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L'espionne et la petite reine [Natasha]

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Sa rencontre avec Ciaran a été marquante. Peu commun. Ivre, le blond a fait un atterrissage en brisant la fenêtre de ses quartiers. Ciaran a tout d’un voyou et pourtant, Lucy a ce sourire un peu stupide aux lèvres quand elle pense à lui. La jeune Pevensie est de bonne humeur …. Excessivement de bonne humeur. Mais elle sait qu’elle ne va pas tarder à redescendre. Regardant ses rendez-vous du jour, elle grimace et fait la moue. Natasha n’est pas le problème, loin de là. Lucy l’apprécie beaucoup. Seulement, elle y laisse bleus et courbatures. Elle lui a demandé de lui apprendre les combats au corps à corps et disons que Lucy est plus douée avec un sabre en mains. Natasha ne lui fait pas de cadeau, prenant son rôle au sérieux. Rôle qui est plus compliqué que ça. La rouquine est sa garde du corps dans l’ombre. Lucy connaît les méthodes qu’elle emploie et son efficacité, certes, elle n’est pas d’accord sur tout mais elle sait le dire à sa protectrice quand ça ne lui plait pas. Natasha sait aussi que les méthodes les plus … drastiques ne sont à utiliser que si elle n’a pas d’autres options.

Enfilant des vêtements larges et confortables, Lucy s’attache les cheveux et rejoint l’espionne dans les sous sols du château. Elle lui adresse son habituel sourire et hésite un instant à lui faire un croche-patte pour se mettre directement dans l’ambiance. Loin d’assumer cette décision, elle se ravise au dernier moment et lui fait un bisou sur la joue. Lucy retient un gloussement, voilà qui est pire qu’une attaque pour cette pauvre Natasha.

“Tu es arrivée il y a longtemps ? J’espère que tu es en forme parce que moi oui !”

Non Lucy, de bonne humeur et en forme ce n’est pas pareil, tu vas bien le voir.

“Pendant que j’y pense, je pensais me rendre à Harlan” Non pas pour Ciaran “Pour rencontrer les différentes juridictions. Peut-être pour des alliances, ça pourrait être pas mal.”

Mais pour ça, il faut encore qu’elle se renseigne sur les différents protagonistes d’Harlan. C’est là que Natasha peut intervenir. Après tout, il ne faudrait pas qu’elle se tourne vers une mauvaise personne, tout comme il n’est pas impossible que certains aient déjà les yeux posés sur Cair Paravel. Là également est le travail de l’espionne. Veiller à ce qu’il n’y ait pas d’attaque surprise. Honnêtement, Lucy ignore comment Natasha fait pour avoir toutes les infos dès qu’elle le souhaite. Elle est admirable … Et un peu effrayante, à sa manière.

“Mais tu auras du temps libre aussi à Harlan” Bah quoi ? Si elle croise par hasard Ciaran, ce n’est pas utile que Natasha soit derrière. Surtout pas !!!
Natasha Romanoff

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Pronom irl : elle
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Messages : 274
Univers : Marvel comics (fin Tales of suspens #104)
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Statut civil : le bordel
Métier : justicière
Monde de résidence : Harlan
J'ai traversé le Léthé depuis : plus d'un an

   
L'espionne et la petite reine
Cair Paravel lui était agréable. Elle ne se sentait pas chez elle dans une telle époque, mais si c’était là le moyen pour qu’on lui foute un peu la paix, elle n’en demandait pas plus. Il n’était plus question d’une Yelena trop jeune en mal d’amour sororal. Oui, Yelena. Plaît-il ? Elle se posait la même question. Plus non plus question d’un Clint trop curieux qui – à moitié en deuil – lui rappelait cruellement par ses questions et son comportement qu’ils ne seraient jamais les mêmes. Elle n’estimait pas beaucoup de monde comme sa famille, ces gens se comptaient sur les doigts d’une main, mais Yelena et Clint en étaient définitivement, malgré ses nombreux… différents avec les deux. Alors oui, lorsque la moitié de sa famille lui reprochait presque ouvertement de ne pas être elle-même, elle préférait s’en éloigner, parce qu’elle avait d’autres choses à foutre que d’encaisser sans broncher une remise en question inutile de son existence quand sa vie s’était trop longtemps résumée à chercher ce qu’elle était en dehors du monstre que la Red Room avait fait d’elle. Dans cette situation, même ses anciens maîtres n'auraient pas fait mieux à lui passer l’idée qu’elle n’était personne et ne valait rien.

Donc, elle était partie car elle savait s’occuper assez pour ne plus avoir à penser aux problèmes des autres mondes. Vous pourriez applaudir car pour une fois, elle n’avait pas réglé ses problèmes à la bombe.
Si elle l’avait fait et que sa nouvelle patronne en avait eu vent, cette dernière n’aurait sans doute jamais accepté de l’embaucher comme garde du corps. On faisait meilleur CV que « a fait exploser son frère et sa sœur parce qu’ils étaient méchants avec elle. » D’autant plus que la Reine de Cair Paravel était douce, empathique et altruiste : il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu’elle n’approuvait pas les méthodes les plus violentes de Natasha, aussi l’espionne ne lui avouait pas qu’elle y retournait plus facilement lorsqu’elle était fâchée. Très efficace donc, de changer de monde pour ne plus penser à eux.

« Je suis toujours là, même quand on ne me voit pas », répondit-elle en levant les yeux au ciel.

D’accord, le bisou de Lucy la fit aussi sourire, parce que c’était là un exemple parfait du pourquoi Natasha considérait plus l’entrainement de la reine comme un divertissement bénéfique pour la jeune femme que comme un exercice particulièrement utile : Lucy était jeune, en pleine forme la plupart du temps, mais sa tendresse la rendait aussi inoffensive qu’un chaton sans griffe. Mais personne ne perdait jamais à apprendre à se défendre, ne serait-ce que pour pouvoir garder une tête plus claire en cas de problème, car la majorité des humains perdait une grande partie de ses capacités face au danger. L’excès de confiance n’était pas moins problématique, mais Natasha n’était pas près de laisser sa nouvelle protégée tomber dans ce vice.

« J’irai avec quelques jours d’avance pour apprendre ce qu’il te faudra savoir. Harlan est un nid de vautours. »

Elle n’appréciait pas l’idée de devoir y retourner, mais était moins dérangée par une perspective purement professionnelle que le reste. Ou avec Lucy. L’enthousiasme enfantin de la patronne et sa proposition innocente de temps libre, précisée comme ça presque en insistant alors que Natasha n’avait même pas encore refusé laissait penser que Lucy n’allait pas à Harlan que pour affaires.

« Je déteste le temps libre. Te laisser seule dans un monde aussi hostile et inconnu n’est pas exactement l’idée du siècle, Majesté. Ta survie étant mon travail, c’est hors de question, tu dois t’en douter. Je me reposerai quand je serai morte. »

Ou pas, donc, car elle était déjà morte. Mais Lucy n’était pas obligée de connaître tous les détails de l’histoire. En outre, un refus aussi net, butée comme était Natasha, ferait probablement réagir Lucy plus que nécessaire si elle avait des plans sentimentaux particuliers. Quelle autre raison pour la pousser à chasser sa protectrice avec si peu de subtilité. Et la rousse était curieuse, autant qu’elle ne voulait pas n’importe quoi pour trainer dans l’intimité de quelqu’un d’aussi sensible que la jeune reine.

« Ou, si tu veux à ce point un brin de solitude, prouve-moi que tu sauras te débrouiller seule. En garde, Mademoiselle, puissent tes muscles ne plus être aussi qu’ankylosés qu’hier. »

Sans la prévenir ni l’attendre davantage, Natasha lui envoya un direct au-dessus de la poitrine ; facile à parer, facile d’y répondre.
code by exordium.


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L’humour cinglant de Natasha est à noter. Lucy grimace. Elle déteste quand la rouquine n’accorde que peu d’importance à sa vie, à elle-même tout simplement. Elle ignore ce que Natasha a vécu mais des choses dures à ne pas en douter. Elle est toujours si … sur ces gardes, prête à en découdre que ce soit verbalement avec sarcasme ou avec ses poings si quelqu’un tente quoi ce soit. C’est son rôle, oui, Lucy ne le nie pas. Ce qui inquiète la jeune femme, c’est plutôt que Nat part du principe qu’il va forcément se passer quelque chose, plutôt qu’avoir foi en la paix. C’est comme si pour elle, c’était quelque chose d’éphémère. Lucy aimerait lui montrer qu’à Cair Paravel, tout peut bien se passer. Ce serait mentir, il est déjà arrivé quelques guerres mais ça n’a jamais duré.

Lucy n’a qu’un souhait, garder et transmettre à Cair Paravel, la sagesse d’Aslan. Mais elle se demande si c’est vraiment possible sans le grand lion. Elle doit avouer, il lui manque beaucoup. Sa sagesse, ses bons conseils, sa présence tout simplement. Pourtant, Natasha l’empêche de se sentir démunie et ça c’est plutôt positif.

“J’espère donc que tu te reposeras dans longtemps, très longtemps !” Parce qu’elle n’a aucune envie de te voir mourir et d’apprendre ton décès. Quelle horreur. Ce serait trop cruel.

Elle manque de se prendre le coup de Natasha mais le part avec ses bras qu’elle croise devant sa poitrine. Tournant un de ses poings de sens, elle réplique mais se fait bloquer le bras et frappe donc avec son pied en direction des hanches de Natasha.

“Dans ce cas là, je dois me surpasser parce qu’il y a quelqu’un que j’espère voir à Harlan. Ne t’inquiète pas, il ne représente aucun danger. Il est juste ….”

Lucy ne termine pas sa phrase, occupée à bloquer les coups de sa protectrice et en les rendant comme elle le pouvait, souvent en vain.

Comment qualifier Ciaran ?

“Maladroit.” termine-t-elle enfin avant de se prendre un coup qui l’envoi en arrière, sur les fesses.

Et bien, on dirait qu’il n’est pas le seul. Lucy ne s’indigne pas et se dépêche de se relever pour se remettre en garde.

“Il s’est retrouvé par hasard au château, il y a quelques jours …. D’accord, dit comme ça, c’est suspect. Mais je t’assure que ça ne l’est pas !”

Natasha Romanoff

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Natasha n'entendait pas empêcher Lucy de vivre sa vie comme elle le voulait. Jeune et innocente, la reine n'en était pas moins responsable et l'espionne n'avait pas la patience pour le baby-sitting. Autrement, elle n'aurait sans doute pas accepté de la protèger. Natasha n'avait pas le temps pour les cons. Elle était protectrice pour sûr, mais peut-être parce que son égo n'aimait pas l'échec. S'il arriverait quelque chose à la jeune reine, elle considérerait ça comme un échec cuisant et personnel, d'autant plus qu'elle s'était vautrée dans cette vie pour ne plus avoir à supporter l'ancienne, qui l'emmerdait. Elle voulait vivre comme elle le voulait et non comme elle aurait dû selon un autre univers qu'elle ne connaîtrait jamais. Puisqu'elle n'aimait pas non plus parler sentiment, nous n'insisterons pas sur l'affection qu'elle avait développée pour sa protégée. Pourquoi faire ? Les sentiments, trop souvent, étaient une faiblesse. Une fois avaient-ils eu raison d'elle, pas deux.
Elle se contente d'appuyer un peu là où Lucy restait évasive pour la forcer à dire ce qu'elle pensait et voulait réellement. Parce que Natasha n'aimait pas ne pas tout savoir, certes, mais qu'elle estimait surtout avoir besoin de ces informations pour savoir si Lucy pourrait se débrouiller seule. La volonté de la reine ne lui suffirait pas à la garder saine et sauve. La rousse sourit en l'écoutant mentionner quelqu'un. Quoi d'autre que quelqu'un ? Mais maintenant, la curiosité de Natasha était piquée, si elle ne l'était pas déjà. Elle devinait beaucoup de choses, et l'attitude légèrement fuyante de Lucy la faisait doucement rire. Ça, concentrée sur son entraînement ou les deux, ça restait à voir. Mais l'un dans l'autre, elle parlait de son ami avec une grande délicatesse, comme si Natasha était un dragon endormi qu'il ne fallait pas réveiller. Ce tact en lui-même en disait plus sur la relation entre Lucy et son ami que tous les mots de toutes les langues, mortes ou vivantes. Presque, Natasha se faisait l'impression d'une daronne peu compréhensive dont sa fille lui demanderait l'autorisation d'aller dormir chez son amoureux. Elle rigola en lui fauchant la jambe et l'écouta continuer à défendre son cher et tendre.

"Tu m'assures donc que la présence d'un cambrioleur, au mieux, à ta Cour n'a rien de suspect ? Si ta maison est à ce point ouverte à tous, pourquoi t'embêtes-tu à employer des gardes pour veiller sur les portes et patrouiller les couloirs ? "

Elle ne releva même pas le grand hasard par lequel l'ami de sa patronne se serait retrouvé dans le château. Elle ne croyait déjà pas au hasard, alors quelqu'un qui déambulait par hasard dans un château ? C'était encore moins probable. Elle haussa un sourcil et attrapa Lucy par le bras, l'amena au sol d'une manière qu'elle n'aurait jamais pu contrer même au top de sa forme et l'y immobilisa.

"Et ce cher petit ami a un nom ?"

Non, ce n'était pas professionnel, Natasha était juste curieuse. Elle irait fouiner si Lucy ne lui répondait pas.
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Elle croyait en l’innocence de Ciaran qui a été aussi surpris qu’elle … Et bien plus gêné qu’elle, lorsqu’elle lui a fait remarqué le lieu où il se trouvait. Tout comme elle n’allait pas précisé à Natasha qu’il est arrivé par les airs et qu’il avait peut-être un peu trop abusé de la boisson. Ça n'irait pas en sa faveur. En soi, elle n’a aucune raison de cacher cet élément ni de prendre sa défense, mais le fait que Ciaran puisse être jugé … Cette idée ne lui plait pas.

Lucy termine sur le sol, immobilisée mais ne cherche pas à se libérer de la poigne de son garde du corps.

“Il faut croire que les faucons et les aigles ont décidé de le laisser passer. Mais tu sais, à Narnia, ceux qui demandent une place, en auront toujours une. N’en es-tu pas toi même la preuve ? Je n’ai pas la sagesse d’Aslan, mais j’essaie de respecter sa manière de faire.”

Le sourire de Lucy se fait plus triste, évoquer Aslan est encore difficile. Ses frères et sa soeur lui manque, mais la présence d’Aslan, d’autant plus. La dernière fois qu’elle avait vu le lion, il lui avait dit qu’il s’agissait là de son dernier voyage à Narnia, et pourtant, aujourd’hui, elle est encore là, à Cair Paravel. Alors pourquoi est-ce que lui, il n’est pas là ? A quoi bon être à Narnia si Aslan n’y est pas ? Elle fait de son mieux et pense pouvoir dire qu’elle s’en sort, mais ce n’est pas pareil sans lui. Il lui manque quelque chose. Sa croyance, son affection, elle ne peut être totalement Lucy la vaillante, sans lui. Pourtant, elle est entourée, mais ça ne suffit pas.

“Ciaran. Il s’appelle Ciaran. C’est inutile de m’en demander davantage, je ne sais rien d’autre. Oh, si ! Il a des ailes ! Mais ce n’est pas un ange !”

Elle l’avait prit comme tel à cause de ses croyances. Ca peut paraître ridicule et gnangnan mais si on part du principe que Lucy a déjà rencontré le père noël et qu’ici les animaux parlent, alors pourquoi pas hein ?

“Vas-tu me laisser me lever ou on reste ainsi toute la matinée ? Et d’ailleurs pourquoi est-ce qu’on parle seulement de MA vie sentimentale ? Qu’en est-il de la tienne ma chère Natasha ? Il n’y a jamais eu d’agent qui aurait déjà fait battre ton coeur ?”

C’est vrai. Qu’est-ce qui te pousse à être aussi loin, seule à Gwendalavir ? Que cherches-tu à fuir Natasha ?
Natasha Romanoff

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Natasha esquissa un sourire respectueux, sans insister sur les politiques accueillantes du pays de sa protégée. Elle savait que Lucy croyait en le bon et préférait l'espoir, le pardon et l'unité et c'était pour cela qu'elle se ferait toujours un devoir de la préserver. La reine voyait blanc là où l'espionne ne voyait que du noir. Presque, l'optimisme éternel et les valeurs de Narnia l'énervaient, tant leur magie semblait les rendre absolument incapables de voir le mal qui s'agiterait peut-être un jour sous leur nez, mais elle n'était pas là non plus pour changer la gouvernance du royaume :
Déjà, elle n'était personne pour faire ça, car elle ne combattait pas les souverains qui pensaient à leur peuple comme Lucy le faisait. Aussi, parce qu'elle avait là flemme et qu'elle n'était pas payée pour ça. Alors, parce qu'elle voyait également qu'évoquer ses devoirs sans son guide spirituel remuait chez Lucy des sentiments peu agréables, elle passa à autre chose, revint la taquiner sur un sujet moins lourd.

Elle sourit d'un air satisfait puis explosa de rire. Elle se releva d'un bond, tendit la main à Lucy pour l'aider à se relever aussi. Elle ne lui fit pas l'affront de relever que Ciaran aurait pu n'être qu'un ami et qu'elle se trahissait seule (meme si elle se trahissait au delà des mots). Bien sûr, qu'elle n'était pas là seule à être curieuse. Elle haussa un sourcil faussement mystérieux.

"N'y a-t-il pas meilleur usage de ton temps que de m'écouter conter de si longues années d'indécence et de coeurs brisés ? "

Parler de sa vie sentimentale, quelle idée. Un long bordel de presque cent ans, Clint jaloux, des morts, des drames, et encore Clint jaloux qui lui donnait aujourd'hui la très nette impression de la rejeter. Le multivers, tout ça. Soit, qu'il en soit ainsi. Au moins, son amant meilleur ami moralisateur au possible ne pourrait plus essayer de la formater pour qu'elle change à un point qu'elle n'atteindrait jamais. Certes, Lucy était aussi bien placée pour lui faire la morale, mais elle lui prenait moins la tête, et son idéalisme collait avec l'ensemble.
Elle agita la main comme pour chasser loin d'elle toute idée de sentiment, ou une mouche.

"J'ai assez donné", rigola-t-elle. "Et passé l'âge d'aller batifoler."

Malgré les apparences, elle commençait à vieillir, ou au moins à avoir assez vécu. Elle voulait une tranquillité, déjà assez difficile à atteindre, qu'elle rejetterait sans doute le lendemain matin. Elle voulait exister, qu'on la connaisse et qu'on la reconnaisse, autant qu'on la laissait vivre sa vie comme elle l'entendait, à moitié dans l'ombre comme on l'avait dressée, à moitié à faire quelque chose pour elle comme elle ramait pour se construire. Il y avait toujours quelque chose pour venir foutre un coup de pied dans la fourmilière et à chaque fois elle repartait se terrer dans ses instincts paranoïaques et destructeurs. Elle savait qu'elle vivait par cycle et si elle voulait quelqu'un, elle voulait quelqu'un qui saurait le respecter. Cette personne n'existait plus, ici. Elle haussa les épaules.

"Ça c'est personnel. Mais les agents ont rarement l'occasion de se poser. Difficile de savoir ce qu'on cherche quand on n'est jamais la même personne d'un jour, d'un mois, d'une année à l'autre. On réfléchit la vie et les autres différemment."

Elle soupira, se décala de côté et porta un coup de coudes aux côtes de sa protégée.

"Dit comme ça, ça n'a rien d'enviable, je te l'accorde. C'est une manière de voir les choses, dirons-nous."
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