Oh, I know that there'll be better day ↬ Clarke

C’était une mauvaise idée de s’éloigner de Raccoon City, très mauvaise. Mais il n’y avait plus rien dans ce qu’il restait de la ville, et pour survivre Jill se devait bien d’aller voir ailleurs. Elle n’a pas eu d’autres choix que de traverser la ville dévastée pour rejoindre les barrières y interdisant l’accès. Un regard est jeté derrière elle, elle y reviendra parce qu’elle sait que ses souvenirs peuvent y être débloqués mais pour l’instant le cadet de ses soucis est de se nourrir. Son sac sur ses épaules, elle traverse la forêt dense et encore verte malgré les radiations qu’elle a dû subir suite à l’explosion nucléaire ayant frappé Raccoon City. Sur le chemin il n’y a plus que la brune et ses pensées. Personne à l’horizon. C’est d’autant plus stressant que pour la première fois depuis un bout, elle est capable de réfléchir seule et de se débrouiller. Sans Wesker qui n’est plus là pour appuyer sur un bouton déclenchant la machine qu’elle a d’accroché à sa poitrine, elle est maître d’elle-même. Les souvenirs de qui elle était avant de tomber sous ses griffes en moins. La route qui mène à la prochaine ville est longue. Et elle a largement le temps de se préparer à tomber sur n’importe qui. Ou n’importe quoi. Certes elle n’a pas eu à faire à grand monde dans la ville qui fait écho à un possible passé mais elle sait qu’aux alentours les choses qui rôdent peuvent ne pas être très tendres. Depuis qu’elle est ici, elle sait que peu de gens osent se frotter à la dure loi de l’apocalypse en dehors des villes protégées contre ces choses. Jill n’imaginait pas que se ravitailler deviendrait un vrai parcours du combattant. D’autant qu’elle n’a pas d’argent pour payer, c’est tout juste si elle a de quoi troquer. Dans le pire des cas, elle volera bien que ça soit loin d’être un comportement habituel de sa part … Enfin, elle n’est même pas très sûre qu’un jour elle ai été honnête, après tout, avec ce qu’elle a en tête tout ce qu’elle sait c’est qu’elle a été cruelle envers de pauvres innocents contre son gré. Pour certains cela n’excusera en rien le mal qui a été fait.

Bien qu’elle soit partie à l’aube, en après-midi elle ne voit aucun signe de civilisation. Tout ce qui se trouve dans son champ de vision, ce sont des ruines, encore et encore. Le soleil commence à taper fort et elle se voit obligée de passer par l’intérieur de bâtiments prêts à s’écrouler pour subir moins la chaleur désertique. À l’affût du moindre mouvement, ses yeux vont de gauche à droite espérant ne pas se faire embusquer. Quand elle estime qu’il n’y a aucun danger, elle s’installe dans un coin où elle ne pourra pas se faire prendre par surprise. Jill entame ce qu’il lui reste de réserves en eau. Si elle ne boit pas au moment où elle a soif, elle risque bien d’y rester dans ce désert. Faisant bien attention de garder de l’eau pour le reste de sa traversée, elle ne sait pourtant pas si ce sera suffisant. Des hurlements se font entendre, ces choses ne sont pas loin. La brune attrape son pistolet, vérifie s’il est chargé et se tient prête. Elle les a déjà vu à l’action, ils ressemblent aux zombies qu’elle connaît mais plus rapides et violents. Ce qui peut les arrêter ? Une balle entre les deux yeux. Le bâtiment dans lequel elle se trouve devait être un ancien centre commercial ou quelque chose du même genre parce qu’elle les entend mais ne le voit pas encore arriver, ils doivent probablement se perdre dans les galeries. Finalement, le calme revient, le bruit s’éloigne. Ils partent. Elle peut souffler durant une courte durée. Des bruissements se font entendre non loin d’elle. Comme si on bougeait du linge. Arme au poing elle s’attend à se faire attaquer.  ❝ Non mais vous n’êtes pas bien ?! ❞ chuchote-t-elle sévèrement à l’attention d’une blonde s’approchant de manière discrète d’elle. ❝ J’aurais pu vous tuer, je vous ai pris pour l’une de ces choses. ❞ Si elle avait pu hausser la voix, elle l’aurait fait, mais le moindre bruit fort aurait attiré à nouveau ces infectés vers elle deux.  ❝ Venez par ici, si vous allez de ce côté vous les rejoindrez dans tous les sens du terme. Et je n’ai pas envie de vous coller une balle dans le crâne. ❞ Oh Jill pouvait se montrer un peu sèche mais il s’agissait ici d’une manière de lui sauver la vie à la blondinette. Les hurlements ne deviennent plus que des chuchotements, indiquant ainsi que les infectés sont partis et bien loin à présent.  ❝ Pardon, j’ai été rude. J’ai pensé pendant un instant que vous faisiez partis de ces inconscients qui cherche le frisson. ❞

Jill se radoucit aussitôt qu'elle remarque le regard de la blonde. Elle lui fait penser à elle plus jeune, prête à en découdre bien qu'elle ne sache pas de quoi il s'agit dans ce monde. Même si ces monstres, ces infectés pourraient plutôt les massacrer assez facilement. ❝ C'est moi qui m'excuse, je n'aurais pas dû m'emporter. ❞ répond-t-elle en souriant. Le stress avait envahi la jeune femme depuis qu'elle s'était retrouvée dans ce monde lui étant totalement étranger. L'ancienne policière avait repris quelques marques en restant cloîtrée à Raccoon City, et bien que la ville était totalement ravagée, elle était parvenue à se souvenir d'une part de son passé. Et elle était resté vivre dans le commissariat, à dormir à même le sol près de son bureau. La brune savait que c'était son bureau, elle les avait eu ces flashs d'elle assise à son bureau, de ces rapports qu'elle tapait. Mais cela restait relativement flou. Aucun souvenir de qui était auprès d'elle, des visages flous, des voix difformes. Elle voudrait se souvenir mieux de sa vie auparavant. Surtout après avoir réussi à vivre pleinement sa vie malgré le dispositif qui risquait un jour où l'autre de se réactiver et lui laver à nouveau le cerveau pour qu'elle obéisse aveuglément à celui qui était son chef.

L'attention de Jill se reporte à nouveau sur la blonde qui reprend et lui pose quelques questions, se présentant au passage. ❝ Enchantée Clarke, je m'appelle Jill. Même si le lieu n'est pas spécialement propice aux nouvelles rencontres, cela fait plaisir de voir quelqu'un de vivant dans le coin. ❞ lui répond-t-elle. ❝ Je ne connais pas trop les environs, honnêtement je viens d'un autre endroit, tout aussi dévasté, et ces choses-là ... tout ce que je sais c'est qu'elles sont attirés par le bruit, et qu'elles attaquent tout ce qui est vivant. ❞ Ou du moins ces choses attaquent les humains aventureux et très peu précautionneux. Si Jill n'aurait pas eu cet instinct de survie, si elle n'avait pas été entraîné ... Elle ne serait peut-être plus là à présent. ❝ J'ai connu des monstres semblables d'où je viens. Beaucoup moins rapides que ce qui traîne dans le coin. Ici, j'ai l'impression qu'il vaut mieux les éviter coûte que coûte parce qu'ils sont trop nombreux. On ne ferait pas le poids malheureusement. ❞ continue-t-elle. Et elle n'aurait bien sûr pas assez de munitions pour les protéger cette demoiselle et elle. ❝ Il n'y a pas besoin de me remercier, j'imagine que vous auriez fait pareil à ma place. ❞ fait Jill en souriant. ❝ Vous êtes ici depuis longtemps ? Enfin, dans ce monde je veux dire, pas ici dans les Terres Brûlées. ❞ demande la brune. ❝ J'imagine que vous êtes seule ? ❞