tôt, mon amour, murmura-t-elle ; le murmure fit pourtant un écho dans la pièce trop vaste et vide, inutilisée depuis bien longtemps.

Dim 6 Nov 2022 - 19:16

Chapitre Premier

I promise you there's more ; more to come, to reach for, to hurl at the door.

D'après Farewell Wanderlust de The Amazing Devil.

Il était difficile, depuis qu'il avait saisi cet éclat de miroir, de voir le passé et l'avenir. Le maintenant était clair mais le passé était mêlé à d'autres, comme si dans ce monde, de nombreux passés se mêlaient les uns aux autres et parfois, Paul avait dû mal à les démêler pour voir celui qu'il cherchait. Le plus évident, le plus clair, était celui d'Arrakeen et c'était comme s'il trouvait un peu de paix à cet endroit plus qu'ailleurs. Arrakis était chez lui, il avait appris à maitriser le pouvoir du désert plus que nul autre.
L'avenir présentait un autre défi. Il voyait les multiples possibilités de dérouler comme une toile devant lui mais depuis qu'il n'était plus dans son univers, il ne voyait plus rien du chemin qu'il avait emprunté pour unir l'univers, du Djihad Fremen qu'il ne pouvait plus éviter. C'était à la fois un soulagement et un nouveau fardeau. Muad'Dib, ce nom n'avait plus de sens ici.

Soudainement, il sentit sa présence puis ses bras autour de lui. Elle lui apportait chaleur et réconfort. Elle le ramenait au maintenant. Sa main se posa sur sa sienne, sa tête s'appuya contre la sienne et il huma le parfum qu'elle dégageait. Elle sentait le désert, pas un désert sec et aride mais plutôt chaleureux et puissant comme il avait appris à l'aimer.

« - Sihaya, murmura-t-il en prenant sa main pour y déposer un baiser. C'est si calme. »

Le calme lui laissait le temps d'explorer ses visions. Il voyait tout à la fois et rien en même temps. Mais il était difficile de dire à Chani tout ce qu'il voyait, la manière dont le temps ne cessait de se modifier en permanence. Il n'avait pas besoin de lui en parler, sa présence suffisait à l'apaiser.

« - Demain, je patienterai jusqu'au petit matin. »

L'Atréides eut un doux sourire. Malgré cet univers différent et la difficulté de voir un avenir clair, il était conscient qu'ils avaient échappé à bien des malheurs, aussi dur que cela soit à croire. Il avait vu certains événements dont il ne lui avait jamais parlé.

« - Comment te sens-tu ce matin ? »

by CrimsonTulip

Lun 7 Nov 2022 - 19:26

Le monde entier pouvait changer, des autres mondes autour d'eux pouvaient apparaitre et leur proposer des choses rocambolesques, rien ne pouvait changer le désert dont ils tiraient tout deux leur force. Mais d'autres questions venaient alors se poser ; qui devaient-ils être dans ce cas-ci ? La réponse pour Chani devait certainement être plus facile que la réponse de Paul. Elle était née dans l'impitoyable désert, là où les traditions étaient importantes mais rien ne passait au-dessus de la survie et l'adaptation pour perpétuer la vie des fremens. Ce lieu, bien qu'il fut très curieux aux yeux de la brune, n'était qu'une autre séquence de sa vie, un arrêt dans le long désert qui la poursuivrait jusqu'à que son eau soit recueillie pour en faire don aux autres membres du Sietch. L'Épice lui conférait quelques avantages quant à la sensibilité de tout son être, mais il s'agissait de tout autre chose pour Usul. Elle ressentait la différence de ce lieu, et quelque chose en plus ; elle ne pouvait le décrire. Mais c'était comme une bête tapie dans l'ombre. Une créature sans nom, sans description tellement elle était effroyable, qui vous épiait et vous lisait comme si vous étiez un livre ouvert. Elle n'aimait pas cette sensation. Comme si chaque pas, chaque action, était prédestiné. Mais c'était tout ce qu'elle sentait, alors, une part d'elle était effrayée de savoir ce que lui pouvait voir.

Elle avait toujours l'espoir de le sauver de ses visions en lui offrant un contact, un toucher ; l'espoir enfantin, bien que pur, que son amour pouvait changer quoique ce soit à sa condition. Si cela ne l'aidait pas vraiment, pour elle, au moins, ça lui offrait un instant de répit et un peu de bonne conscience. Elle ne connaissait pas de meilleure place que celle à ses côtés, que sentir son corps contre le sien, sa main qui cherchait toujours désespérément après la sienne.

-Demain, je serai réveillée avant même que le soleil ne soit visible, dit-elle avec un petit sourire. Comme si je respirais véritablement pour la première fois depuis des mois. Et toi ? Tu m'as l'air bien pensif...

Elle se plaça à côté de lui, le regardant du coin du regard. Elle le détailla un instant avant de reporter son attention sur le reste de la pièce qui n'avait jamais été particulièrement chaleureuse. Enfin, elle trouvait Arrakeen peu accueillant en général, mais elle pouvait en dire autant sur le désert. Elle était d'avis que ce lieu ne pouvait accueillir que ceux qui avaient la force et le courage. Les autres personnes n'avaient pas leur place au sein d'Arrakis.

-J'ai pensé que nous pourrions aller voir les autres cités de ce monde. Nous n'avons actuellement rien à craindre pour Arrakis et cela nous permettrait d'observer et définir de quelle manière nous devons faire prospérer nos terres, finit-elle par dire.

Dim 5 Mar 2023 - 11:59

Chapitre Premier

I promise you there's more ; more to come, to reach for, to hurl at the door.

D'après Farewell Wanderlust de The Amazing Devil.

Chani était son phare dans la nuit, son étoile dans le noir, elle le guidait sans le savoir, l'apaisait comme nul ne sait le faire. C'était un sentiment qu'il ne pouvait nommer, il ne pouvait décrire car il semblait que nul ne connaisse le réel fardeau que Muad'Dib portait en lui. Cela n'aurait jamais dû être, il le savait désormais. Le Bene Gesserit avait spécifiquement demandé à sa mère de donner naissance à une fille. Une fille qui aurait dû être donnée à Feyd-Rautha Harkonnen pour enfanter le tant attendu Kwisatz Haderach. Quelle arrogance avait été celle de Dame Jessica en donnant au Duc Leto, un fils. Lui. Le Kwisatz Haderach né une génération trop tôt. Il était une monstruosité, loin de ce que le Bene Gesserit attendait. Il était quelque chose d'inattendu mais ce rôle venait avec un immense fardeau qu'il portait et que son printemps du désert portait avec lui d'une manière qu'elle ne pouvait imaginer.

« — Arrakis est différente. Je vois tout. Et je ne vois rien. »

C'était comme voir et être aveugle en même temps. Il n'était pas certain qu'elle puisse comprendre cela même s'il ne doutait pas qu'elle essayait. Elle ne pouvait pas atteindre directement cette part de lui mais la manière dont elle essayait lui plaisait. Contrairement à sa mère, Dame Jessica, elle ne prétendait pas comprendre ce qui lui échappait. Elle était différente, sa Sihaya. Elle était son oasis au milieu du désert, son printemps.
Paul avait espéré qu'un jour, il pourrait lui montrer là où il était né. Caladan était une planète où l'eau ne manquait pas, une planète comme elle n'en avait jamais vu. Il était trop tard pour cela, elle ne verrait jamais son monde natale. Mais il pouvait lui faire découvrir les richesses de ce monde, celle qu'il avait entrevu dans ces visions.
Il se tourna pleinement vers elle pour observer son visage d'elfe et un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'il essayait de se représenter ses traits quand elle découvrirait des endroits bien différents d'Arrakis.

« — Me laisseras-tu te montrer des lieux où l'eau coule dans les rivières et remplie les lacs ? Comme sur Caladan..., il murmurait le nom de sa planète natale quand ses yeux trouvèrent les siens. Il voyait l'avenir dans les yeux profonds de Chani et plus belle vision n'existait pas pour l'Atréides.

by CrimsonTulip

Elle éprouvait tout pour son Usul ; mais elle ignorait si sa peine pour sa condition était plus intense que l'amour qu'elle éprouvait pour lui. Si Paul Atréides représentait tout ce que son peuple avait espéré pendant tellement de siècles, si elle avait idolâtré l'idée de cet élu, de vivre assez longtemps pour le voir, elle eut non seulement le plaisir de le voir venir jusqu'à elle, mais aussi de l'aimer. Maintenant, ce symbole était sien aussi mais elle voyait chaque jour l'envers et l'enfer du décor. Elle ne pouvait prétendre souffrir autant que lui mais elle n'était pas plus paisible de le voir se perdre dans les méandres du temps, pleurait le temps perdu entre eux. Pourtant ils avaient encore toute une vie devant eux, l'Epice leur permettrait de s'aimer pendant tellement d'années... Mais il y avait quelque chose qui la tiraillait en pensant à ce futur. Ce futur qui s'était dérobé d'eux lorsqu'ils étaient apparus ici. Mais cette idée ne dérangeait pas Chani qui ne voyait pas le mal au fait de découvrir quelque chose de nouveau. Elle ne doutait nullement en leur capacité à s'adapter.

-Alors nous serons différents aussi. Et ce changement ne peut que nous aider, mon bien aimé, dit-elle avec un sourire en coin avant de se placer devant lui et elle vint caresser sa joue du bout des doigts.

Arrakis était importante pour elle. C'était sa planète, toute sa vie jusqu'à rencontrer Paul. Si ce désert était toujours important à ses yeux, Paul avait pris une place non négligeable. Fidèle à son peuple mais aussi à celui qu'elle aima dès leur première interaction, bien que les choses ne furent pas au goût de Dame Jessica, ni totalement des Fremens. La brune n'avait pas besoin de l'approbation des autres pour vivre, là, elle était comme son père, Liet Kynes. Elle se tenait fièrement avec ses idéaux et n'avait as besoin des autres pour se persuader de ses droits ; elle les revendiquait. Elle sourit tendrement au brun en venant appuyer son front contre le sien.

-Évidemment. Je te laisserai me montrer tout ce que tu voudras et plus encore. Si tu m'apprends à... Comment est-ce, déjà ? Nager ? demanda-t-elle en arquant légèrement un sourcil, pas sûre du terme employé par Paul pour décrire l'action d'être dans l'eau mais en mouvement, pour avancer. Personne n'aura besoin de savoir qui nous sommes et ce que nous faisons. Rien que nous deux à explorer le reste du vaste univers... Je n'ai jamais rien entendu d'aussi charmant, elle accompagna ses dires d'un baiser sur ses lèvres, délicat mais aussi ardent que le désert dans lequel ils se rencontrèrent pour la première fois.