« I'll see you again, my loved one » Ft. Natasha Romanoff

I'll see you again
my loved one

Quel était ce monde ? Melina était ici depuis deux jours. Lorsqu'elle était sortie de cette pièce blanche et qu'elle avait été confrontée à cette histoire d'éclats, l'ancienne Widow avait pensé trouver un monde plongé dans le chaos.
Mais elle avait eu tort. À peu de choses près, ce qu'elle avait déjà vu de ces lieux ne différaient pas énormément de son monde.

Ne sachant pas à quoi s'attendre, ne pouvant se figurer des raisons de sa présence ici, Melina avait préféré faire profil bas.
Elle s'était fondue dans une foule quelconque, avait volé quelques vêtements, un téléphone au cas où et de l'argent qu'elle avait utilisé pour louer une chambre plutôt miteuse dans cette ville nommée Gotham, où il valait mieux rester sur ses gardes même lorsqu'on n'avait pas fait partie d'une organisation fantôme destinée à élever et à créer les futures assassins de la Mère Patrie.

Melina n'avait pas cependant perdu son temps à rester enfermée dans cette chambre. Elle avait exploré la ville et avait tenté de récolter des informations sur ce lieu et sur sa situation.
Apparemment, elle n'était pas la seule à avoir été amenée ici et comme elle, bien d'autres s'étaient retrouvés arrachés à leur vie, sans savoir réellement pourquoi et quel but ils pouvaient bien servir.
Sa présence n'était donc pas particulièrement visée, Melina en déduisait -quoique prudemment et en restant sur ses gardes- que personne ne l'avait prise pour cible et que le fait qu'elle soit ici n'était pas connu de potentiels ennemis.

Maintenant, il restait une question qui ne cessait de l'inquiéter : qu'en était-il de Yelena ? Alexei était un grand garçon, il pouvait se débrouiller tout seul. Et bien qu'ils aient été un couple marié sous couverture, elle ne jouerait certainement pas la femme éplorée.
En revanche, elle était inquiète pour la plus jeune de ses filles... Le snap avait bouleversé bien des choses dans leur vie mais plus que tout, il leur avait enlevé Natasha.
La perte de son aînée était toujours douloureuse pour Melina mais il allait sans dire qu'elle avait eu plus d'impact encore sur sa sœur.
Si Melina n'avait pas pu avoir énormément de contacts avec cette dernière après leur retour, elle avait tout de même tenté de garder un œil sur elle, de loin.

Mais à présent qu'elle se trouvait ici, à quoi devait-elle s'attendre pour sa fille ? Est-ce qu'elle pourrait retourner chez elle ? Si elle se fiait aux informations qu'elle avait récolté, rien n'était moins sûr.
Quand à retrouver sa fille et Alexei ici, il n'y avait rien de plus incertain non plus. De ce côté-là, elle n'était pas très avancée, quand à tenter de retrouver Yelena en la recherchant, elle n'avait pas des grands espoirs. Elle savait se cacher, ça n'allait pas être simple.

Troisième soir dans ce monde. Melina revoyait la liste des habitants de Gotham qu'elle avait réussi à voler un peu plus tôt à la mairie, tout en se nourrissant de mc and cheese lorsqu'un bruit attira son attention à l'extérieur. Ça aurait pu être anodin.
Mais on l'avait élevé et entraînant pour ne jamais se fier à l'ordinaire, pour rester sur ses gardes et être prête à tout.
Melina se leva du lit miteux, se saisit de l'arme qu'elle s'était procurée deux jours plus tôt et s'approcha de la fenêtre qui donnait sur une ruelle sale, mal éclairée et isolée. Il y avait cependant l'escalier de secours et pour un peu d'air frais, Melina avait laissé la fenêtre ouverte.

Elle s'approcha, enjamba le rebord et tomba nez à nez avec une silhouette qu'elle s'empressa de mettre en joue. Cependant, une fois qu'elle y regarda de plus près, Melina perdit de sa prise sur son arme.

« Natasha ? »

by CrimsonTulip

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@Melina Vostokoff

L’espionne commençait à s’y faire, autant qu’elle commençait à en avoir marre, de ces mondes pourris. Clint qui la reconnaissait à peine, Yelena qui se comportait comme une gamine en mal d’amour – oh, wait… - ou même chaque personne de chaque putain de planète, qui se sentait l’obligation de se comporter n’importe comment, sous prétexte que c’était mieux avant, qu’untel se retrouvait chez lui dans tel bled, donc c’était forcément davantage chez lui… La Terre lui manquait presque. Ou la mort, si on pouvait lui promettre qu’on ne viendrait pas l’emmerder jusque-là. Elle nourrissait quelques doutes, mais elle n’était pas encore assez désespérée par sa nouvelle existence pour se jeter du haut d’une falaise – ah ah.
Mais, elle en avait plein le cul de cette histoire de multivers un peu trop réel, parce qu’elle ne savait plus qui elle devait tuer et à qui elle pouvait faire confiance. Pire encore qu’une simple erreur de chronologie, ces situations mêlaient l’impensable à la réalité.

En revanche, il y avait des noms avec lesquels elle entendait ne jamais composer, parce qu’elle ne parvenait pas à imaginer par quelle mauvaise adaptation cinématographique les histoires communes pouvaient changer à ce point.
Melina, par exemple, par le plus grand des hasards. Même passée outre le fait que Iron Maiden l’avait toujours jalousée et avait toujours cherché à la tuer, Natasha n’accrochait pas le moins du monde à son délire de féminazie vouée à dominer le monde, ni ne voyait une raison d’y croire.
Alors, quand la trace d’une de ses grandes ennemies lui avait ainsi sauté aux yeux, Natasha s’était mise sur sa piste avant l’inverse, car elle n’avait absolument pas envie de finir coincée par l’esprit sournois de son ancienne compatriote. Puisque ce fut presque trop facile, la rousse soupçonna un piège. Melina, qui laissait ouverte la fenêtre qui donnait sur l’escalier de secours ?
Autre possibilité : c’était reparti pour un tour, encore une qui n’était pas ici telle que Natasha l’avait connue. Uhm. Elle hésita à s’annoncer en toute subtilité ; en jetant un flashbang à l’intérieur de la pièce. C’était Gotham, et pas le centre-ville, huppé avec tous les flics qui s’assuraient que les soirées de riches ne soient pas perturbées. Il n’y aurait personne pour venir interrompre leur petite sauterie, car ce genre d’agression était monnaie courante dans le coin, et que personne ne souhaiterait risquer sa vie pour une inconnue. Elle aurait pu jeter Melina dans la ruelle et lui trancher la gorge sans être embêtée.

Mais, comme elle essayait de faire quelques efforts sur la barbarie pour Clint, elle poserait les questions d’abord. Aurait-elle droit à la même politesse ? Rien n’était moins sûr, car il s’agissait de Melina. Natasha soupira silencieusement. Les valeurs de Clint auraient sa peau.
Plutôt que d’agresser son ennemie directement dans son motel miteux digne d’un mauvais film d’horreur américain, elle tapota ses manchettes métalliques sur la rambarde de l’escalier. Qu’on aille pas lui dire qu’Iron Maiden n’était tellement plus elle-même que ce son ne l’intriguerait pas.
Natasha eut raison – son égo surdimensionné dirait ‘’comme d’habitude’’ – car Melina finit par pointer le bout de son nez, et son arme.

« Je t’ai manqué ? », ironisa-t-elle.

Fait étonnant, Melina laissa son arme pointer vers le bas. Cruelle erreur, mais pourquoi pas, l’espionne s’attacherait au pourquoi plus tard. Elle ne perdit pas une fraction de seconde pour lui torde le poignet, lui voler son arme et lui envoyer un violent coup de pied dans l’abdomen, la renvoyant d’où elle venait d’un seul geste, puis sauta à son tour à l’intérieur. Toute aussi cruelle que l’erreur de la brune, Natasha lui planta sa propre arme entre les deux yeux.
Tout aussi surprenant, mais son adversaire était… molle. L’absence de son armure ou une autre Melina – les différences semblaient mener là – n’était pas encore la question, car la rousse n’était pas prête à commettre l’imprudence de lui laisser une opportunité de renverser la situation.

« Tu as cinq putain de secondes pour me donner une bonne raison de ne pas en finir là avec toi. »

code by exordium.

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ft. @Natasha Romanoff

Garder la tête haute, la tête froide, montrer une indifférence totale à toute situation incongrue ou inattendue qui pourrait se présenter à elle... C'était ce qu'on lui avait appris. Et Melina avait suivi ces leçons tout au long de sa vie, elle y avait excellé même.
Pourtant, force était d'admettre qu'il semblait qu'elle se soit adouci.
Ou était-ce sa famille qui avait cet effet-là sur elle ?

Mais à sa décharge, jamais elle n'aurait pensé faire face à Natasha dans ce monde-ci ou dans plus aucun autre monde d'ailleurs. Car sa fille était morte, elle était censée l'être en tout cas.
N'avait-elle pas passé trois jours à entendre toute sorte de choses plus folles les unes que les autres à propos de ce monde étrange et délirant ?

Cependant, si Melina avait baissé sa garde et son arme, ce ne fut pas le cas de la rousse qui profita de son instant de faiblesse pour lui voler son arme et la renvoyer violemment à l'intérieur avant de la mettre en joue à son tour.
L'ancienne Widow ne tenta même pas de se défendre, elle n'en n'aurait pas eu le temps pour commencer et ensuite, elle n'avait aucune envie de se battre contre Natasha. Aucune envie de lui faire du mal alors que... Qu'elle venait tout juste de découvrir qu'elle était en vie, ici.
Afin de montrer qu'elle renonçait -en tout cas pour l'instant- à toute forme de rébellion, Melina leva les mains en l'air, faisant fi du poignet qui venait d'être molesté et effaçant toute minime grimace qui avait pris place sur son visage quelques brefs instants face au désagréable ressenti de son abdomen violenté.

« Et bien... Pour commencer, je ne pense pas qu'il soit très bien de pointer une arme sur la tête de ta mère. »

Elle avait montré une forme de docilité en se mettant à sa merci. Ça ne voulait toutefois pas dire qu'elle renonçait au sarcasme ou à faire la morale à sa fille.
Certes, Melina n'avait peut-être pas élevé Natasha et Yelena sur le reste de leur vie mais elles restaient ses filles. C'était ainsi qu'elle avait appris à les aimer pendant trois ans, c'était ainsi qu'elle avait, malgré elle, Dreykov, la Red Room et l'amour de la Mère Patrie, continué de les aimer.

« Et ensuite, j'aimerais bien pouvoir profiter du fait que tu sois vivante avant que tu ne décides de me tuer pour je ne sais quelle raison. »

Cette fois, ce n'était pas seulement la morale qui ressortait dans le ton de sa voix. Mais c'était aussi une forme d'accusation qui flambait dans les yeux de la plus vieille.
Melina voulait bien croire que leur relation n'avait pas été des plus faciles à un certain moment mais elle avait cependant cru que tout s'était arrangé. Alors, pourquoi diable se retrouvait-elle en train de se faire tenir en joue d'une telle façon ?
Oh, il y avait bien une petite idée qui se formait dans sa tête, suite à certaines choses qu'elle avait entendu, mais elle préférait éviter de trop y penser pour le moment.

by CrimsonTulip

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@Melina Vostokoff

Pourquoi n’avait-elle pas tiré immédiatement ? Parfois, Natasha s’estimait trop gentille. Elle n’avait rien à gagner à la laisser parler, à lui raconter Dieux savaient quelles inepties pour justifier qu’elle méritait la vie sauve. Toutes les âmes pouvaient-elles être sauvées ? Elle n’était pas un dieu, encore moins dans le sens où les religions monothéistes l’entendaient, alors elle n’était personne pour répondre à cette question ni n’avait l’envie de se prendre la tête à y réfléchir dans ces mondes, où tout était bouleversé. Où rien ne faisait plus sens.
Et Melina faisait si peu sens, avec sa soumission de façade et son discours sans fondement sur sa mère. Sa mère ? Oui, si elle choisissait de la croire, Iron Maiden se disait sa mère. Okay Darth Vader. Ou Natasha avait-elle entendu de travers ? Fort peu probable. Melina s’était-elle juste abaissée à insulter sa mère si gratuitement ? Non, ça ne ressemblait pas à Melina, l’insulte n’aurait aucun sens et la sémantique n’allait pas dans ce sens.
Officiellement, sa mère était morte dans un incendie et elle n’avait que faire de trouver le fin mot de cette histoire. Natasha atteignait un âge où même ses enfants – si elle en avait eus – auraient commencé à se faire vieux, donc si Melina espérait la faire réagir en abordant un sujet qui la touchait autant que son premier dan de karaté, elle s’y prenait mal. Elle restait froide, aussi impassible que si Melina ne lui avait rien dit, car si la brune ne lui mentait pas, Natasha ne voulait rien avoir à faire dans des délusions pareilles. Parce que certes, Iron Maiden était une excellente agent, mais même en sachant ça, elle semblait particulièrement sincère. Et moralisatrice, en plus de ça. Le monde ne tournait définitivement plus sur son axe.

Mais Natasha avait une idée. Vilaine et cruelle si cette Melina étrange était sincère dans sa démarche, mais les sentiments existaient pour être tués dans l’œuf, surtout quand on parlait d’une femme avec laquelle elle ne s’était jamais entendue, pour la simple et bonne raison que Melina la détestait la première. La rousse n’avait aucune raison d’aller chouiner dans ses pattes pour la faire changer d’avis.

« Faisons comme ça, prenons le temps qu’il nous faut pour tirer les choses au clair, sait-on jamais qu’elles soient trop compliquées à comprendre. Soit. Pourquoi donc chercherais-je à te tuer ? Réfléchis. Tu as déserté, Melina, ce n’est pas comme si tu ne savais pas qu’on n’attendrait pas sagement que tu reviennes quand tu aurais fini ta crise de la quarantaine. Tu en sais trop et tu es bien trop capable pour ne pas compromettre les services secrets. Additionne deux et deux et tu sauras pourquoi et comment je suis en vie. »

En cet instant précis, Natasha se détestait. Parce qu’au fond, si on enlevait le délire ‘’je suis ta mère’’ tiré tout droit de Star Wars, elles auraient pu, en effet, bien s’entendre. Il devait bien exister un monde où Melina n’était pas si jalouse d’elle que la tuer semblait la seule logique à suivre.
Elle se détestait d’avoir à retourner sous cette couverture dégueulasse d’agent du KGB bien dressée, élevée comme il se devait par cette si tendre Red Room pour servir son pays sans se poser de question. Mais c’était le plus facile et serait sans doute le plus efficace : il était évident que Melina se cachait à moitié et il était difficile de se tromper sur le ‘’pourquoi’’ et le ‘’de qui’’. Avec la Mère Patrie au cul, la brune serait incapable de rester stoïque. D’une manière ou d’une autre, c’était une information qui la ferait réagir.

« Assez parlé sentiments ! J’espère que tu as assez profité de ce délicieux moment. » Natasha regarda une montre imaginaire et lui adressa un sourire trop large pour être sincère. « Tu as d’autres questions à la con comme ça ? J’ai pas toute la nuit. »

code by exordium.

Ven 2 Sep 2022 - 21:18

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ft. @Natasha Romanoff

La situation semblait plutôt mal engagée, il était vrai.
Melina ne s'était pas attendu à se faire tenir en joue par une arme cinq minutes plus tôt, et encore moins que la main tenant l'arme soit celle de Natasha.
C'était pourtant bel et bien la réalité et si Melina avait une petite idée quand au pourquoi du comment, elle préférait cependant pour l'instant continuer à nier cette hypothèse. Pas que la balancer pourrait faire grand bien non plus de toute façon.

Mais il semblait qu'elle n'allait pas pouvoir continuer à cultiver le déni plus longtemps. À l'évidence, la Natasha qui était face à elle n'était pas sa fille, pas vraiment. Elle n'était en tout cas pas celle qu'elle avait élevé pendant trois ans en Ohio, pas celle qu'elle avait laissé aux griffes de Dreykov et de la Red, ni celle qui était revenue bien des années plus tard pour lui rappeler ses plus grandes fautes et lui apprendre le courage de la rébellion.

Ses paroles étaient sans doute cruelles mais elles lui apprenaient en tout cas que cette Natasha ne semblait pas en très bon termes avec sa Melina, qui semblait-il avait déserté la Red Room, au contraire de Natasha.
En tout cas, ses accusations semblaient transpirer d'une loyauté à leur ancienne organisation secrète qui n'était pas pour plaire à l'ancienne Widow.

Il n'y avait aucune chance pour que la situation se tasse avec des paroles mielleuses ou une conversation censée. Sa Natasha ou non, il semblait qu'elles avaient le même caractère explosif et concrètement, Melina n'avait pas envie de finir sa vie ainsi, exécutée d'une balle entre les deux yeux dans la chambre d'un hôtel minable au fin fond d'un monde de fou, encore moins de la main d'un double de sa fille.
Alors la brune leva les yeux au ciel, laissa ressortir une certaine insolence bien marquée.

« Si l'on en est à additionner deux et deux et à parler désertion, je pense que tu devrais aussi te regarder dans un miroir, Natasha. »

Melina baissa, quoi que doucement et sans geste brusque, les mains. Il n'était pas question qu'elle continue de se faire tenir en joue par une femme qui n'était pas sa fille. Cette comédie avait assez duré à son goût.

« Clairement, tu n'es pas ma fille. Et je ne suis pas la Melina que tu connais. Alors baisse cette arme, ne me force pas à venir la chercher, tu n'as plus huit ans, je crois que je n'ai plus à faire ton éducation. »

Puis, comme si Natasha avait déjà suivi sa demande, Melina décida de sortir du champ de l'arme. Peut-être était-ce un risque, après tout elle n'était pas réellement en mesure de prédire le comportement de cette Natasha. Mais la vie d'une Widow était faite de risques...
Ainsi, Melina se dirigea vers le bureau où son repas était en train de refroidir. Elle s'y adossa, prêtant toute son attention à la rousse.

« Puisque nous ne nous connaissons pas véritablement, je propose qu'on fasse plus ample connaissance. Et ne me dis pas que tu n'as pas toute la nuit, si c'était le cas, tu ne serais pas venue ici pour commencer. Et ensuite, que ce soit vrai ou non, ce n'est pas mon problème. J'ai besoin de réponses. »

by CrimsonTulip

Dim 2 Oct 2022 - 14:48

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@Melina Vostokoff

Avec les secondes, il devenait évident pour les deux que Natasha ne tirerait. Elle s'en gardait la possibilité, mais si Melina voulait se croire en sécurité, grand bien lui fasse. La rousse était ici sans plan, basée à 101% sur l'improvisation et son avis changerait comme de chaussettes dès qu'elle se sentirait menacée. Pour l'instant, elle était presque sereine, persuadée que Melina ne ferait rien. Elle détestait considérer les impressions comme acquises, mais celle-ci semblait tenace, attachée à ses instincts les plus primaires qui lui souffraient de la descendre sans attendre la juste occasion. Contradictoire mais intriguant et Natasha n'aimait pas les questions sans réponse, tout le monde le savait. Melina jouait-elle là-dessus pour gagner du temps en l'attente de renfort ou d'une situation qui lui serait plus favorable? De toute façon, Natasha n'avait pas prévue de s'attarder, mais elle prendrait cette possibilité en compte. Aucune envie de tomber entre les mains de sa secte de filles cinglées. Elle resterait vigilante jusqu'à la fin, probablement que la brune en ferait autant, si elle n'arrivait pas à la sentir se détendre et à aucun moment Natasha n'avait envie qu'elle se sente en sécurité. Chez moins aguerrie que Melina, la mettre en confiance aurait pu marcher, mais elle ne croyait pas que Melina puisse être aussi niaise, ou aussi différente. Elle aurait dû tabler sur différente, mais comment le savoir de prime abord ? Elle haussa les épaules, baissa son arme comme Melina le demandait sans la ranger pour autant et la suivit du regard sans en dire davantage. Elle l'observait comme une expérience qui aurait mal tournée, dont les résultats incertains sont à tout moment incontrôlables. Car même si elle semblait ne se diriger que vers son repas, elle avait probablement des armes planquées sur chaque centimètre carré de cette chambre piteuse. Suivant son déplacement latéralement jusqu'à ce que son pied bute contre le lit, elle s'assit devant, posant le menton sur la couette et son bras armé également. Elle se donnait l'impression d'une enfant, mais c'était apparemment l'image que Melina avait d'elle, autant enfoncer des portes ouvertes.

"Je n'ai même pas huit mois, donc pour les huits ans on repassera."

Elle rigola et pencha la tête sur le côté.

"Mais faisons ainsi, retardons tout mon emploi du temps pour ta très royale Majesté. Après tout, le crime ne dort jamais, on se reposera quand on sera mortes. On joue à action ou vérité si tu veux, mais c'est moi qui commence."

Elle se tapota le menton de l'arme qu'elle tenait toujours, l'air faussement songeur. Si Melina lui présentait une couverture bien rodée, son jeu n'avait plus aucun sens. Et Natasha n'avait, objectivement, aucun intérêt à être sincère. De toute façon, qui la connaissait se douterait toujours qu'elle mentait. À partir du moment où toute vérité était un mensonge, tout mensonge n'en devenait-il pas une vérité. Elle avait tellement évolué dans l'ombre que le nom "Natalia Romanova" avait perdu de son sens et de sa superbe, il n'appartenait plus qu'à elle d'y mettre ce qu'elle voulait derrière. La seule question qui restait était de réussir à faire cracher ce qu'elle voulait entendre à Melina, au-delà tout doute raisonnable sur la sincérité de ce qu'elle disait. La véracité était d'un autre ressort, comme pour Natasha. Bien sûr : éviter d'autant de tomber dans les mêmes attentes de Melina.

"Très bien. Question numero uno : pourquoi ne me détestes-tu pas? "

code by exordium.

Mar 10 Jan 2023 - 19:28

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ft. @Natasha Romanoff

Melina ne se sentait certainement pas en sécurité, non. La vie d'une Widow était basée sur sa faculté à savoir improviser, ce n'était pas parce que Natasha se montrait intriguée et moins enclin à lui tirer une balle dans la tête maintenant qu'elle ne changerait pas d'avis dans cinq minutes.
Ainsi, même si elle avait l'air de prendre ses aises, Melina n'en était pas moins sur ses gardes. Elle voulait néanmoins des réponses à ses questions et il n'y avait pas meilleur moyen pour l'instant que d'interroger un peu le double de sa fille.

Pour autant, son masque d'indifférence n'effaçait en rien la blessure dans son cœur qui se réveillait, à poser les yeux sur ce visage qui était celui de Natasha, à entendre sa voix identique et à se rappeler combien sa fille lui manquait mais que ce n'était pas elle qui lui faisait face. Simplement une autre version d'elle, qui semblait la détester.
Son attitude était d'ailleurs agaçante mais ce n'était certainement pas la première fois que la Widow était forcée de prendre son mal en patience et de tourner sept fois sa langue dans sa bouche pour retenir un poing ou une remarque cinglante.

Puisque la rousse insiste pour commencer, Melina lui en donne le libre arbitre sans broncher, se contentant d'un haussement de sourcil et d'un geste de la main avant qu'elle ne pose sa première question.
Une question qui est loin d'être simple et qui ennuie fortement Melina, comme elle le laisse d'ailleurs voir en soupirant.

« Parce que tu es ma fille. »

Et malgré elle, son ton s'adoucit, son visage s'illumine d'un faible sourire avant qu'elle ne reprenne contenance et affiche la fierté russe.

« Ta toute première mission était d'être ma fille. Ton père, ta sœur, toi et moi. Comme une parfaite famille américaine de l'Ohio. »

Elle n'y pouvait rien les souvenir venait adoucir sa fierté. Ses yeux brillait certainement mais son entraînement n'était jamais loin.

« Ça a duré trois ans. Et puis, nous sommes rentrées. Alexei et moi à la Red Room. Toi et Yelena... Aussi. Mais différemment. »

Il n'y avait plus trace de douceur sur le visage de Melina. Elle fixait sans hésitation ce visage hostile braqué sur elle. Bien sûr, elle aurait pu mentir, elle savait si bien le faire, mais dans quel but ?

« Mais tu as déserté. Tu as trouvé la force de le faire. Tu es devenue une Avenger. Et puis tu es revenue, tu as libéré tes sœurs endoctrinée, tu m'as détesté et sauvé. Pardonné peut-être, j'ose l'espérer. »

Certaines questions restaient sans réponses.
Melina reprit une inspiration et sourit de nouveau seulement, cette fois, le sourire sonnait faux et cynique.

« Et je t'ai perdu quand tu as sacrifié ta vie contre Thanos. »

Le résumé était grossier mais elle lui donnerait volontiers plus de détails si elle le souhaitait. Ce qui serait étonnant. Quoi qu'il en soit, Melina continua de piller son repas devenant froid et après quelques bouchées, elle reporta toute son attention sur la rousse.

« Mon tour. Pourquoi est-ce que toi, tu me détestes ? »

by CrimsonTulip

Jeu 19 Jan 2023 - 20:31

Le semblant de fragilité qui se dégageait de Melina était des plus intriguants d'un côté (ce qui amusant beaucoup Natasha), mais sonnait aussi des plus sincères. Et ça, la rousse ne l'aimait pas vraiment. Non pas qu'elle détestait ses instincts, mais elle les boudait souvent quand ils n'allaient pas dans le sens de sa raison. Le commun des mortels se raccrochait plus facilement à la vérité qu'au mensonge, quand mis sous pression, mais Melina n'était pas de ce genre, même le contraire.
Pourtant, et Natasha ne pourrait continuer à le nier pour l'éternité, sa raison et son expérience ne collaient pas avec la situation et la Melina qu'elle avait sous les yeux. Melina, seule et méfiante, apparemment désarmée. Elle ne pensait même pas que Melina veuille un jour se faire passer pour une alliée. Soit. L'espionne était faite pour s'adapter, s'il plaisait à Melina de l'aimer, grand mal lui en face : elle avait la vilaine tendance à faire souffrir celles et ceux qui essayaient de s'approcher d'elle, quelqu'en soit la raison. Bien sûr, elle n'entendait pas se défaire de sa méfiance, pas si facilement. Y arriverait-elle un jour ? Voulait-elle seulement lui laisser le doute de la confiance ? Il lui restait du temps pour y réfléchir, elle aurait tout le temps du monde tant que Melina restait... Douce. Natasha avait presque envie de rire.

Une envie qui ne s'atténua pas, au contraire, quand Iron Maiden se lança dans l'émouvant récit de leurs folles aventures communes. Sans doute l'était-il vraiment pour sa conteuse, mais malgré son visage marqué ça et là par les émotions à moitié réprimées, Natasha n'entendait que la faiblesse d'une femme qui n'avait pas réflechi une seconde à ce qui attendrait les deux gamines qu'elle appelait ses filles si elle les rendait sagement, et en toute connaissance de cause, à la Red Room. Mais bon. Elle n'avait pas été la seule, et d'autres moins soumis à l'influence de leurs maîtres qu'elle avaient fait pire.
Natasha soupira.
En revanche, elle trouvait amusant, et pour vrai, l'organisation de son récit. Comme si quelqu'un s'était amusé à prendre des agents russes au hasard comme autant de dès et à les jeter plusieurs fois pour qu'à chaque nouvelle tentative s'en dégage quelque chose de différent, mais pourquoi pas, tant qu'ils avaient les mêmes noms. Oh elle ne croyait pas en Dieu, sauf peut-être en ces débiles à l'égo surdimensionné qui s'entretuaient pour tout et rien. Les Olympiens, les dieux nordiques. Leur existence n'était plus à prouver, mais ils n'avaient de dieux que leur force et leur immortalité. Sinon, ils avaient l'intelligence d'un caillou et un amour du prochain au fond de leur cul. Et s'il suffisait de trois demi pouvoirs pour se prétendre dieu, elle connaissait une tripotée de couillons qui feraient un meilleur travail. Un dieu unique et tout puissant, aimant et bienveillant, c'était autre chose, quelque chose d'impossible quand on regardait comment les humains passaient leur temps à se haïr les uns les autres. Ici, elle avait dû s'ouvrir l'esprit, et convenir qu'il devait exister une force supérieure imparable qui jouait avec tout un chacun comme avec des playmobils. C'était pour elle profondément dérangeant. Était-ce uniquement pour la déranger encore plus qu'on lui envoyer une Melina si maternelle ? Qu'ils aillent tous se faire foutre, avec leur volonté à la con.
Au moins, l'incohérence de l'histoire de Melina était amusante. Il était cynique de rire des malheurs qu'elle racontait, mais la brune n'était pas la première à relater des propos semblables. Ce qui encourageait encore plus Natasha à la croire. Fuck. Elle sonnait comme Yelena, même si sa soeur n'avait pas précisé qui avaient été leurs doux parents. C'était précisément cette partie de l'histoire que Natasha trouvait drôle, même si incohérente avec son propre vécu. Alexei, Melina, Yelena et Natasha vivent ensemble aux États-Unis : dans son esprit, c'était le début d'une très mauvaise blague. Si elle pensait au bon Alexei, mais elle n'en connaissait pas cent, et le sort était si déterminé à foutre en l'air tout son univers que le Alexei de Melina ne pouvait être que son Alexei à elle. Dans ses souvenirs, Alexei Shostakov n'était exaaactement son père. Elle ne connaissait même pas son père biologique, juste Yvan qui l'avait confiée petite à la Red Room plusieurs décennies plus tôt.
Elle pouffa, autant de rire que pour libérer Melina de son sourire faux comparable à celui d'un patineur ayant foiré son programme obligé de saluer la foule avec un grand sourire malgré l'affliction. Depuis quand en avait-elle quelque chose à faire de ce que ressentait Melina ? Depuis jamais, elle n'en avait rien à faire, point barre. Elle profita donc de la question de mama Melina pour arrêter d'y penser et changer de sujet :

"Ça paraît si bête, dit comme ça", souleva-t-elle avec un sourire léger.

Sa relation à Melina dépassait le simple fait de la détester, dans un sens. Natasha n'avait pas le temps ni l'envie d'être haineuse. Si elle devait s'acharnait à détester tous ceux qui avaient voulu sa mort et tenté de la tuer, elle détesterait la terre entière. Ce qui n'était pas le cas, même si elle se méfiait, certes, de presque la terre entière. Dans ce monde, elle se méfiait au delà des limites d'un seul monde.

"Je ne pense pas te détester. Tu ne m'inspires juste aucune confiance. Avant parce que tu m'aurais tuée si tu en avais eu l'occasion et que tu adhérais à des idées que je ne partageais pas, ici parce que tu pourrais mentir. Mais pour ce que ça vaut, tu ne m'as jamais vendue à la Red Room."

Melina n'était même pas une widow, d'où elle venait. Et encore moins en concubinage de couverture avec le mari de sa fille. Elle rigola de nouveau. Rien n'avait de sens, c'était aussi dépitant qu'hilarant.

"Et Alexei non plus. Je le connaissais déjà mieux que toi, mais il n'a jamais été question de jouer sa fille", ajouta-t-elle en levant un sourcil lourd de sous-entendus. "Mais Yelena tient la même histoire que toi. J'imagine qu'elle serait plus heureuse que moi de te revoir. Plus heureuse aussi de retrouver un visage avec derrière la personne qu'elle a vraiment connue."

Sans doute cette information intéresserait davantage Melina que n'importe quelle question que Natasha pourrait lui poser ensuite, ce qui n'était pas un mal. Lui parler de la blonde la ferait s'ouvrir encore plus. La brune avait déjà assez donné en lui racontant leur vie commune d'un autre univers, et ce devant une attitude aussi fermée que celle de Natasha. L'espoir de revoir sa deuxième fille, la vraie cette fois, la pousserait-elle à se trahir, si tous ses discours sur l'amour n'étaient qu'une couverture ?

" Comment as-tu atterri ici? "

Sam 4 Mar 2023 - 18:23

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ft. @Natasha Romanoff

À défaut de trouver grâce à ses oreilles, l'histoire que Melina conta sembla amuser lourdement Natasha. Si Melina avait été du genre à croire aux Dieux, ou à l'univers ou au destin ou à tout ce genre de stupidités, elle aurait sûrement cru qu'une de ces forces soit disant supérieures s'amusaient à la torturer ou cherchaient à lui nuire.
Cependant, comme elle ne croyait à rien de tout ça, elle se limiterait à songer que ce monde était fou. Bien plus fou que celui duquel elle venait.

Au lieu de se lamenter, elle avait préféré en savoir plus sur cette Natasha, en savoir plus sur le lien qui les unissait ou les opposait, visiblement, dans le monde d'où elle venait.
Apparemment, ce n'était pas vraiment de la haine. L'ancienne Widow écouta attentivement, tenta vainement d'imaginer ce qu'aurait pu être sa vie telle que la décrivait pauvrement Natasha.
En revanche, le sous entendu vis-à-vis d'Alexei ne put la laisser de marbre. Ses sourcils se froncèrent et elle retint tout dégoût avec justesse.
Tout comme elle retint toute réaction en entendant le nom de Yelena, en comprenant que sa seconde fille pourrait bien se trouver ici elle aussi. Son visage reste de marbre mais en son sein, Melina sent le besoin oppressant de réponses.

C'est à Natasha cependant, de demander ce qu'elle veut. Melina retient son mal en patience, se sert de nouveau une bouchée froide de son repas de fortune avant de répondre.

« Je suis allée déposer des fleurs sur ta tombe. Et je me suis retrouvée dans cette pièce blanche. En sortant, j'étais dans ce monde. »

À son grand regret, elle n'avait pas plus d'explication. Et elle devait admettre que la curiosité concernant Yelena la rongeait. Une part d'elle détestait absolument s'être radoucie ainsi, d'avoir perdu de ses réflexes de Widow.

« Tu as dit que Yelena était ici ? Ma Yelena ? Tu en es certaine ? »

Il se pourrait que ce soit une ruse. Il se pourrait qu'elle lui mente, cela n'étonnerait en rien Melina. Cela serait même plus plausible. Mais elle avait passé assez de temps -même si peu- dans ce monde pour s'attendre à toute possibilité, ce qu'il se passait ce soir le lui prouvait encore.
Et quelle raison aurait-elle de lui faire croire une chose pareille ? Elle n'était pas une menace à proprement parler pour elle, en tout cas, pas qu'elle le sache.

Il allait sans dire que la brune avait besoin de réponses. Elle les demandait clairement, peut-être trop mais en dépit de cette honnêteté dangereuse pour une espionne, une part d'elle lui intimait de rester méfiante.
Cela était dur quand il s'agissait d'une femme qui avait le visage de sa fille, qui lui ressemblait en tout point, qui était elle mais juste différemment, mais c'était nécessaire. Pour sa propre survie, disons.

by CrimsonTulip

Jeu 9 Mar 2023 - 22:53

« Je comprends. J’y suis allée aussi. Etrange, un peu mégalo, mais pourquoi pas. Instructif, pour le moins. »

Insupportable petite créature qu’elle était, à se perdre dans des disgressions égocentriques qui n’intéresseraient sans doute pas Melina une seconde de plus. Pourtant, si la brune avait pris le temps de l’écouter, plutôt que de plonger tête la première sur l’appât Yelena, elle aurait pu apprendre tant de choses. Voilà qui était dommage, et si parfaitement involontaire de la part de Natasha. Elle aurait appris en quelques secondes que sa fille n’était pas réellement de nouveau loyale à la Red Room et elle aurait pu péter un coup. Entre autres.
Certes, mourir l’avait renvoyé tout droit chez leurs maitres et la petite espionne avait joué à la perfection d’agent au cerveau lavé dans le seul but de prendre la tête de la Red Room pour en retrouver l’intégrité et la détruire pour de bon. Un plan parfait, mais elle avait oublié un détail : ses débiles d’ex. Elle n’était pas sûre de considérer James comme son ex, mais il était mort, puis elle était morte avant d’apprendre qu’il ne l’était pas vraiment, puis elle lui avait découpé le bras avec la porte d’un bunker et usurpé son identité pour quelques assassinats bien placés. Ça appelait au moins des explications, qu’elle n’avait pas eu le temps de lui donner avant d’atterrir dans ce monde de merde. Elle dérivait ; elle avait la sensation que la seule de ses relations foireuses susceptibles d’attirer l’intérêt de Melina était son mariage, mais elle n’avait pas envie de s’étaler dessus et mama s’intéressait bien plus à Yelena qu’à quoi que ce soit d’autre. Encore une fois : tant mieux. Si Natasha n’avait pas envie de s’étendre, elle avait encore moins envie de jouer les filles parfaites qui discutent garçons avec leur daronne. Et c’était plus qu’une discussion qu’il faudrait, c’était une soutenance de mémoire.
Bref ; Yelena. Et dix sur dix pour le plongeon de Melina, qui commençait à poser ses questions dans le vide.

« C’est trois questions, mais estimons que le modèle était voué à l’échec depuis le début et ignorons cet affront gravissime. »

Elle se releva, sans quitter Melina des yeux ni lâcher son arme. A négliger les coïncidences, on finissait mort. Ahaha. Ironique, parce qu’elle avait l’air de mourir dans tous les univers, mais cette logique l’avait gardée en vie assez longtemps pour que son bon cœur ait raison d’elle. Quelle putain de mauvaise blague. Son bon cœur.
Elle s’appuya plutôt contre le mur, à côté de la fenêtre, parce que la vigilance de Melina était en chute libre depuis qu’elle avait entendu le nom sa blondasse de sœur. Malgré la confiance qu’elle ne lui accordait pas, elle avait au moins estimé que Melina pouvait surveiller une fenêtre et réagirait au besoin. Plus maintenant, mais de là où elle s’était postée, elle pouvait observer la ruelle, Melina, et se barrer plus vite si elle en avait marre. La rousse ne savait même plus ce qu’elle était venue chercher, dans cette histoire. Un cadavre supplémentaire ? Ça n’était pas nécessaire, elle en était presque sûre. Mais les coïncidences, putain de merde. C’était désormais sa propre curiosité qui la retenait ici, plus que n’importe quelle logique. Qui était cette femme, cette Melina Vostokoff 2.0 ? Pas juste la Veuve, la mère, l’odieuse femme bouffée par le remord qui trafiquait des gamines : au-delà.

« Je ne suis certaine de rien. Enfin. Que Yelena est ici, oui, la tienne, c’est une autre question. Elle est jeune, genre trente piges, est bloquée dans la phase émo rebelle de l’adolescence qu’elle a pas eue. Amérique, faux parents, Dreykov, Red Room, plus de Red Room, Thanos, cette histoire-là. Un peu alcoolique, volontaire, déprimée. »

Natasha haussa les épaules. Evidemment qu’elle était certaine que cette Melina et cette Yelena se connaissaient, mais elle ne voulait pas leur servir d’entremetteuses. A ce stade, elle aurait préféré régler ses comptes à couteaux tirés.

« A quel moment je suis censée croire que tu as arrêté de vendre des petites filles à la Red Room ? Pour ce que j’en sais, ils ne sont pas du genre à abandonner. »

D’accord, en agissant ainsi, elle explosait sa fausse couverture d’agent de la Red Room, mais elle n’était déjà plus très crédible, et Yelena n’y retournerait pas, fin de la discussion.