I was there for you in your darkest times but I wonder where were you? (ft. Ajak)

Arriver dans un nouveau monde est perturbant, Sersi ne peut le nier. Mais ce n'est pas le genre d'événement qui arriverait à faire abandonner tout espoir à la brune. Si elle a réussi à sauver l'humanité, à prouver aux autres Eternels que les êtres humains en valent la peine, elle trouvera tout ce qu'il y a aimé dans ce nouveau monde. Ou plutôt ces mondes, vu la diversité qu'elle a déjà pu parcourir et apprendre sur ces trois atmosphères totalement différentes. Harlan lui rappelle le plus son monde ; ceci dit, Gwendalavir n'est pas sans lui plaire, ça lui rappelle les anciens peuples, ceux avec qui elle a pu participer à écrire des légendes, des mythes. La Terre Brûlée est un peu trop aride et sombre pour Sersi et ses espoirs, y a trop de malheur pour qu'elle s'y glisse. Elle a mis quelques semaines avant de venir à Harlan, en quête de pourquoi ils sont là, qu'est-ce qu'ils peuvent y accomplir, si ce n'est retrouver les éclats de miroir. Et chercher ceux-ci dans trois mondes différents, ayant leurs complications... Autant dire qu'ils cherchent une aiguille dans trois bottes de foin différentes. Alors, elle s'est dit que peut-être elle a été envoyée ici pour autre chose, qu'elle a traversé cette étrange chose parce qu'il y a quelque chose qu'elle fait mieux que les autres : aimer l'humanité.

Elle ne peut pas prétendre pouvoir soigner les maux de l'humanité. Mais elle sait que la neutralité n'est pas une option ; ne pas prendre part, ce n'est pas non plus défendre les victimes. Alors elle a cherché ce qu'elle pourrait faire, Sersi ne manque certainement pas de volonté ou encore de courage. Elle sait être objective et ne pas avoir froid aux yeux. Mais elle a toujours été guidée - de façon volontaire ou non. Avant de pouvoir guider les autres, peut-être doit-elle chercher après son propre guide. Elle doit apprendre à d'abord guérir ses quelques maux avant de pouvoir prétendre faire quoique ce soit pour cette nouvelle humanité qu'elle effleure du bout des doigts. Malgré ce besoin d'aide qu'elle ressent, la brune n'a pas pu s'empêcher de donner quelques petits coups de main, notamment avec ses pouvoirs.

Elle imagine que c'est grâce à ça qu'Ajak l'a retrouvée aujourd'hui. A sa connaissance, personne d'autre n'a de pouvoir similaire au sien, aussi il est facile de la repérer du moment où elle fait parler d'elle. Dans leur monde, elle aurait tenté de la jouer discrètement. Mais ici... Elle veut que les gens la voient pour qui elle est vraiment. Elle ne veut plus avoir à se cacher et secrètement, elle espère qu'Ajak n'est pas là pour lui dire de retourner dans l'anonymat, qu'il est interdit pour eux de se monter à la lumière du jour.

-Tu as toujours trouvé un moyen de nous trouver dans les moments de doute, n'est-ce pas ? dit-elle avec un sourire tendre, incapable de cacher tout l'amour qu'elle a toujours éprouvé pour Ajak, leur cheffe.

Dim 5 Mar 2023 - 10:31

I was there for you in your darkest times but I wonder where were you?

To be human is to love Even when it gets too much I'm not ready to give up

Son cœur s'était mis à battre plus fort dans sa poitrine lorsqu'elle avait entendu parler de cette femme aux dons incroyable, capable de changer la matière. N'était-ce pas curieux de sentir son cœur battre quand elle était fabriquée de toute pièce ? Depuis longtemps, Ajak avait fait la paix avec cela, avec le fait qu'elle n'était pas née mais fabriquée, construite pour un but bien précis qu'elle avait rempli dans de nombreuses vies, les unes après les autres. Elle avait gardé ce secret des autres Éternels, ils n'étaient pas tous prêt à entendre cela.
Tout avait changé sur Terre. Elle avait connu des centaines de planètes, des centaines de vies, aidée des centaines de Celestials à venir au monde et jamais elle n'avait eu de remord mais les humains étaient différents. C'était la raison pour laquelle elle avait choisi Sersi pour lui succéder plutôt qu'Ikaris. Car elle s'était attachée bien plus aux humains qu'Ikaris qui n'était pas prêt à vivre pour lui-même, pour autre chose que le but qu'ils avaient toujours eu, celui pour lequel ils avaient été créés.

Naturellement, Ajak était allée la trouver. Les Éternels dont elle avait eu la charge pendant tant de siècles, de millénaires dont elle était incapable de se souvenir pleinement, conscience que son esprit serait submergé par une telle quantité de souvenirs, étaient pour elle comme des enfants. Elle n'était pas juste leur chef, elle était aussi leur guide et elle les avait tous tant aimé. Elle les aimait encore tant, presque comme une mère aime ses enfants. Ils étaient sa responsabilité et elle se devait de les protéger.
Peu auparavant, elle avait retrouvé Ikaris et elle l'avait pardonné. Elle avait tout pardonné. Elle ne lui en avait jamais voulu, c'était sa faute si elle n'avait pas su le guider correctement, le mettre sur le droit chemin. C'était sa faute si elle n'avait pas été capable de lui montrer comment vivre. Elle l'avait laissé partir de son côté, vivre parmi les humains mais contrairement aux autres, il n'était pas prêt. Elle avait cru que Sersi suffirait à lui faire aimer la vie, à lui faire aimer l'humanité mais il s'était accroché à qui il était, à ce qu'ils étaient.

« — De quoi doutes-tu ? avait-elle répondu avec un sourire empli de tendresse et de fierté envers la jeune femme. Il fut un temps où Ajak lui aurait dit de se cacher, de ne pas permettre aux humains d'évoluer trop vite car ce genre de choses prenaient du temps mais ce monde est nouveau et différent. Elle-même ne se cache à peine, utilisant ses dons pour soigner ceux dans le besoin. Comment pourrait-elle dire à Sersi de ne pas faire de même ? Elle qui, d'entre tous, aimait le plus les humains, s'était attachée et intéressée à eux. Elle avait vu, bien avant qu'Ajak ne le fasse, leur importance. Pendant longtemps, la première des Éternels avait refusé de le voir mais lorsque Thanos avait détruit la moitié de l'univers et que les humains avaient riposté, elle avait compris qu'ils étaient différents. Jamais ils ne trouveraient une autre planète comme celle-ci, jamais aucune espèce n'avait mérité de vivre plus qu'eux. La vie de Tiamut ne valait pas les milliards qu'il allait falloir sacrifier pour lui permettre de naitre.
Sa main se tendit vers le doux visage de l'Éternelle face à elle et son pouce effleure sa joue.

« — Je suis si fière de toi, Sersi. »

feat. @Sersi

By CrimsonTulip

Elle a toujours appris à voir l'humanité pour autre chose que juste le fait que les êtres humains sont constitués de la même façon. L'humanité regroupe plus que des peuples qui ont les mêmes organes, la même espérance de vie. Tout réside dans leur esprit, dans leur cœur, et Sersi est souvent peinée que la majorité des êtres humains ne pensent pas comme elle. Qu'ils ne puissent pas voir que tout le monde mérite d'être sauvé, d'être traité dignement, même ceux qui ne sont pas des êtres humains. Elle sait que la galaxie est vaste, et qu'il en existe bien plus qu'une ; elle sait aisément qu'il existe plusieurs univers aussi et que peu importe leur constitution, chaque chose qui vit mérite d'être aimée et protégée. Pourtant, c'est Sersi qui a tué Tiamut. Il vivait aussi, jusqu'à ce qu'elle le congèle. Qui est-elle, pour décider de tuer quelqu'un et laisser vivre le reste de l'humanité ? Pourtant, ça lui a semblé la bonne chose à faire. Mais c'est le même dilemme, encore et encore. Elle ne doute pas que la question reviendra sur le tapis même dans ce nouvel univers.

Elle ignore si Ajak peut apporter une réponse. Elle l'a fait si souvent, mais est-ce que ce genre de question mérite une réponse précise ? Dans tous les cas, la seule présence de leur mentor apaise un peu ses pensées et son cœur tourmenté. Elle n'est qu'au début de sa vie ici, et tout semble déjà si compliqué. Trois mondes, des peuples si différents, des technologies anciennes, nouvelles et futuristes. Que fera-t-elle d'abord ? Que feront-ils d'abord ? La brune nourrit l'espoir que les autres éternels sont présents aussi. Nourrit l'espoir de revoir son cher et tendre Ikaris, de lui faire comprendre qu'il n'a pas besoin d'être l'objet d'un quelconque grand plan. Les bons soldats écoutent les ordres, mais ils ne sont plus des soldats. Ils doivent être des sauveurs, des soigneurs, des protecteurs. Ils doivent agir selon une morale qui saura profiter à la majorité des personnes.

-De ce que je dois faire pour ces mondes. Je sais que je dois faire quelque chose de mes pouvoirs, mais quoi ? Je ne peux pas choisir à la place des autres êtres vivants de qui doit vivre ou mourir, mais rester les bras croisés est impossible. Pas après ce que nous avons appris.

Sersi regarde avec tendresse et tristesse Ajak, tiraillée par sa gentillesse et en même temps son désir de protéger chaque parcelle de vie de chaque planète. Elle enlace la première éternelle, plonge dans ses bras qui l'ont réconforté plus d'une fois mais qui n'ont pas été assez forts pour maintenir l'équilibre au sein de l'équipe, pour la protéger elle-même d'Ikaris. Quelques larmes perlent au coin des yeux de Sersi alors qu'elle met fin à leur étreinte et essuie ses joues du dos de sa main. Revoir Ajak est réconfortant et déchirant à la fois. Elle n'aurait jamais pu la revoir dans leur monde original, mais ici, elle a certainement conscience de qui l'a tuée et pourquoi, et c'est pire.

-La fierté ne sera pas suffisant cette fois-ci, je crains. Je... Comment puis-je avancer seule ? Je ne peux pas imposer d'aider l'humanité au reste du groupe, s'il est présent. Et je ne peux pas te forcer non plus, pas après tout ce que tu as déjà fait pour nous et... ce que Ikaris t'a fait, finit-elle par murmurer.