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and if only I could, I'd make a deal with God, and I'd get him to swap our places (ft. Natasha)

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Inej Ghafa
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Inej Ghafa


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Il n'y a pas une chose à Ketterdam qui se passe sans que le Spectre puisse le voir. Surtout quand les personnes ressortent par rapport aux autres. Du moins, aux yeux d'Inej. Elle connait les rues de la ville autant que les habitants, et les personnes qu'elle peut typiquement apercevoir.  Bien qu'elle sache qu'il n'existe pas de meilleure personne que Natasha Romanoff pour se fondre dans la masse, pour le coup, Inej ne voit qu'elle. En bonne compagnie, visiblement. Perchée sur les différents toits de la ville, comme à son habitude, elle guette toutes les informations qui peuvent être intéressantes pour Kaz, et avec un certain plaisir, elle passe du temps à voir la Ménagerie s'écrouler un peu plus chaque jour. C'est peut-être la première fois qu'elle prend autant de plaisir à voir un plan de Kaz se dérouler sans accroc, et à regarder peu à peu Tante Heleen être réduite en poussière. La peur qu'elle a ressenti pendant tant d'années laisse place à une délicieuse vengeance. Oh, elle ira lui rendre visite à la fin.

En attendant ce moment, elle suit les pas de Natasha via les toits. Elle sait que la rousse l'a rejoint pour une raison précise : il y a toujours du boulot à faire. Le problème restant, c'est que le Spectre, aussi agile soit-elle, reste inadaptée pour des vrais combats. Kaz lui a appris à se battre comme les voyous du Barrel, pour affronter ceux-ci exactement. Si elles veulent vraiment faire du bon boulot, il faudra d'abord lui apprendre à être meilleure combattante.

Son regard rencontre celui de la rousse. D'un geste, elle lui indique de la suivre discrètement : direction le Crow Club. Depuis leur coup de la vente aux enchères, le bâtiment s'est fait... Une nouvelle beauté. Comprenez qu'on ne voit presque lui parce que sa façade est obscure, plus grande, et respire la richesse. Kaz doit certainement prendre un bain de kruges chaque jour grâce à ses affaires. Elle l'imagine très bien, étrangement. Enfin. Elle l'imagine habillé dans un tel bain, évidemment. Des fois, elle se demande s'il y a bien de la peau derrière ses vêtements, si les gants ne cachent pas, au final, la partie la moins abîmé de son corps. Chacun cache ses cicatrices comme il le peut, elle imagine. Elle, elle les cache derrière sa tête haute, ses quelques dagues, et ses dictons sulis. Elle se demande comment Natasha cache ses cicatrices. Peut-être qu'elle a trouvé une manière de soigner certaines, avec la compagnie de la bonne personne. Elle ignore avec qui elle se trouve, mais a priori, la femme ne devrait pas lui présenter un homme qui représente tout ce qu'elles veulent anéantir. Sur ce coup-ci, elle décide de faire confiance à une des rares mains tendues qu'elle a rencontré lors de ces derniers périples.

Sans un bruit, elle s'infiltre dans le Crow Club grâce à une fenêtre, et se retrouve en un rien de temps à ouvrir les portes de celui-ci face à la rousse. Un sourire se glisse sur le visage de l'adolescente alors qu'elle se pousse pour les laisser passer.

-Ne vous laissez pas prendre aux pièges par les joueurs. Ceux qui se font plumer peuvent particulièrement se montrer convaincant pour vous refourguer leurs problèmes, dit-elle en lançant un regard noir à un joueur qui tente de les héler. Apparemment, le fait d'être liée à Kaz fait très bien son effet. Avec un air satisfait, elle leur indique les escaliers qui vont vers le bureau de Kaz. Je ne pensais pas que tu viendrais accompagnée, finit-elle par dire en lançant un regard à l'homme inconnu.
Natasha Romanoff

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And if only I could, I'd make a deal with god and I'd get him to swap our places
Il n’existait que peu de personnes sur cette terre qui tiraient naturellement plus la gueule que Natasha Romanoff. Elle souriait davantage par besoin qu’autre chose.  Pourtant, ce soir, même pour ceux qui connaissaient son caractère peu engageant, elle semblait particulièrement fâchée. Elle n’arrivait pas à ne pas en vouloir à la situation, à ce monde de merde qui avait tout l’air d’une illusion piégeuse. C’était une spécialité de la Red Room, elle n’avait pas l’intention de retomber dans leurs filets, elle avait l’habitude des ennemis qui restaient tapis dans l’ombre.
Mais elle rencontrait d’autres problèmes, bien plus fourbes et efficaces. Elle était toujours très prompte à la violence, mais cette tendance s’accentuait quand elle était loin de ses rares proches, autant que ce vieux réflexe de broyer du noir et d’imaginer le pire. Alors oui, elle avait retrouvé Yelena, ainsi que la trace de Clint, mais la première rencontre l’avait convaincue d’éviter la deuxième. Elle détestait espérer dans le vide, alors elle se refusait à espérer que Clint la reconnaitrait, ne pleurerait pas de joie de la retrouver vivante et qu’il se contenterait d’être lui-même. Elle n’y croyait pas une demi-seconde, le monde savait trop bien comment se montrer cruel pour ça.
Alors, elle l’avait évité, jusqu’au jour où elle avait eu besoin de lui. Comme souvent, direz-vous. Elle s’était pointée sous son nez le cœur fermé, parce que la situation ne se prêtait pas à autre chose, et s’en était félicitée en voyant sa gueule d’idiot et constatant son état catatonique, la même dégaine d’abruti que lorsqu’il l’avait revue vivante la dernière fois. Mais il n’avait plus aucune raison de la regarder comme ça. Il devait savoir qu’on l’avait faite revenir d’entre les morts. Natasha en avait déduit qu’une fois de plus, le monde était sadique, qu’il lui avait jeté sous les yeux un homme qui n’était plus le sien.

« J’ai besoin de toi. »

Et sans davantage d’explication, elle avait trainé avec elle son ex en état de choc à sa suite. Il finirait par en sortir tôt ou tard, quand il comprendrait qu’il n’était pas dans un rêve. Ça pourrait prendre un moment, mais s’il avait réussi une fois à se persuader sans preuve qu’elle était vivante, même une autre version de lui finirait par regarder la réalité en face. Là viendraient mille et unes questions auxquelles il n’était pas le moment de répondre, mais elle espérait que son professionnalisme prendrait le dessus. Il devait bien avoir vu pire, s’il voulait qu’un jour elle accepte de le considérer comme Clint Barton.
Natasha avait sorti Clint de chez lui parce que malgré tout, il restait celui ici en qui elle avait le plus confiance pour l’accompagner en terrain inconnu. Quand Inej l’avait faite venir à Ketterdam, elle avait eu un très mauvais présentiment. Elle ne doutait pas forcément d’Inej, mais de l’entièreté de l’environnement et du patron de sa protégée, dont la loyauté lui était acquise. L’espionne le comprenait d’autant plus que ses allégeances n’étaient pas près de changer, en dépit de sa prétendue solitude chérie qu’elle brandissait à tout va comme un bouclier – très efficace.
Elle avait abandonné l’idée de mettre Clint sur les toits, parce que ceux de Ketterdam étaient le terrain de jeu d’Inej et qu’un allié caché, un homme de surcroit, attiserait sa méfiance. Elles n’avaient aucune raison de se méfier l’une de l’autre, n’est-ce pas ? Autant continuer là-dessus, ne pas créer de tension inutilement. Amener Clint était déjà assez ambitieux comme ça, mais sans davantage d’information, Inej devait se douter qu’elle ne viendrait pas seule. Elle devait le savoir depuis qu’ils avaient mis le premier pied dans l’enceinte de la ville.

« Tu m’as demandé de venir au cœur de Ketterdam, pour je ne sais toujours pas quelle raison obscure. Tu pouvais te douter que je n’irais pas me fourrer seule chez l’enfoiré le plus prospère de ce bled pourri. »

Elle haussa un sourcil pour souligner son incompétence passagère sans s’attarder dessus. Oui, elle en attendait beaucoup d’Inej, en toutes circonstances, mais si la jeune femme tenait vraiment à devenir meilleure et meilleure, il lui faudrait aussi à utiliser sa tête correctement. Et elle était loin d’être conne en plus d’être douée dans son art, sans quoi elle n’aurait jamais survécu à sa condition ou ne serait jamais sortie de son bordel, pour commencer. Son patron n’avait pas l’air le genre à s’encombrer de sombres cruches.

« C’est un ami. »

Elle secoua légèrement le bras de Clint.

« Explique-moi plutôt pourquoi tu me donnes l’impression de vouloir braquer ton propre patron, et j’envisagerai de le faire seul, si c’est ça que tu veux. »
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Yelena avait vraiment frappé sacrément fort pour que je me retrouve dans un autre monde. Si j'avais bien tout compris de ce qu'avaient expliqué les autres, il était même possible que je sois dans une autre réalité. Foutue vie, j'vous jure... Décidément je serai vraiment en retard pour Noël. Mais a priori, je dois surtout ramener le morceau de miroir que j'avais dans ma main à mon réveil (douloureux, merci Yelena) à un type dont j'ignore tout, à commencer par sa localisation. Je me demandais ce que je pouvais faire pour trouver des pistes, parce que les gens que je croisaient avaient davantage l'air déterminé à vivre leur vie plutôt que de ramener les éclats. C'est pas grave, donnez-les moi, je vais m'en occuper ! J'ai une maison en pain d'épices à construire avec ma famille, moi ! Je ne comprends pas pourquoi ils s'attardent ici. Est-ce qu'ils n'ont pas des proches qu'ils souhaitent retrouver chez eux ? Qu'est-ce qui peut bien être si formidable ici qu'ils aient perdu toute volonté de faire autre chose ?

Je n'étais clairement pas prêt pour la réponse à ce questionnement intérieur. Elle était presque littéralement tombée du ciel. Devant moi se trouvait Natasha. Elle ne devrait pas être là, elle s'est sacrifiée pour sauver le monde, sans aucun espoir de la ramener, et pourtant elle se tenait en face de moi, en chair et en os. Elle me parlait, mais sa voix parvenait à mes oreilles dans un bruit étouffé, comme si mes appareils auditifs étaient défectueux. Le sol semblait tanguer sous mes pieds, l'irréalisme de la situation était incroyable. Et pourtant, c'était bien elle. Avec quelque chose de subtilement différent. Je sais reconnaître Natasha quand je la vois, et ce n'est pas vraiment elle. Serait-elle une sorte de double du multivers ? Est-ce seulement possible ? Après tout, qu'est-ce que je connais du multivers, si ce n'est ce que j'ai pu en voir dans quelques films ?

Sans davantage de cérémonie, Natasha m'avait demandé mon aide. Enfin... "demandé" à sa manière. D'une façon que je n'avais pas subie depuis de très longues années. De toute façon, j'étais trop sonné pour protester. J'essayais de comprendre, regrettant par instants de ne pas avoir ce fameux diplôme en je-sais-pas-quoi que Banner et Stark avaient. Ça m'aurait sans doute aidé, presque paru une évidence. Mais là, je séchais complètement. Je suivais la rousse sans poser de question, sans dire un mot. Je finirai bien par assembler les pièces du puzzle à un moment donné.

Ketterdam. Une petite bourgade dans le style médiéval. C'est pas supposé être son délire le LARP, si ? Enfin... pas comme je l'avais expérimenté avec Kate à New York. Nous croisons une jeune fille bien plus mature qu'elle n'y paraît. Nat semble la connaître. Nous l'avons suivie à l'intérieur d'une espèce de taverne, et j'espérais comprendre davantage la situation, mais il n'en était rien. Mes yeux vont de l'une à l'autre comme un spectateur de Roland Garros qui suit la balle du regard. Le pire, c'est qu'elles ne font même pas comme si je n'étais pas là, mais qu'elles semblent m'inclure dans ce bourbier incompréhensible.

— Dites... est-ce que l'une de vous pourrait m'expliquer ce qu'on fiche là ? Et qui tu es ? Il y a de quoi manger ou boire ici d'ailleurs ?

C'est pas que j'aie particulièrement faim ou soif, mais je cultive intérieurement cette pensée illusoire que j'aurai davantage d'assurance si je ne reste pas là les bras ballants, à les observer s'envoyer des phrases banales qui ressemblent trop à un message codé.
Inej Ghafa
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Inej ne se décrirait pas comme susceptible. Parmi les sulis, il est presque impossible de l'être, d'ailleurs. Ils vivent sur la route toute l'année, ils se marchent les uns sur les autres dans leurs roulottes et ils ont l'habitude d'être persécuté par les autres peuples. Si on part de ces informations, il est compliqué pour un suli, qui vit dans les dictons de ceux-ci, de pouvoir se vexer ou se courroucer, sinon ils ne pourraient plus vivre. C'est comme s'ils s'excusaient à chaque fois qu'ils marchaient sur les pieds de leurs compatriotes - ils ne feraient que dire qu'ils sont désolés et tout autre dialogue serait impossible. De ce fait, Inej s'était toujours considérée comme ouverte d'esprit et peu encline à chercher à des ennuis ou encore à se disputer avec quelqu'un, à moins que ça ne soit pour des raisons très personnelles. Etrangement, il n'y a qu'avec Kaz qu'elle a des semblants de dispute. Même Jesper n'a jamais eu le droit à voir la suli énervée. Déçue, assez souvent. Mais pas énervée.

Elle avait oublié le pique qu'elle ressent lorsqu'elle sent que la susceptibilité se pointe, lorsqu'il y a un peu d'énervement qui boue dans son sang. Le pire c'est que ce n'est pas parce que Natasha est venue en compagnie d'un homme, mais bien parce qu'elle insulte Kaz face à elle, sans éprouver le moindre regrets. Elle avait tout simplement oublié à quel point elle peut se montrer brutale et particulièrement hargneuse lorsqu'il s'agit du bâtard du Barrel. Elle aurait été prête à tuer tout les Dregs s'ils étaient venus à bout de lui. Bien qu'elle ne peut pas réellement nier que Kaz Brekker est effectivement l'enfoiré le plus prospère de Ketterdam, après tout, les mythes sur la cruauté de Kaz sont connus depuis longtemps et tout le monde sait que sa richesse, il l'a eue en détruisant les personnes les plus hauts placées de la ville. Mais elle connait aussi l'envers du mythe, sauf qu'elle ne peut pas se permettre de le partager. Peut-être est-ce cela son secret le mieux gardé ; ce qu'il y a en dessous des gants du chef des Dregs.

-Aucun de vous n'a pensé à observer ce qu'il y avait jusqu'ici ? demande-t-elle en arquant un sourcil, cherchant par répercussion à un peu frapper dans leur fierté. Elle leur tourne le dos et commence à grimper les escaliers, allant loin des oreilles indiscrètes. Jamais personne ne va à l'étage, qui de toute façon, est gardé par des dregs. Je suis Inej et il n'y a rien à boire ni à manger qui soit dans vos finances, crois-moi. Ensuite, Kaz Brekker n'est pas mon patron. Je n'ai aucun contrat avec lui et je ne porte pas le tatouage de son gang, alors la prochaine fois que l'un de vous me parle de patron, je considère que vous employez juste un mot différent pour me mentionner, dit-elle en se tournant vers eux pour appuyer ses derniers mots.

C'est la vérité, le Spectre ne travaille plus pour Kaz Brekker. Leur dette a été réglée avec les disparitions de Van Eck et Rollins - même avant. Il avait prévu qu'elle s'en aille bien avant que leurs soucis soient réglés. Elle considère qu'elle ne travaille plus pour lui mais avec lui, en attendant de repartir sur les mers ou alors de changer de monde, peut-être. Il y a encore un tas de choses à découvrir et cette histoire d'éclats de verre l'intrigue assez bien. Elle est le Spectre, après tout, rien ne peut se passer sans qu'elle ne le sache. Elle pourrait récolter toutes les informations nécessaires et prévoir une nouvelle heist avec Kaz, bien que cela perdrait en goût sans leurs amis.

Une fois arrivée au bout de l'escalier, elle ouvre la première porte qui est son espace à elle. Un semblant de chambre et de bureau qu'elle commence doucement à aménager. Puisque les lieux ont changé et qu'elle a été absente longtemps, elle n'a pas encore eu l'occasion de s'atteler à en faire quelque chose de digne. Mais il y a au moins un lit, parfaitement refait, et un bureau qui n'a que du papier blanc dessus et un stylo. Inej ne garde jamais rien de ce qu'elle reçoit - ça serait trop risqué pour elle. Sa fenêtre est fermée, elle seule possède l'astuce pour l'ouvrir depuis l'extérieur... bien qu'aucune personne assez folle pour s'aventurer jusqu'au toit du Crow Club.

Pour l'heure, elle doit ouvrir cette fenêtre, c'est donc ce qu'elle fait. Une magnifique vue sur Ketterdam, sur les bâtiments les plus importants, notamment les bordels. Elle désigne les deux plus importants : La Rose Blanche et La Ménagerie, là où Inej a été forcée de travailler.

-Les bordels sont agités, et à juste titre. Aujourd'hui, une délégation vient à Ketterdam pour négocier des nouveaux accords commerçants avec les autres pays du Nouveau Monde. Et le député envoyé, Zimmerman, apprécie tout particulièrement les bordels. Autant dire que les deux se sont pressés pour envoyer des courriers dans tout les sens et avoir droit aux meilleures filles grâce à des esclavagistes. Évidemment, aucun de ces deux lieux n'aura le droit de présenter une quelconque jeune fille. J'ai lu tout leurs échanges : j'ai les lieux de rendez-vous de chacun, et surtout les itinéraires des véhicules. Leurs chemins se croisent. Une pierre, deux coups, dit-elle en se dirigeant vers son bureau pour leur montrer le plan de la ville et les endroits qui les intéressent particulièrement. Maintenant, vous savez pourquoi vous êtes venus.
Natasha Romanoff

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« Question d’efficacité et de confidentialité, et n’en déplaise à ma curiosité personnelle, personne ne doit avoir tous les détails, Inej. Si on avait été capturés avec les informations que tu détiens, ça aurait compromis toute ton idée. Alors que seule, mais avec ton plan toujours intact, tu aurais pu essayer de t’en charger seule, sans la menace de la corruption au-dessus de ta tête. Ta mission est beaucoup plus adaptable et facilement gérable quand tu peux te passer de tes pions sans risque. Je connais la géographie et le paysage politique du coin, je n’avais pas besoin de plus jusque-là. Sinon, autant travailler seule. »

Ce n’était sans doute pas la réponse à laquelle Inej s’attendait, car Natasha avait bien senti que c’était là une réplique de fierté lancée pour répondre à l’insulte qu’elle avait faite à son… ami, partenaire, allez y croire. Mais bon, ils n’étaient pas là pour argumenter sur les patrons et l’influence subtile des hommes de pouvoir, car elles pourraient y passer plus que la nuit et que Clint aurait vite envie de passer par la fenêtre. Si Inej voulait se considérer libre, ça ne lui ferait que du bien, mais Natasha n’exclurait jamais l’idée de lui trancher la tête s’il en venait à lui faire du mal.
Non pas qu’elle doutait de la capacité de la Suli à prendre soin d’elle, car Inej savait se défendre très correctement, mais elle était encore jeune, traumatisée, vivait chez l’homme manipulateur qui l’avait libérée en premier de sa condition… jusqu’au jour où elle arriverait à convaincre Inej que planter une dague dans un cœur n’était pas un drame, l’espionnerait se méfierait de cette situation. Elle gardait ses doutes pour elle simplement car elle n’avait aucune légitimité à les exprimer, alors elle écouta les informations du Spectre en silence, réfléchit en même temps.
C’était à la fois triste, tendre et un peu inutile de les avoir déplacés pour si peu. Inutile, car ce n’était rien d’insurmontable pour une personne seule. Tendre car Inej donnait l’impression d’attendre la validation de son maitre de stage sur son travail. Et triste, infiniment plus triste que le reste, car Natasha avait encore en tête le souvenir de leur première rencontre, en de circonstances similaires, d’une Inej impulsive, terrorisée et dépassée par une situation où elle aurait préféré mourir plutôt que de retourner dans le système. Craignait-elle une issue similaire, sans qu’une Natasha infiltrée soit là pour sauver sa journée ? C’était possible, mais infiniment triste. Aussi objectivement plus efficace et réaliste de ne pas trop prendre confiance en elle et de ne plus se lancer tête baissée dans des problèmes ingérables. Pire encore, aucune des idées de Natasha n’allait lui plaire, une encore moins que l’autre, mais Clint serait ulcéré par la seconde :

« Ça va dépendre de comment tu veux gérer la situation. J’adore le chaos, mais ce n’est pas ma ville. Rapide, efficace : on fait tout péter pour qu’une bombe passe en priorité absolue, on sauve les filles sans que personne ne s’intéresse plus à elles et on disparait. Mais ça forcerait une instabilité politique pour une durée indéterminée, probablement très longue et on ne gérerait pas forcément les dégâts collatéraux. »

Elle n’eut même pas besoin d’un coup d’œil à Clint pour savoir qu’il n’approuverait pas, même pas de loin.

« Aussi, on s’arrêterait là. J’ai une autre idée pour qu’on aille récupérer les esclavagistes, et possiblement sauver les autres filles. Parce que tu ne me feras pas dire qu’ils n’en ont pas amené d’autres. Si les bordels voulaient absolument la meilleure, ils ont dû en ramener une floppée avec laquelle ils ne voudront pas repartir, ils tenteront forcément de les vendre avant de repartir. Si ce n’est pas déjà fait bien sûr : tu as dit deux filles. On prend leur place, drogue un verre de vin pour que le député parte dormir bien rapidement et on fout un désordre monstre pour qu’il pense juste avoir trop bu et tout oublié, puis on se taille. Au pire, il ne pourra rien prouver. On a la nuit pour retrouver les esclavagistes et les filles qu’il leur reste à vendre. Clint, tu évacues les premières en sécurité et si tu as le temps, tu reviens couvrir les extérieurs de notre position. Inej, on repartira seuls avec Clint et les filles pour les établir dans un autre monde. C’est un gigantesque foutoir pour les nouvelles arrivées, ça sera encore plus facile de leur faire une nouvelle identité loin des esclavagistes. Tu peux aussi bien ne même pas venir là où loge Zimmerman et aider Clint avec le reste. Tu serais plus à même ne pas paniquer ni gêner la mission qu’une fille qui n’a rien demandé, mais je ne t'impose rien. »
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Je dois reconnaître qu'Inej a une certaine efficacité dans sa façon de présenter les choses. C'est étonnamment clair et concis, et je comprends bien mieux la situation qu'à l'origine. Un peu déçu et piqué dans ma fierté qu'elle juge que rien de comestible dans cet établissement soit dans mes moyens, mais... après tout, je ne sais pas exactement combien j'ai en poche. Mon arrivée dans ce monde et la dérouillée que Yelena m'a mise m'ont trop sonné pour que je pense à quelque chose d'aussi terre à terre. Donc mieux vaut ne pas me formaliser. Je hoche la tête en signe de compréhension et jette un œil par la fenêtre que la jeune brune vient d'ouvrir. La ville se dévoile et témoigne d'un certain charme, si on apprécie le médiéval. Ça me fera des tas de choses à raconter à Kate à mon retour. Faudrait que je lui propose de venir passer Noël avec nous, c'est une brave gamine. Enfin, avant de penser à ça, il faut déjà que je réussisse à rentrer dans mon monde, et à régler le souci avec Yelena. Et pour y arriver, il faut déjà solutionner cette histoire de proxénétisme.

Voir que Natasha est bien plus au fait que moi de la géopolitique de Ketterdam me donne la sensation d'être ralenti, comme si je devais faire avec des appareils auditifs défectueux. Je me sens en retard sur les filles, et nécessiteux de rattraper le train en marche pour ne pas être définitivement largué dans les profondeurs abyssales de l'incompréhension. Alors j'observe rapidement la ville, je remarque des perchoirs potentiels pour l'attaque, le repli, la défense ou tout à la fois. Mes réflexes en la matière sont toujours fiables, c'est rassurant. Je regarde avec attention la carte de la ville, pour tenter d'en mémoriser la géographie et situer, au vu des bâtiments aperçus par la fenêtre, l'emplacement de l'établissement où nous sommes. Un petit "vous êtes ici" aurait été le bienvenu pour gagner du temps, mais j'imagine que ça aussi, c'est au-dessus de mes moyens.

J'écoute d'une oreille la conversation des deux femmes, me demandant pourquoi Natasha avait fait appel à moi. Après tout, elle a déjà eu à gérer pire que ça comme intervention, sans forcément avoir besoin de mon aide. Je prends cet appel de sa part comme un pas vers moi, bien qu'elle me laisse un sentiment un peu étrange. Le plan qu'elle commence par exposer fait rater un battement à mon cœur. Une bombe, en pleine ville ?! C'est totalement insensé et déraisonnable ! Le feu va se propager comme une trainée de poudre sur tous les bâtiments mitoyens, pour peu qu'ils aient du bois dans leur structure externe, et le chaos politique qu'elle évoque sera le cadet de nos soucis si on transforme la ville et ses habitants en un tas de cendres pour sauver quelques filles. Non pas que je remette en question la motivation et l'objectif de cette opération, mais c'est bien trop cher payé pour un tel résultat.

La seconde option toutefois me semble plus raisonnable. C'est risqué, bien sûr, mais tout ce petit complot que nous fomentons l'est de base. Évacuer les filles, assurer les arrières d'Inej et Nat en cas de débordement, fournir une couverture en cas de repli imprévu, c'est totalement dans mes cordes —et je ne parle pas de celle de mon arc.

— Si je peux me permettre, j'ai une nette préférence pour l'option numéro deux. C'est plus discret, plus sécuritaire pour les riverains qui n'ont rien demandé, et... raisonnable en somme. Mais bon, j'ai pas tellement envie de passer pour un planqué, c'est certain que je ne serai pas celui qui sera le plus exposé au risque, donc le choix vous revient mesdames. Dans tous les cas, si on part sur cette solution, et qu'Inej ne veut pas faire partie des malheureuses élues aux côtés du député, je pourrai avoir besoin de toi pour que les filles acceptent de me suivre sans poser de question ni craindre le fait que... bah ce soit un homme qui vienne les chercher. De mon côté, c'est le seul souci potentiel avec ce plan, l'éventualité qu'elles aient trop peur de me suivre pour le faire. Parce qu'on aura beau faire tout ce qu'on voudra, si elles ne sont pas évacuées, ce sera un échec critique. L'idéal serait de préparer le terrain en réussissant à prévenir et convaincre une meneuse dans chaque établissement, mais j'ai l'impression que niveau timing, c'est un luxe qu'on va avoir du mal à se payer.

Je regarde la brune et la rousse tour à tour, priant intérieurement pour qu'elles ne décident pas de garder l'option "bombe" au vu de ce que j'ai dit. J'aurais pu garder mes inquiétudes pour moi et y aller en mode yolo, mais j'estime qu'une bonne décision est une décision prise en connaissance de cause, avec toutes les informations partagées en transparence. Si ça se trouve, Inej a déjà préparé le terrain et je me fais du souci pour rien. Mais un homme averti —ou en l'occurrence une femme— en vaut deux.
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-Mais je n'ai pas choisi n'importe qui pour m'accompagner sur ce plan. Si vous aviez dû vous faire capturer, je savais que vous n'auriez révélé aucune information. Sinon, je me serai contentée de demander de l'aide aux habituels de Ketterdam, dit-elle avec tranchant.

Elle aurait très bien pu demander de l'aide aux Dregs, Kaz lui aurait volontiers prêté ceux qui lui sont les plus loyaux ; mais ça lui aurait quand même demandé deux fois plus de travail. Parce que s'ils sont loyaux au gang, elle n'est pas sûre qu'ils lui auraient été loyaux à elle et ses idéaux. Et elle a appris qu'avec les membres, il vaut mieux avoir un plan de secours : or, ça, c'est plutôt le terrain de Dirtyhands et pas le sien. Cependant, elle ne doute pas qu'à l'heure qu'il est, il doit s'assurer aussi de son côté que tout se plan se déroule sans trop d'accrocs et bien que ce fait la vexe, comme quand il l'a forcée à travailler avec des filets, il y a une partie d'elle qui apprécie ce geste. Si seulement il pouvait exprimer plus facilement ce qu'il ressent au lieu de laisser Inej deviner subtilement par ses actions. Mais ce n'est pas le débat du soir.

Peut-être que Natasha et Clint ne voient qu'un jeu d'enfant, mais Inej voit autre chose. Quelque chose qu'elle garde pour elle comme un secret bien gardé. Certainement car la rousse lui dirait que la justice n'a aucune place dans ce qu'elles font et dans ce genre de ville, mais la Suli n'en n'a cure. Ketterdam est chez elle, et si au début c'était par dépit, à présent, elle sait qu'elle ne veut pas en partir parce qu'elle a les moyens de faire changer les choses. Bien sûr, cette ville restera bouffée par les gangs et sa soif de pognon, mais elle peut la dévier un peu de ses travers originaux. Elle écoute Natasha qui propose de tout exploser ─ Inej y a déjà songé, plus par rage qu'autre chose mais s'en voudrait de risquer autant de vies ─ avant de proposer quelque chose qui se rapproche un peu plus de ce qu'elle a en tête. Clint souligne en point intéressant en songeant qu'aux filles ne voudront certainement pas faire confiance à un autre homme, même s'il semble venir comme un salvateur.

-Bien sûr qu'ils voudront tout vendre. Et ils en ont déjà vendu. Il était évident que pour l'occasion ils viendraient en avance et j'ai déjà des personnes qui les ont trouvées et les font s'échapper en ce moment même. Il nous reste celles qui arrivent, que ça soit par voie connue ou inconnue. Je connais la voie inconnue et Kaz s'est chargé du bon accueil des esclavagistes là-bas ─ nous reste les routes. On a tout bloqué et détourné pour qu'ils arrivent à ce point de croisement, pile entre les deux bordels. Natasha, tu iras seule pour amadouer Zimmerman et il faudra l'emmener au point de rencontre de tout ce beau monde. Pendant ce temps, je me faufilerai dans les deux bordels pour récolter ce dont j'ai besoin. Clint, tu porteras aussi un déguisement. La Stadwatch, les gardes de Ketterdam, sont souvent payés pour fermer les yeux quant à ce qui se passe. Tu prétendras faire partie de ceux qui ont été payés pour ignorer le commerce des bordels. Il est 21h06 et pour 22h30, tout le monde doit être au point de rencontre et on libérera toutes les filles qu'on peut. Référez-vous à l'horloge, elle est visible depuis quasi tout les bâtiments où nous irons. Justice sera rendue et vous pourrez embarquer au Quai 5, c'est celui que Kaz possède. Mon bateau vous y attendra ainsi que mon équipage, je partirai pour une petite virée avec vous jusqu'au Bifrost. Des questions ? demande-t-elle en regardant les deux acolytes.

En quelques pas, Inej ouvre une armoire et en sort une des tenues des gardes de la Stadwatch en estimant que ça correspond à l'apparence physique de Clint puis ressort des tenues recueillies en sauvant d'autres filles des bordels. Rien qu'à revoir la sienne, elle sent quelque chose qui se tord dans son estomac, mais elle ne perd pas pied. Ce soir, ils vont comprendre qu'ils n'est plus question que l'un d'entre eux soient les maîtres du jeu. Elle est le Spectre et elle saura faire triompher la justice pour une fois.
Natasha Romanoff

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T'es vraiment une pute. Natasha ignorait cette voix, cet instinct qui lui rappelait avec ce genre de manoeuvre qu'elle n'était souvent rien de plus que le nom qu'elle portait. Une veuve noire. La réputation de cette araignée n'était plus à expliquer et c'était précisément ainsi qu'on l'avait éduquée gamine, qu'on lui avait  d'abord appris à tuer. Plaire, séduire pour endormir tout soupçon jusqu'au moment parfait pour porter son coup fatal. C'était la technique la plus simple, basique, efficace qu'on leur enseignait.
Même passé les assassinats, rares étaient celles et ceux qui se méfiaient du visage doux d'une jeune femme à peine la trentaine qui renvoyait toujours l'énergie qu'on attendait d'elle. Jamais, en presque cent ans, deux vies et plusieurs Mondes, l'expérience ne lui avait prouvé le contraire. Les humains étaient cons. Les hommes, éduqués comme ils l'étaient, bien souvent trop ancrés dans le pouvoir que leur conférait la société patriarcale et l'argent pour voir au-delà de l'évidence. Zimmerman n'était pas diffèrent; pervers et imbus de lui-même. Natasha l'aurait tué sans le moindre état d'âme si elle n'avait pas voulu suivre le plan d'Inej jusqu'au bout. Il aurait fini la nuit avec la tête sur une pique et le corps à la mer.
Mais elle voulait surtout voir comment Inej se débrouillait à échafauder et mener seule un plan aussi incertain. Tout tenait à la manière d'un château de cartes et menacer de retomber à chaque seconde. Le plan du Spectre incluait tant de variables que pour un sujet qui l'aurait moins touchée, Natasha se serait fait un plaisir d'envoyer valser une carte sur le côté pour voir comment Inej improvisait. Elle aurait d'autres occasions et elle n'avait pas moins envie de savoir ce qu'Inej avait prévu pour cette nuit.
L'heure du rendez-vous qu'elle leur avait fixé approchait et tout le monde devait être en route pour le croisement qu'elle avait choisi. L'espionne attendait ce moment avec l'impatience d'une enfant devant les portes fermées de Disneyland. Que ce soit ou non de la prétention, elle estimait n'avoir aucune raison de s'en faire. Dans le pire des cas, elle embarquait Clint avec elle et disparaissait d'où ils venaient. Foutre un encore plus gros bordel que celui qu'ils avaient déjà foutu était une astuce qui n'avait elle non plus plus besoin de faire ses preuves. Elle flirtait presque trop souvent avec le chaos pour souhaiter que ce soir se passe sans encombre. Natasha  voulait au moins arriver à ne plus avoir à flirter avec l'énorme porc qui l'avait suivie avec la docilité d'un labrador. C'était bien là sa seule ressemblance avec ce chien. Ça et peut-être les longs poils gras et sales qui s'échappaient du col de sa chemise si serré pour son cou qu'il en avait défait deux boutons. Il était même difficile de dire s'il en avait réellement un tant il était gras. Ses mentons se comptaient par cinq et Natasha rigola en pensant qu'elle n'était même pas sûre de lui trouver l'artère si elle essayait de lui trancher la gorge. Son rire illumina les grands yeux globuleux du politicien qui dû prendre ça comme un compliment pour ce qu'il venait de dire.

Natasha leva les yeux. Il était 22h30. Tout était bien. Elle espérait juste qu'Inej ne trainerait pas, car les bordels étaient reconnaissables. Jamais Natasha n'accepterait d'y foutre un pied avec cet homme repoussant, même si elle savait parfaitement qu'elle ne risquerait rien. Il aurait touché le sol avant d'avoir réussi à la toucher elle, mais Inej avait spécifier de l'amener vivant. Quelle perte de temps. Qu'allait-elle en faire de toute façon? Le déshabiller sur la place publique et le faire déambuler nu dans les rues en agitant une cloche au dessus de sa tête pour expier ses péchés ? Drôle d'idée. Inej ne tuait pas, et Natasha trouvait parfois ses convictions contre-productives. Cette ville était si corrompue qu'il n'y aurait aucune justice pour les filles que les esclavagistes avaient faites souffrir pour lui. Il n'y aurait que celle qu'Inej voudrait bien rendre et si ce n'était pas cruel, si elle n'avait pas pu comprendre les sentiments de sa protégée, Natasha aurait pris plaisir à imaginer le dilemme que la situation lui imposerait. Si elle se dépêchait d'arriver. 22h31.
Inej Ghafa
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L'idée de se servir d'elles comme d'appât n'enchante pas réellement Inej. Cependant, il faut savoir faire des sacrifices et elle est prête à enfiler cette vieille tenue si ça veut dire qu'elle peut libérer des autres filles avant qu'elles ne vivent ce qu'elle a vécu au sein de la Ménagerie. Chaque pas qu'elle fait dans cette tenue est douloureux, lui donne l'impression qu'on l'enchaine et qu'on serre les chaînes au point que sa circulation sanguine s'arrête. Elle a la sensation d'étouffer, sent les mains de ces inconnus qui la touchent encore et encore. Tout revient comme une vague, comme si elle se noyait ; mais elle garde la tête hors de l'eau parce que son plan ne peut pas foirer, elle le refuse. Kaz n'aura pas besoin de sortir son plan B et elle, elle rendra justice. Peut-être que sa justice n'est pas divine mais elle donnera une bonne leçon aux esclavagistes ; elle ne les tuera pas, cependant elle a bon espoir qu'ils prennent assez peur pour arrêter leurs activités. Et s'ils ne le font pas... Eh bien, elle a des dagues et elle les a déjà utilisées.

Comme prévu, les patrons des bordels sont ensevelis par tout ce qui arrive. Et surtout dérangés par ce qu'ils ont entendu auparavant. Elle n'a pas réellement demandé aux Dregs de faire dans la discrétion, c'était l'objectif. Et il ne faut pas avoir une intelligence incroyable pour comprendre que le coup vient des Dregs. S'ils trouveront aisément le bâtard du Barrel, le Spectre est plus compliqué à trouver. D'habitude elle se trouve dans l'ombre, mais là, elle se trouve dans les couloirs de la Ménagerie, à éliminer tout opposant. Elle s'est occupée précédemment de l'autre bordel et a envoyé les filles sauvées auprès d'une partie de ses équipes de la soirée. La Ménagerie, c'est une affaire personnelle. Elle passe d'abord par le bureau de Tante Heleen, ses yeux en quête de sa caisse. Grâce aux techniques de Kaz, elle crochète le verrou, bien qu'elle ne soit pas aussi rapide que lui, et s'empare de l'argent.

Cela ne rachètera pas tout les malheurs de ce foutu lieu, mais ça aidera au moins. Parce qu'avoir un bateau ça coûte, et elle refuse de laisser ces filles sans un sou en poche. Une fois l'argent récolté, elle fait entrer les autres et chaque fille qui veut être secourue est sortie de là. Une fois mises en sécurité, Inej regarde l'horloge. Juste un peu de retard, mais c'est parfait. Elle se dirige alors vers le bar où elle trouve Natasha et Zimmerman. Avec un sourire sur le visage, portant le rôle qu'elle a joué pendant des mois, elle s'approche de Zimmerman. Quand on la voit marcher dans des habits de soie, avec sa démarche discrète mais assurée comme si elle se montrait en spectacle, son maquillage léger mais amplement suffisant pour mettre en valeur son visage, il n'est pas compliqué de savoir pourquoi Tante Heleen a acheté Inej. Finalement, elle sort une dague qu'elle appuie contre le cou de l'homme.

-La justice est venue à vous, Zimmerman. Suivez-moi, ordonne-t-elle sans lâcher la pression de sa dague.

Alors, elle l'emmène dehors. Elle image que Natasha la suit pour voir où tout ça les a mené, au moins. Dehors, des carrosses sont présents, les esclavagistes enchainés à ceux-ci, au sol. Les esclaves sont présentes, entourées par les Dregs, certains ayant un sourire carnassier. Un sourire en coin se glisse sur son visage. Oui, ça devrait être suffisant. Elle dirige Zimmerman vers le carrosse, les dernières chaînes libres. D'un geste, elle le force à s'asseoir et l'enchaine elle-même.

-Si je vous revois à Ketterdam, ou que j'entends vos noms ailleurs car vous continuez votre trafic d'esclaves, je serai moins clémente. J'espère que la marche vous sera bénéfique. Allez-y, d'un hochement de tête, des gars soulèvent de force les esclavagistes et les carrosses se mettent en route, propulsant les enchaînés. Elle les regarde alors partir avant de se tourner vers les filles. Cette fois, son visage est plus doux, plus conciliant, elle qui prenait plaisir une seconde plus tôt à voir ces hommes souffrir. Quant à vous, vous êtes libres. Je vous propose de soit rester à Ketterdam et vous serez momentanément sous la protection des Dregs, soit de monter sur mon bateau et nous vous trouverons un nouveau lieu de résidence, où vous serez en sécurité, que cela soit dans ce monde ou un autre. Et si certaines se trouvent une passion en mer, eh bien... Je recrute toujours pour mon équipage, achève-t-elle avec un sourire fier. En attendant une réponse, nous allons vous conduire jusqu'à un endroit où dormir. Au moindre problème, n'hésitez pas à demander... à demander qui ? Qui est-elle à Ketterdam ? Si c'est Ketterdam et uniquement ça, alors, la réponse est simple : le Spectre. Je vous viendrai de suite en aide.

Son identité est toujours quelque chose de bien garder. Kaz n'aime pas réellement révéler toutes ses cartes, et elle non plus d'ailleurs. La plupart des gens savent que quelqu'un répondant au nom du Spectre travaille pour Brekker, mais peu de personnes l'ont réellement vu. Et en mer, eh bien, le dilemme est tout différent. Il est difficile de se faire discret avec un bateau, mais on va dire que jusqu'à présent, personne n'a encore fait le lien entre tout ça. Une fois l'agitation un peu dissipée, elle se tourne vers la rousse et arque un sourcil.

-J'espère que tu n'as pas le mal de mer ?
Natasha Romanoff

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Natasha regarda avec le sourire Inej s'approcher de sa proie, avec une aisance telle que tous les clients du bar devaient penser qu'elle y était à sa place. Seul l'oeil affûté de l'espionne décelait çà et là un mouvement, peut-être un simple battement de cils qui trahissait ses failles et ses blessures dissimulée avec habileté par son assurance manifeste. De toute façon, les yeux, qui se perdaient sur sa silhouette menue s'intéressait trop à ses hanches et ses fesses pour y voir autre chose. Comme elle, Inej n'était plus aux yeux des autres qu'une prostituée si bien fondue dans le décor auquel elle appartenait que personne ne se souviendrait d'elle ou de leur présence. Elles étaient complètement déshumanisées pour n'être plus que des putes, mais c'était précisément l'effet qu'elles cherchaient, aussi déplaisant fut-il à jouer. Et Natasha était fière de voir la volonté d'Inej surpasser ses blessures encore récentes pour se concentrer sur ce qu'elle avait à faire. Plus encore que cette mission remuait profondément le couteau dans la plaie. Elle pensait bien que c'était d'ailleurs l'exacte raison de sa présence ici ; qu'Inej veuille lui prouver qu'elle savait se débrouiller ou qu'elle cherche la réassurance de sa présence, la Suli n'aurait pas eu besoin d'elle si elle n'avait voulu qu'un corps pour servir d'appât supplémentaire.

"À votre santé", salua Natasha dans un rire en levant son verre intact devant la panique qui s'empara du regard de Zimmerman quand Inej lui passa sa lame sous la gorge.

Ses gros yeux s'exorbitèrent encore davantage (ce qu'elle aurait crû impossible) et ses innombrables mentons furent pris de tremblements incontrôlés, signe de sa respiration qui s'agitait. Il ressemblait au mélange étrange et approximatif entre un poisson rouge et un porc gavé pour l'abattoir. Mais Inej ne l'abattrait pas, quand bien même ça aurait été la moindre des choses. Natasha aimait aussi un peu trop le chaos et l'instabilité provoqués par un assassinat bien choisi, ce qu'Inej réprouverait avec force.
Elle posa le verre et suivit sa protégée dehors sans se soucier des regards qu'elles soulevaient pour autre chose que profiter de la distraction d'une client pour lui voler sa longue veste. Inej, si elle ne tuait pas, s'était décidée à faire dans le spectaculaire. Quelques carrosses rangés ensemble dégageaient un espace suffisant pour former une petite place dénuée de tout passage, assez large cependant pour que le moindre passant puisse voir de quoi il retournait. Et la prestation d'Inej attirait l'attention, pas seulement celle des filles qu'elle avait sauvées.
Elles étaient beaucoup trop nombreuses pour ne pas révulser quiconque aurait possédé un coeur. Certaines paraissaient paniquées, d'autres si résignées que l'intervention d'Inej leur glissait dessus sans encore les atteindre. Il y en avait même quelques unes qui pleuraient, de peur, de soulagement ou d'incompréhension ; personne ne pouvait prétendre savoir ce qu'elles traversaient en cet instant.

"Tu as bon coeur", glissa-t-elle à l'oreille de la brune juste avant que celle-ci ne se tourne vers elle.

Natasha aurait été bien plus cruelle avec ces hommes. Son esprit foisonnait de mille tortures qui lui auraient paru plus adaptées, mais elle se garda d'en faire par à Inej. Sa mission se déroulait jusque là sans encombre. Sa seule erreur aux yeux de Natasha était de s'être présentée comme le Spectre. C'était un retour pour un autre moment, car les carrosses partis, la foule bruyante de Ketterdam reprenait son cours naturel à l'image d'un rocher qu'on aurait ôté du milieu d'un ruisseau.
L'espionne glissa le manteau qu'elle avait volé sur les épaules de la brune pour l'habiller un peu et haussa les siennes. Elle n'avait pas le mal de mer, mais ne l'aimait pas pour autant. Déjà, elle détestait l'idée d'être coincée sur un bateau avec un équipage inconnu dont elle ne savait rien des intentions, mais à la rigueur, soit. Son plus gros problème avec la mer était d'ordre émotionnel, et peut-être la dégouterait-t-elle moins si Steve Rogers n'y avait pas noyé son amant. En vain, certes, mais elle ne l'avait appris que des mois plus tard, après sa propre mort aux mains de ce même connard de traître. Rien qui l'empêchait de monter sur un bateau.

"Il te faudra garder un oeil sur celles qui sont apathiques. L'esclavage n'affecte pas deux personnes de la même manière, tu serais surprise d'en voir certaines regretter leur condition."

Mais globalement, la foule des fillettes, filles, jeunes femmes qu'Inej avait libérées s'animait au fur et à mesure qu'elles réalisaient ce qu'il venait de se passer. Certaines restaient éteintes, quelques unes se pressaient pour rejoindre Inej, qui venait de leur promettre de les emmener loin d'ici. La Suli et elles auraient sans doute le temps d'une longue traversée pour voir qui amener où, l'essentiel maintenant était de savoir qui partait avec le bateau et qui restait avec les Dregs.

"Nous réglerons les details en route, si tu veux, mais nous ne devrions pas tarder. Toute la Stadwatch ne restera probablement pas les bras croisés. Un succès oui, mais à l'ampleur inattendue. À ton avis, comment réagira La haute quand ils verront Zimmerman trottiner comme un âne derrière un carrosse ? La discrétion veut que le Spectre disparaisse vite et bien. Les preuves avec lui. Vide les rues avant que ça ne devienne ingérable. On embarque sur ton bateau et cette nuit n'a jamais eu lieu, mais traîner serait la pire des idées, Inej. Et si certaines filles restent quand elles auraient voulu partir, nous reviendrons les chercher. Laisse tes hommes s'occuper de ce qu'il se passe ici."
Inej Ghafa
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C'est plus facile de dissocier qui elle est ; faire la différence entre celle que tante Heleen appelait le Lynx, le Spectre, Capitaine Ghafa et Inej Ghafa. Pourquoi est-ce si compliqué ? N'aurait-elle pas pu être une seule et unique personne ? Mais les lois de Ketterdam ne lui permettent pas d'envisager les choses autrement. Ou est-elle encore trop coincée dans son passé, celui duquel elle essaye de s'échapper à chaque pas qu'elle fait ? Elle a réussi à quitter le bordel, à ne plus rien devoir à personne si ce n'est une dette purement morale, parce qu'elle a des principes. De temps en temps, elle se demande si ça n'avait pas été plus facile de ne se lier à personne. Remplir son rôle pour les Dregs sans jamais réellement parler à Kaz, sans surveiller Jesper pour qu'il ne s'attire pas trop d'ennuis, sans avoir trouvé Nina, sans avoir accueilli Wylan ou encore avoir aidé Matthias à s'échapper de Hellgates. Evidemment que tout aurait été plus facile si elle ne s'était accroché à personne, mais Inej en est incapable. Même si elle a été battue, violée, humiliée, son coeur reste un organe puissant qui n'en fait qu'à sa tête. Si son cerveau a compris depuis longtemps que la pire idée a été de tenir à quelqu'un comme Kaz Brekker, son coeur s'évertue à penser qu'il y a quelque chose à espérer. Et il n'a pas tort. Cependant, il ne rend pas les choses faciles.

L'idée d'encore partir de là, comme Natasha le lui dit, si soudainement... Son visage reste inexpressif un instant alors qu'elle resserre un peu la veste autour d'elle, le regard dirigé vers les carrosses qui commencent peu à peu à disparaitre dans les rues de la ville. C'est sûr que le geste ne sera pas apprécié par la Stadwatch ou encore le Conseil du Nouveau Monde. Mais le temps qu'eux apprennent la nouvelle, elle sera déjà partie. Reste les pouvoirs locaux de Ketterdam, que Kaz a déjà affronté plus d'une fois. Mais elle ne peut pas se résoudre à lui demander ce service. Elle soupire légèrement en reléguant son regard sur les filles libérées, celles qui viennent déjà près d'elle pour partir, les autres qui semblent encore appréhender la situation. Natasha a raison. Rester longtemps n'est pas une solution.

-Nous allons partir. Helsie, trouve des voitures pour conduire toutes les volontaires au Quai 5. Dom, prends une partie des Dregs restant et conduis les filles qui ne veulent pas de suite partir au Crow Club. Et reste quelques minutes ici, je dois te donner quelque chose.

Quelques instants plus tard, Inej trouve un bout de papier et un stylo. Du mieux qu'elle peut, elle s'applique à écrire en kerch - si elle a appris à le parler, l'écrire reste une tâche plus compliquée - une brève lettre pour Kaz. Si elle n'a pas le temps de le voir, elle lui donnera au moins ses instructions et comment elle lui rendra la pareille. Une fois le mot donné à Dom et lui avoir ordonné de ne confier ceci qu'à Kaz Brekker en personne, sans en lire le contenu sinon il le saura, elle se tourne vers les transports qui sont arrivés. Pourquoi n'a-t-elle pas appris à monter à cheval ? Si elle ne partage pas la phobie de Kaz pour le toucher, être serrée ne reste pas ce qu'elle préfère réellement. Comme aucune de ces filles, elle imagine. Mais cela devra se passer ainsi.

-Suis-je vraiment en train de nous traiter comme du bétail ? grommelle-t-elle en grimpant parmi les dernières, accompagnée de la rousse.

Le voyage jusqu'au quai 5 parait interminable. Toujours habillée dans ses anciens habits du bordel, la veste autour de ses épaules, elle se sent très inconfortable. Son esprit reste concentré sur ses plans, sur des choses  concrètes, bien que quelques souvenirs viennent se superposer. Particulièrement le souvenir de Kaz qui s'évanouit à ses côtés. La seule fois de sa vie où elle l'a vu faiblir, d'ailleurs. Même la gueule ensanglantée, une jambe invalide, il tient toujours mieux que la moitié des gars de la ville.

Le trajet s'accomplit silencieusement pour elle, jusqu'à enfin sentir la voiture s'arrêter et sentir l'air de la mer. Aisément, elle pose le pied au sol d'un bond et se met sur le côté pour aider celles qui ont besoin. Une fois fait, elle les dirige tous vers son bateau, criant après son équipage. D'un geste, elle indique à Natasha de la suivre, la dirigeant vers sa cabine. Une fois dedans, elle prend un moment pour respirer calmement. Une fois qu'elle sent que son coeur est revenu à une vitesse normale, elle déplie une carte approximative des lieux. Elle est encore peu précise étant donné la bizarrerie de ce monde et le manque d'informations.

-Il y a beaucoup trop de terres dangereuses. L'endroit le plus sécurisé est Coruscant, bien que je craigne le pire de son dirigeant. Mais ça peut être une solution temporaire, pour peu de filles malheureusement. Après il faudra passer le Bifrost et... Et je n'ai pas de carte d'ailleurs. Mon bateau ne peut pas passer le Bifrost, il est sur la terre ferme. J'ai bien des souvenirs des endroits que j'ai visité, mais de là à les confier en lieu sûr ? Impossible, soupire-t-elle finalement.
Natasha Romanoff

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"Regarde les, tu verras bien que non. Tu peux les empiler autant que tu veux, tu ne les amènes plus à un sort pire que l'abattoir. Elles l'ont compris, c'est suffisant. "

La plupart semblait l'avoir compris, malgré la fatigue et l'abattement qui marquaient encore certains visages. D'autres étaient déjà plus joyeux, et un particulièrement tordit les tripes de Natasha dès qu'elle fût montée dans un carrosse à la suite d'Inej. La petite qui lui attrapa le bras ne devait pas avoir plus de dix ans. Voyant qu'Inej s'enfermait dans ses pensées, l'espionne la laissa tranquille et se tourna vers l'enfant.

"On rentre à la maison ? ", demanda cette dernière en secouant le bras de Natasha comme si elle craignait d'être ignorée.

Au milieu des murmures angoissés qui remplissaient le carrosse, la petite voix aiguë s'entendait fort. Cette voix juvénile et enthousiaste marquait peut-être autant la rousse précisément parce qu'elle venait d'une si jeune fillette. Si jeune, pourtant déjà victime de la perversion des autres. Qui pouvait vouloir d'une telle enfant ?  Heureusement, elle semblait peu consciente de ce qu'il se passait et Natasha était persuadée qu'elle était arrivée pour l'arrivée de Zimmerman, victime d'un choix hasardeux des esclavagistes qui avaient parié sur toutes les déviances imaginables pour essayer de plaire aux bordels qui eux tenteraient de séduire l'homme politique. Et le monde regorgeait d'assez de raclures pour que la gamine soit un pari gagnant malgré tout, même si Zimmerman s'intéressait à d'autres âges.
Elle dut prendre le sourire doux de l'espionne pour une invitation, car elle grimpa sur ses genoux et s'y installa pour bavarder, lui raconter sa vie et ses parents qui la gronderaient car elle n'était pas allée à l'école : son père qui refuserait de la laisser monter sur le "siège des grands" dans la voiture et sa mère qui ne voudrait pas la laisser aller chez Lizzie, l'amie de sa classe. Elle avait vraiment dix ans. Très vite, comme si on avait appuyé sur le bouton off, la petite cessa de gigoter et de piailler pour somnoler sur l'épaule de Natasha. Elle n'aimait pas ce qu'elle avait entendu : la petite venait de loin. Jusqu'où ces réseaux s'étendaient-ils ? Elle aurait plusieurs questions à poser à toutes ces filles quand tout le monde aurait embarqué. Elle n'aimait pas les esclavagistes, encore moins ce qu'ils pouvaient cacher sous la surface.
Le carrosse s'arrêta. Natasha descendit, confia la petite à une autre fille, moins jeune et plus alerte puis suivit Inej comme une ombre, en silence. Même le couteau le moins bien aiguisé du tiroir n'aurait pas tenté quoique ce soit ; adossée au mur de la cabine de la capitaine, bras croisés, elle attendait patiemment qu'Inej reprenne ses esprits les plus lucides. Son plan était fini, s'était bien déroulé, elle pouvait s'enlever pression qui l'oppressait et elle pourrait se changer, quitter ses vêtements qui entretenaient si efficacement ses pires souvenirs. La brune avait cependant d'autres priorités : Natasha s'approcha et se pencha sur la carte qu'elle avait ouverte sur son bureau.

"Certaines voudront sans doute juste rentrer chez elles. La petite dans le carrosse voulait retrouver son doudou et son chat. Puis ses parents." Natasha esquissa un sourire. "J'irai leur parler une à une pour savoir où elles en sont. Pour le reste... "

Elle attrapa un crayon de bois et deux papiers, sur lesquels elle s'appliqua à tracer les contours grossiers et les frontières de Gwendalavir et Harlan, des croix pour les villes et griffonna ça et là une ribambelle de noms de son écriture presque illisible.

"Ce n'est pas parfait, mais ça fera l'affaire. Gwendalavir et Harlan. J'ai entendu des récits d'autres mondes mais je ne les connais pas. Il est plus facile de disparaître à Harlan, c'est un bordel sans nom, mais le monde est plus hostile. Je pourrais planquer certaines filles et les faire disparaître dans la nature, pour celles qui seront en mesure de se débrouiller. J'ai aussi un ou deux contacts qui pourraient veiller sur celles moins indépendantes. À Gwendalavir, si elles doivent être en sécurité, elles le seront davantage à Cair Paravel. La cité d'Hurlevent pourrait aussi se prêter à l'anonymat et un nouveau départ. A Storybrooke, l'aspect... sécuritaire de la ville pourrait servir l'intérêt des filles, mais pas beaucoup non plus ou elles attireront trop l'attention."

Natasha s'assit sur le bord du bureau et soupira :

"Ce ne sont pas les possibilités qui m'inquiètent, Inej. Elles se cachent à tous les coins de rue, il suffit de savoir les saisir. J'aimerais bien savoir d'où elles viennent, toutes. Savoir si les esclavagistes ont été les chercher eux-mêmes ou si elles ont déjà été achetées et revendues. J'ai mon idée là-dessus ; la petite qui piaillait dans le carrosse venait de trop loin pour avoir été kidnappée et amenée ici par les mêmes personnes. Je veux savoir d'où vient ce trafic et jusqu'où il s'étend. A quoi bon libérer les filles, si c'est pour que d'autres retombent dans les mêmes filets la seconde d'après ?"
Inej Ghafa
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Ne pas savoir non plus où réellement les emmener n'est pas quelque chose de bien meilleur. Elle a pensé à la partie la plus pratique de son plan, mais le reste ; les conséquences sur les filles, le fait de leur offrir un avenir meilleur, ... Non, elle n'a pas été jusque là. Et Inej s'en veut terriblement de ne pas avoir pensé son plan à la perfection, comme Kaz aurait pu le faire. Comme Natasha aurait pu le faire aussi. Les actions du présent se mélangent avec les souvenirs du passé. La tenue n'aide pas, les conditions de transport non plus, elle aimerait plutôt être sur les toits, habillée comme le Spectre, à prendre note de chaque fait et geste des personnalités importantes de Ketterdam, plutôt que d'être là. Mais elle a créé cette situation et elle va l'arranger, elle ne peut pas laisser ce devoir à quelqu'un d'autre. Imperturbable, le bruit n'est qu'un fond pour elle qui tente de garder la tête hors de l'eau ─ plutôt loin de ces mains qui l'ont touchée sans son accord, loin des coups, loin du parfum de la Ménagerie. Plus sincèrement, elle n'ose pas affronter les visages de toutes ces filles qui pensent que tout rentrera dans l'ordre.

Parce que ça ne sera jamais le cas. Pas dans cet univers. Pas quand elles se souviendront de ces moments d'horreur. Quand certaines comprendront ce qui leur est arrivé. L'odeur de la mer est la bienvenue dans les narines d'Inej, la ramène à la réalité et aux multiples possibilités qui s'offrent à elle pour ce nouveau voyage, bien qu'il ne soit pas des plus joyeux. De toute façon, elle ne navigue jamais sans aucune raison. Elle est obnubilée par son objectif de, à défaut de totalement l'anéantir, au moins réduire l'esclavagisme. Mais face à toutes ces filles, elle doute de l'efficacité de ses actions. Tout se remet en question alors qu'elle est dans sa cabine, ne prend même pas le temps de se changer pour revêtir une tenue correcte, qui arrêterait de la pousser vers les chambres décorées de la Ménagerie. Elle préfère se prendre la tête sur les cartes, reste silencieuse quand la rousse reprend la parole avec beaucoup plus de calme et de contrôle que la Suli peut faire actuellement. Elle regarde les lieux indiqués sur ces cartes improvisées, réussit à resituer certaines qu'elle a déjà pu visiter, mais n'est pas certaine qu'elles auront vraiment des tonnes de possibilité pour mettre en sécurité les filles qui n'ont aucun endroit où rentrer. Pas de chez elles. La brune pourra toujours négocier avec Kaz, même s'il n'aime pas réellement quand les Dregs offrent une telle charité parce que c'est un mensonge. On ne rejoint pas les Dregs sans promettre autre chose.

Mais l'espionne souligne un nouveau point intéressant. Il n'est pas uniquement question d'esclavagistes. C'est plus grand que ça, plus grand qu'elles et leur volonté. Avec un soupir Inej s'installe sur son siège en passant une main sur son visage. Par où commencer quand il y a trois mondes à leur disposition ? Quand certaines zones ne sont même pas encore franchissables ?

-Et il n'y a pas que ces filles si le réseau est plus large. Il doit y avoir un tas d'enfants, ou de personnes esseulées qui sont facilement atteignables. Et si c'est le cas, c'est trois mondes différents à couvrir... Et nous ne sommes que deux, avec des moyens limités. Une connaissance minime de ce qui se trame les Dieux ne savent pas où ; en dessous de nos pieds ou au dessus de nos têtes.

La jeune adulte finit par secouer sa tête, dépitée. Tout ça semble hors de portée. Pourtant, elle ne peut pas se résoudre à abandonner. Lâcher toutes ces personnes qui ont besoin d'aide, qui doivent être libérés de totues ces atrocités que ces abominations leur font subir ? La foi d'Inej a été ébranlée mais pas à ce point. Elle est toujours une idéaliste qui veut vivre dans un monde meilleur. Et cette fois-ci, elle ne devra pas se soucier du sang sur ses mains, ni des moyens qu'elle doit employer pour y parvenir. Finalement, elle regarde de nouveau Natasha. Elle tente de reprendre du poil de la bête et se redresse sur ses pieds.

-Merci pour les cartes. Vas interroger les filles, s'il te plait. J'irai m'occuper des restantes une fois que j'aurais parlé à mon équipage. Les mettre en sécurité est notre priorité pour le moment.
Natasha Romanoff

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« On sauvera pas tout le monde, Inej, il faudrait être extrêmement mégalo pour penser les choses autrement. Les moyens, ça, ça se vole, c’est une autre affaire et facile à régler. On peut récupérer des yeux, des oreilles, du fric n’importe où, ‘suffit de savoir l’obtenir. »

Inej serait donc heureuse d’apprendre que Natasha savait obtenir tout ce qu’elle voulait et avait en plus de ça un très léger côté mégalo. Elle n’avait aucune fierté, profession oblige, mais une confiance absolue dans la conscience de ses propres capacités et ne se fixait jamais d’objectif dans le vide. Si elle voulait démanteler un réseau de prostitution pédophile, elle y parviendrait. Puis passerait au suivant. Elle avait des comptes à régler avec l’exploitation infantile. Claquer des doigts ne suffirait pas pour régler ce problème-là, il leur prendrait leur temps et sans doute plus que ça,  mais s’arrêter au premier problème logistique venu ne les mènerait nulle part.

« Ça prendra du temps, oui, mais puisque tu es ta propre patronne, j’en déduis que ça ne sera pas un problème ? »

Sa loyauté envers Kaz Brekker était autant un défaut qu’un atout, parce qu’Inej semblait n’avoir aucune peine à obtenir ce qu’elle voulait de lui. Rentrerait-elle en courant se réfugier dans son bar, s’il le lui demandait, s’il avait besoin d’elle ? Et au pire ? se demanda-t-elle en estimant s’attarder sur des détails. Si Inej se plaisait à multiplier les allers retours, grand bien lui en fasse. Natasha pourrait faire cavalière seule le temps qu’il serait nécessaire. Ce n’était pas comme si elle n’en avait pas l’habitude. Elle trouverait un patin à exploiter, si elle préférait ne pas rester seule. Peu probable, car la solitude était sa meilleure amie, mais pas inenvisageable non plus. Néanmoins, ce genre de réflexion lui faisait toujours regretter ses partenaires habituels, qu’elle connaissait si bien et réciproquement qu’ils avaient à peine à échanger quelques mots pour savoir quoi faire de A à Z. James, Clint (rip), Matt. Même, avant qu’il ne devienne un nazi sans âme et sans cœur : Steve Rogers. Aïe. Pour qu’elle en vienne à regretter ce putain de traitre… Elle ne s’étendrait pas davantage. James disait qu’il n’y était pour rien, bichette, mais Natasha avait du mal à passer outre, malgré l’œil que son meurtre lui avait offert à l’intérieur de la Red Room. Inej et elle n’auraient pas de tels passe-droits cette fois-ci.

« Uhm. Oh et Inej : habille-toi, tu seras plus à l’aise. »

Elle quitta la cabine et pensa qu’elle aurait dû appliquer son propre conseil. Elle ne se sentait pas particulièrement mal à l’aise, habillée comme une prostituée, car elle n’estimait pas la position honteuse – elle jetait le blâme sur les tortionnaires de toutes ces victimes – , ni n’était pudique, mais l’air de la nuit était frais et saisissant. Rien de grave, mais assez pour lui arracher un frisson.
La rousse rejoignit les filles qui attendaient que le temps passe, qu’on les amène encore à un autre endroit. Si elles comprenaient l’intérêt de cet énième voyage, tous les visages se marquaient d’une fatigue légitime. Même la petite du carrosse avait cessé de gigoter pour s’endormir profondément dans les bras rassurants dans lesquels Natasha l’avait déposée plus tôt. Elle décida de commencer par là. Au fils des histoires et des volontés, elle parvint à retracer un semblant de quelque chose : l’itinéraire des esclavagistes qui s’étaient arrêtés çà et là pour kidnapper, revendre, acheter quelqu’un jusqu’à Ketterdam. En toutes les filles qu’il y avait sur ce bateau étaient autant de témoignages pour remonter les pistes de petits pains semés par les esclavagistes, à ceci près que leur piste relevait plutôt de la guirlande lumineuse qui partait dans tous les sens qu’à une piste nette et lisse. Il leur faudrait donc bel et bien du temps, mais rien d’infaisable, d’autant que la plupart des filles étaient isolées, esseulées dans un monde nouveau pour elles où on les avait considérées assez grandes pour prendre soin d’elles-mêmes. Quinze seize ans et démerde-toi. Il ne fallait pas s’étonner de constater après un tel carnage.

Inej finit par la rejoindre et Natasha l’éloigna des autres pour lui raconter ce qu’elle avait appris. Rien de joyeux.

« La plupart d’entre elles sont perdues, laissées pour compte dans un monde trop bordélique pour s’intéresser à tous les mineurs qui débarquent ici sans parents. Alors on estime qu’elles peuvent se débrouiller seules, et on les jette dans la nature. On ne peut pas se contenter de les relâcher dans la nature comme des oisillons blessés, elles retomberaient dans les mêmes filets. Moins facilement, parce qu’avec leur expérience est partie leur naïveté, mais si elles n’ont toujours personne pour veiller sur elles, à quoi bon ? Tu auras plusieurs volontaires pour rester avec ton équipage, mais pourras-tu toutes les prendre ? »

L’idée l’avait effleurée d’en garder aussi une ou deux auprès d’elle, pour les entrainer comme elle-même l’avait été, mais elle l’avait abandonnée aussitôt. Elle n’était pas baby-sitter et n’avait aucune envie de former une Red Room 2.0. Natasha ne souhaitait sa vie à personne.

« Si on peut mouiller non loin du Bifrost, on peut commencer par ramener chez elles celles qui ont un chez elles. Rares, ça ira vite. Réfléchir en même temps à des destinations où on pourrait les amener et les laisser par groupe. Pas beaucoup, deux à quatre pour qu’elles puissent veiller les unes sur les autres, puisque personne n’a l’air de vouloir le faire pour elles. »
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-Pas mégalo, idéaliste, qu'elle corrige avec ferveur.

Parce qu'elle a trop de foi, Inej. Pourtant, elle a subi les atrocités de la Ménagerie, puis de Ketterdam, et Kaz est loin d'être un enfant de chœur. Cependant, si elle n'a plus sa foi, elle ne sait pas ce qui lui reste. Et aujourd'hui, elle veut croire que sa foi sera suffisante pour sauver tout le monde. Bien sûr qu'elle sera déçue en constatant que c'est impossible. Elle connait déjà cette déception, en vérité. Ils étaient censés tous s'en sortir, mais... Ce n'est même pas elle qui en souffre le plus, de cette perte. Elle a encore Kaz, et elle espère pouvoir retrouver Jesper ici aussi. Parce qu'il n'y a personne de plus accueillant et chaleureux que Jesper, et sans lui, elle n'aurait jamais réussi à s'adapter aux Dregs. Elle se serait juste encore une fois noyée dans la foule de gens, dans les crimes qui se passent sous ses yeux. Kaz l'a sauvée de la Ménagerie, c'est vrai, mais c'est Jesper qui l'a réellement guidée au sein de cette ville sans pitié. Kaz lui a appris à combattre, à survivre, mais Jesper lui a montré de l'affection, de l'amour et donner une volonté de vivre qui fait toute la différence.

-Absolument pas. Je fais ce que je veux de mon temps, déclare-t-elle plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu, clairement piquée.

La suli n'apprécie pas tellement les sous-entendus de la rousse à l'encontre de Kaz. Elle est la première à avouer qu'il n'est pas quelqu'un de bien, mais... Mais Natasha ne l'est pas non plus. Pas totalement. Et chacun tente de vivre avec ses crimes. Si sa mission reste prioritaire et qu'elle compte bien sauver autant d'enfants que possible, Inej ne peut pas non plus oublier qu'elle est un combustible pour Dirtyhands. Et jongler entre les deux sera compliqué, mais sa volonté et sa foi sont plus grandes que ses sentiments pour lui, elle le sait. Ne veut pas que ça change. Sinon, elle serait juste une esclave, comme elle l'a été pour Heleen.

Au départ de Natasha, Inej se permet de soupirer et regarde les cartes sur son bureau, puis sa tenue. Elle a tellement été préoccupé par tout ce qu'elle devrait faire qu'elle en a oublié l'inconfort de sa tenue. En quelques minutes, elle est de nouveau dans sa tenue de capitaine, alliant le bleu et le brun. Avant d'enfiler son chapeau, elle remet de l'ordre dans sa cabine ainsi que dans ses pensées. D'abord, les filles. Récolter leurs témoignages, leur trouver un endroit où loger, où elles seront en sécurité. Ensuite, les autres. Et en même temps, remonter la piste pour trouver la source de cette cruauté. C'est le travail de toute une vie qu'elle a de prévu... Il s'agira d'en abattre un pour en trouver deux autres. Mais ignorer ce qui se passe est impossible.

Elle remonte sur le pont pour retrouver l'espionne après avoir jeté un coup d’œil à ce qui se passe et avoir parlé à quelques membres de l'équipage. Elle écoute attentivement ce que Natasha a à lui dire et hoche doucement la tête. Ce qu'elle lui dit est logique et laisser les filles dans la nature, encore une fois, serait contre-productif.

-S'ils ont un réseau pour revendre des gamines, nous n'avons qu'à concevoir un réseau pour les sauver et les mettre en sécurité. J'ai quelques contacts qui pourront déjà s'assurer de bien-être de certaines, combiné avec ce que tu connais, on pourra au moins répartir celles que nous avons ici. Et pour la suite, il faudra une méthode, un règlement, une discipline. On ne pourra jamais être sûre que tout fonctionne, mais... on peut déjà se rapprocher d'un certain idéal, conclut-elle. Suivons ton idée et réfléchissons aux groupes à former pour les déposer, achève-t-elle.

Après avoir reçu l'affirmation de Natasha, elle hoche la tête et se dirige vers le navigateur pour donner les nouvelles instructions. La route ne fait que commencer mais la nuit est paisible ─ par réconfort, elle serre sa dague nommée Sankta Alina et elle offre un sourire aux filles présentes et éveillées. Elle sait que l'avenir peut toujours réserver pire, mais ce soir, elle veut croire que le meilleur va se produire.
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