I hunger for the hearse cause nothing could be worse ↬ Huaisang

I hunger for the hearse cause nothing could be worse

La douleur ne disparaît pas, à chaque réveil c'est la même chose. Je me retape toutes les étapes du deuil. A chaque putain de matin, comme aujourd'hui. C'est la même chose. Le choc, je me réveille seule, il n'est plus là pour me filer une de ses anecdotes que j'avais tendance à écouter à moitié parce que bon sang je suis pas du matin. Je regrette de ne pas avoir parfois prêté plus attention à certaines choses qu'il disait. Et c'est compliqué de se réveiller du jour au lendemain sans personne dans son crâne, sans cette double personnalité qui prenait bien trop de place dans ma vie, dans le bons sens comme dans le mauvais. Ouais, je me plains mais en fait, il me manque. Sa voix grave, son rire, ses moqueries, ses pensées, tout ce qui faisait de Johnny Silverhand ce rockerboy grincheux si attachant au final. Si ma vie n'avait pas été mise en danger à cause de la Relic, peut-être qu'on n'en serait pas là aujourd'hui et qu'il serait toujours entrain de squatter dans mon crâne. Alors vient le déni aussitôt, parce qu'il est peut-être planqué dans un coin de ma tête, il râle comme le vieux grincheux qu'il est et il va réapparaître une heure plus tard. J'espère, mais après mon café il n'est toujours pas là avec son sourire narquois et son sarcasme habituel. Et ça fait vide, trop vide. Puis en ne l'entendant pas, la colère elle, elle débarque. Je lui en veut bordel, pourquoi je suis encore en putain de vie et qu'il n'est pas là ? C'est pas juste, je lui ai laissé le champ libre ! Et je m'en veut à moi d'être encore en vie, en pleine possession de ce corps qui soudainement ne me rejette plus, qui ne me fait plus tousser du sang, qui est encore le mien.

Et j'arrive et me bloque au marchandage dans l'après-midi. J'en veux à tout le monde, j'en veux à Rogue, à Alt, à Johnny. J'en veux à Arasaka. S'ils n'avaient pas fait cette biopuce merdique, on en serait jamais arrivé là. Je serais pas entrain d'en vouloir à la terre entière pour quelque chose qui n'est pas du ressort de qui que ce soit. Et je me dit qu'il y a quelque chose à faire, un moyen de faire revenir Johnny, qu'il n'est pas mort, qu'il n'a pas disparu. Vik n'essaie même plus de me saboter mes espoirs, parce que de toute façon je ne l'écoute plus. Au bout d'une dizaine de fois, il a bien compris que je n'étais pas prête à dire adieu à Johnny. Il me soutient comme il peut, bien qu'il ne comprend pas non plus pourquoi je suis là. Je ne lui avais jamais parlé du plan où je restait dans le Net, et je ne lui ai jamais fait mes adieux, au final j'n'en ai pas besoin parce que je suis encore en vie. Étonnement. Je crois d'ailleurs qu'il m'en veut un peu de n'avoir rien dit. Mais, j'étais pas prête à faire des adieux, je ne voulais pas le voir pleurer ma mort en sachant qu'il verrait encore probablement Johnny dans mon corps se balader dans Night City. Misty est probablement la seule qui ne m'en veut pas, avec les cartes qu'elle m'a tiré de nombreuses fois, elle l'a vu, elle l'a bien compris. Quant à mes amis, Panam, Judy, River et Kerry, ils ont été anéantit quand je ... Ou plutôt quand Johnny les a ghosté, tous. Ils m'ont expliqués chacun ce qu'il s'était passé pour eux. Je n'ai pas eu l'occasion de revoir face à face Panam et Judy qui ont quitté toutes les deux la ville. Mais prendre contact avec eux m'a aidé un peu à remonter la pente.

Mais à chaque fois, je m'arrête finalement à la dépression. Ça fait trois ans que je me suis réveillée, trois ans que j'ai réussi à dépasser toutes ces étapes, mais je n'arrive pas à aller plus loin. J'en suis incapable. Son fantôme me hante tous les jours, et à chaque fois que je baisse le regard je ne fais que voir ces plaques militaires autour de mon cou qu'il m'est impossible de dégager. Si je le fais, j'ai l'impression qu'il disparaîtra à tout jamais, que je finirait par l'oublier moi aussi. Et ça, il en est hors de question. C'est la seule chose que je garde sur moi, je ne porte plus cette veste faite sur mesure pour moi qui est la même que celle de Johnny, et le reste des vêtements qui rappellent ce qu'il portait. Tout est enfermé dans une caisse en carton dans mon dressing. Je n'y ai plus touché depuis des années. Impossible de m'en détacher pourtant. La vie me paraît bien morne et moins colorée qu'avant, alors que dans toute la ville brillent les lumières et les nombreux néons de couleur. Un message apparaît devant mes yeux, le nom de Wakako s'affiche. Une mission de merc. Si jusqu'à aujourd'hui je les ai toutes ignorées, celle-là ne passe pas inaperçue. Elle me ferait quitter Night City le temps qu'il faudrait. Elle me ferait oublier toute la douleur que je ressens à chaque fois que je descend de mon building pour rejoindre Misty. Je lui répond aussitôt que j'accepte. Puis, je file sous la douche, et en passant devant le miroir je vois la tête de déterrée que je me tape. J'ai pleuré toute la nuit. Encore. Pour pas changer. Une heure plus tard je suis dehors, après avoir demandé à l'un de mes voisins de s'occuper de mon chat le temps de mon départ. La mission est simple, passer par le Bifrost et rejoindre une autre ville pour grappiller des informations importantes. Simple comme bonjour. Enfin, si j'avais confiance en ce truc qui nous balade d'un point A à un point B. C'est apparu comme ça, du jour au lendemain un espèce de pont arc-en-ciel. Le voyage se passe rapidement, j'suis plutôt étonnée et j'atterris aux abords d'une grande ville aux habitations à tendance asiatique. Quelque chose de classique, vieux, d'époque. Je suis loin d'être dans mon élément avec ma tenue et mes bras cybernétique. D'un mouvement rapide je baisse les manches de mon haut pour que ça soit plus discret. Enfin, je détonne dans le paysage rien qu'avec la couleur de me cheveux. Ma mission est simple, en savoir plus sur cet endroit et qui le dirige. Mais je dois avouer que je ne sais même pas par où commencer. De gauche à droite je ne vois que des gens étonnés de me voir débarquer comme ça. Moi qui étais toujours sûre de moi, aujourd'hui de grandes insécurités ont fait leurs nids et je suis incapable de continuer à garder la tête haute comme je l'aurais fait habituellement. Bon sang.

@made by ice and fire.

“Attention !!!!” curieusement, l’avertissement venait … d’en haut. La pauvre femme a du à peine avoir le temps de relever la tête pour se retrouver avec des fesses sur le visage. Un corps qui la fait chuter par terre.

En parlant de terre, en couinant de détresse, Nie Huaisang se roule sur le sol, se frottant son pauvre popotin endolori. Le jeune cultivateur se redresse tant bien que mal et dépoussière ses vêtements en tapant doucement sur ses kimonos. Un gémissement franchit ses lèvres, dramatiquement, alors qu’il accourt vers la rouquine, l’inquiétude et le choc se lisant sur son visage. Ce n’est cependant pas pour l’aider à se relever mais pour tirer de sous son dos … un éventail. Le sien. Cassé en deux.

Choqué et offensé, Huaisang manque de tomber à la renverse en voyant son précieux éventail brisé. Evitant de peu la syncope, il frotte ses yeux endoloris par l’émotion … Avant de se débarrasser de son dû. … Et sortir un autre éventail. Aaaah heureusement qu’il en prévoit un de rechange. Rassuré, il s’évente comme si sa vie en dépendait et qu’il risquait de s’évanouir à tout moment … Avant d’enfin accorder son attention à la pauvre rouquine. Ah, oups.

Il se penche vers elle, clignant des yeux, sa bouche formant un “o” parfait, de surprise et d’incrédulité.

“Mais que faites-vous donc par terre, Grande Soeur ?” demande familièrement Huaisang, sans utiliser de langage et manière plus stricte, comme s’il n’était qu’un roturier. Il note bien entendu ses vêtements qui n’ont rien à voir avec Qinghe, dénotant complètement de sa région. Une visiteuse ? Il fait mine de rien et sourit.

“Il y a des endroits plus appropriés pour une petite sieste. Je peux vous en recommander quelques uns. Personnellement, j’aime beaucoup flâner sous les arbres.” dévoile-t-il avec insouciance.

Et c’est qu’en plus, il paraît satisfait de sa proposition, peu gêné par la situation. Qui est coupable de quoi ? Ce n’est pas lui, il n’a rien fait, il n’a rien vu, il ne sait rien. Vraiment rien. Huaisang continue de brasser son éventail devant son propre visage, penchant la tête sur le côté.

“Vos vêtements sont bien étranges pour Qinghe. Vous venez d’arriver ? Enfin, il n’y a pas que vos vêtements. Vos cheveux dépassent l’entendement humain de mon monde d’origine” glousse Huaisang.

Est-ce qu’il s’agit d’un compliment ou d’une critique ? Il ne sait pas, il n’en sait vraiment rien.

"Au fait, je suis Wei Cheng !" Il utilise le nom d'emprunt à chaque fois qu'il cache son identité, qui est un mixte entre ses amis Wei Wuxian et Jiang Cheng. On aurait presque pu voir le cornes de diablotin sur sa tête et entendre les rires machiavéliques, mais Huaisang garde son stupide sourire de garçon un peu béat.

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@Nie Huaisang & @Valerie Bakker

Le hurlement, l'avertissement vient d'en haut et je n'ai pas le temps d'esquiver que je me retrouve à terre, le visage percuté par un postérieur ... Une paire de fesses sur mon nez. Si ça peut paraître assez drôle pour la personne qui voit ça de l'extérieur ça ne l'est clairement pas pour moi. Je pousse la personne de sur moi, qui se roule par terre en couinant. Je suis choquée, perturbée, et dans l'incompréhension la plus totale. Si l'univers se foutait de moi après tout ce que j'avais vécu, c'était bien réussi. Putain. Je retiendrais Wakako avec ses missions de merc. J'aurais mieux fait de rester où j'étais. Clairement. Night City me manque déjà terriblement. Je regarde l'homme qui tire d'en dessous de moi un éventail, c'était donc ça qui me faisait mal au dos, et pas ma chute. Bien. Au moins je ne devrais pas trop me faire rafistoler par un charcudoc. Alors que je pourrais me relever, je reste là allongée, les yeux fixant le ciel. Tout ceci n'est qu'une épreuve de plus à passer, ça va aller. Une fois que je me serais relevée, je retournerais tranquillement à Night City par ce foutu Bifrost. L'inconnu penche sa tête vers moi, son visage accapare tout mon champ de vision. Il sourit. Et j'ai juste envie de lui mettre une baffe. ❝ Je prends un bain de soleil après que vous me soyez tomber dessus. On est bien vous savez. Par contre des excuses j'imagine que c'est trop demandé ? ❞ souffle-t-elle d'une humeur maussade. C'était pas le jour pour ça. Enfin, ça ne serait jamais le jour tant que je ne retrouverais pas Johnny. Et ce jour n'était pas prêt d'arriver.

Je finis par me lever et m'épousseter. J'ai envie soudaine d'attraper par le col cet individu et de le secouer comme un prunier. Il a l'air de prendre la situation à la rigolade et qu'est-ce que ça m'énerve ! A Night City, il y a bien longtemps qu'il se serait fait buter par n'importe qui d'un peu trop énervé, ou éméché à cause de son attitude. J'espère qu'il n'est pas comme ça tous les jours pour lui ... Mais vu son regard espiègle, je ne me tromperais pas en disant que ça a l'air d'être un sacré énergumène. ❝ Je viens d'arriver oui, je ne suis pas d'ici. J'ai pris ce pont Arc-en-ciel il y a quelques minutes. ❞ j'explique donc. ❝ On m'a envoyé ici pour m'entretenir avec des gens de votre village, en savoir un peu plus sur vous et votre histoire. Et vu votre tenue à vous je vous crois sur parole, j'imagine bien qu'il n'y a pas grand monde comme moi à Qinghe. ❞ fais-je. Je suis certaine qu'il y a très peu de visiteurs qui se sont aventurés comme moi dans ce coin reculé. ❝ Enchantée Wei Cheng ... Je crois. ❞ dis-je en souriant. On a mieux fait comme première rencontre après tout. ❝ Je m'appelle V. ❞ réponds-je simplement. Pas de prénom complet, jamais à qui que ce soit. Les rares personnes à m'avoir un jour appelé par mon prénom ont été mes parents, et c'est tout. Jackie n'a jamais voulu m'appeler par mon prénom, Vik non plus, ils savaient mais ils ont toujours respecté ça, mon prénom me ramenait toujours a ma vie avant les Nomads, une vie dont je n'ai pas de souvenirs, mais cette lettre, juste ce V c'était mon identité nouvelle, celle que je m'étais faite en restant auprès des Bakker. Les autres ? Ils n'ont jamais su mon identité complète. Je n'en voyais pas l'utilité. Johnny savait aussi, il savait tout puisqu'il était dans ma tête. Mais lui non plus n'a jamais rien dit. Je l'aurais laissé faire, lui, s'il m'avait appelé Valerie.

Je commençais à scanner les environs pour enregistrer tout ce que je voyais. J'omettrais de refiler à Wakako le moment où je me ramasse les fesses de ce Wei Cheng sur le nez. Qui sait ce qu'elle pourrait faire de ça par la suite ... ❝ C'est un très joli village. Est-ce que ça vous embêterait de me faire visiter ? ❞ demande-je tout en remontant mes manches, laissant ainsi apparaître mes avant bras marqués par les modifications qui ont été faites dessus. Mes lames mantis étant bien cachées tant que je ne cherchais pas à les montrer. Il ne sert plus à rien de me cacher, après tout ma coiffure et ma tenue font déjà en sorte de me démarquer dans le décor. ❝ Votre monde d'origine c'est celui-ci ? Ou bien vous venez d'ailleurs vous aussi ? ❞. Je pose la question innocemment, de manière curieuse, il n'a pas l'air -contrairement à moi- de détonner dans cet endroit.

@made by ice and fire.

“Des excuses ? Quelqu’un est tombé ? Je ne sais vraiment pas.” Il secoue sa main libre en signe de paix. “Cessez de m’interroger !”

Avec de tels mots, n’importe qui aurait reconnu Nie Huaisang, connu pour ses “je ne sais pas”. Enfin, n’importe qui de Qinghe, évidemment. Il garde son sourire devant la mauvaise humeur de la jeune femme. Huaisang retient un gloussement : elle lui rappelle Jiang Cheng, cet éternel rageur. Depuis combien de temps n’a-t-il pas vu son ami ? Enfin, peut-il encore considérer Jiang Cheng comme un ami ? Leurs chemins se sont détournés depuis si longtemps, c’est comme s’ils s’étaient perdu de vue alors qu’ils sont souvent amenés à se voir. Il a perdu son Jiang Cheng, Wei Wuxian, son frère … Non, Huaisang est seul avec sa tristesse et son amertume depuis si longtemps. C’est la voie que lui-même a choisie. Et pourtant il est là devant cette rouquine, tout rayonnant et grâcieux.

Une fois la jeune femme debout, A-Sang la regarde avec une réelle surprise lorsqu’elle lui explique avoir été envoyé ici pour en savoir plus sur Qinghe. Ses habitants, son histoire. Il passe son éventail sans un mot, gardant son sourire et ses yeux pétillants, mais il voit ça d’un mauvais oeil. Pourquoi ne pas demander directement une audience avec lui ? Pardonnez lui, il a apprit à être méfiant avec tout le monde. Huaisang est bien placé pour savoir que même la personne la plus proche de vous peut vous poignarder dans le dos, et rester là, à vos côtés, à prendre soin de vous. Quelle blague.

“V. C’est un drôle de nom.” glousse Huaisang. Et il va se faire un point d’honneur à trouver sa véritable identité. Il va bien falloir ça s’il veut être sûr qu’elle ne représente aucun danger pour Qinghe. Nie Huaisang a bien conscience que dans ce nouveau monde, les jeux de pouvoirs sont de mise. Finalement, ça ne change pas grand-chose à son monde d’origine … Si ce n’est pas que personne ne connaît la puissance de leurs ennemis.

V. regarde autour d’elle, et effectivement la ville est toujours aussi animée, il y fait bon vivre. C’est son héritage, bien que dans l’immédiat, il ne peut en prendre soin comme il le souhaiterait.

“Je viens de Qinghe de mon monde d’origine. Il est semblable à celui ci au niveau de l’environnement. Mais dans mon monde, Qinghe est dirigé par un grand cultivateur : Nie Mingjue. Aussi valeureux que terrifiant. On peut dire qu’il savait diriger d’une main de fer, mais toujours avec justice. Nie Mingjue était aussi craint qu’idolatrer ! Qinghe était alors belle et glorieuse. Maintenant …. Ici … le nouveau dirigeant, son petit frère … Et bien, c’est un peu un empoté” Glousse-t-il avant de secouer la main.

“Je ne veux pas être insultant, mais c’est vrai qu’on ne peut pas trop compter sur lui. Il ne répond pas aux besoins de son peuple mais les cultivateurs se chargent des Cadavres Féroces dans la forêt. Pour le moment, on est sauf et prospère.”

Après tout, c’est ainsi que tout le monde voit les choses mais ça aussi ça fait partie de ses choix. Pour l’instant, il doit tenir son rôle. On voit toute l’admiration du jeune homme pour ce fameux Nie Mingjue à sa manière d’en parler avec tant d’entrain, et avec ses yeux brillants. Mais ce n’est pas anormal ça aussi, Da Ge, son frère, est vraiment regretté par les habitants de Qinghe.

Huaisang, ou Wei Cheng peu importe, pousse un soupire à fendre l’âme.

“Je crois que vous ne puissiez pas voir Qinghe dans toute sa splendeur.”

Et donc V ? Qui vous a envoyé ?

“Malgré tout, la cité reste imprenable, on est protégé par la royauté de Cair Paravel, ça nous assure plutôt un avenir prospère, vous ne croyez pas ?”

Lun 5 Sep 2022 - 21:18

I hunger for the hearse cause nothing could be worse

@Nie Huaisang & @Valerie Bakker

Il glousse à l’entente de mon nom, au moins ça fait rire quelqu’un. En règle générale il s’agit plus d’incompréhension et de recherches d’identité qu’autre chose. Mais V, cette simple lettre n’inspire pas à la confiance, il n’inspire pas à la compassion, ou au moindre sentiment, encore moins à l’attachement. Mais c’est tout ce que je souhaite. Aussi simplement que ça. Pas d’attachement, pas de blessures en cas de séparation ou de perte. Sans ça, je ne me retrouve pas avec un moral aussi bas que terre. Comme maintenant. Enfin, Wei Cheng parvient à m’arracher l’esquisse d’un sourire avec son gloussement. Il m’explique d’où il vient, et je ne suis pas étonnée quand il me dit qu’il est de Qinghe, du sien dans son monde d’origine. Il subit la même chose que moi. Tout comme Night City qui n’est pas réellement celui que je connais. Il doit être à la fois perdu, et à la fois pas du tout puisqu’il connaît sa ville. Je note dans ma base de données qu’un grand cultivateur est le nom des dirigeants ici à Qinghe. Puis il glousse à nouveau. Comme si cela faisait partie de sa personnalité et qu’il ne pouvait s’en empêcher. Même s’il donne l’impression de se moquer de leur nouveau dirigeant avant de s’expliquer. S’ils ne peuvent pas compter sur leur dirigeant, ça risque d’être compliqué en termes de discussion pour moi et Wakako qui est à la recherche d’informations. ❝ Puis-je vous demander, qu’est-il arrivé à Nie Mingjue ? Il n’est pas ici de ce que je comprends mais j’ai l’impression que … Que c’est plus compliqué que ça. ❞ demande-je. ❝ Vous croyez que je pourrais rencontrer son frère ? ❞ Bien qu’il soit empoté selon Wei Cheng, si je repars d’ici sans avoir tenté de lui parler et d’en savoir plus, je risque de ne pas être payée … Et puis de manière un peu plus personnelle, j’aimerais moi aussi en savoir plus sur cet endroit. ❝ Vous savez, je vais vous bombarder de questions, mais de ce que j’ai cru comprendre le grand cultivateur est votre dirigeant, mais que sont les cultivateurs du coup ? Est-ce comme ça que vous appelez vos dirigeants ? Comme des ministres ? … Ou bien comme une espèce d’armée ? ❞ commence-je. Il y a beaucoup de choses qui ont l’air d’avoir des significations différentes pour lui par rapport à ce que je connais. Je ne me vois pas ne pas lui demander ce dont il s’agit. ❝ Et qu’est-ce que les Cadavres Féroces ? J’imagine que des morts se relèvent un peu à la manière des zombies, et que certains d'entre eux sont venus vous attaquer vous et les vôtres, mais s’ils viennent de la forêt on ne parle peut-être pas de la même chose. ❞

❝ Qinghe a l’air, ici en tout cas, d’être une magnifique cité. Bien que je ne peux qu’imaginer votre ville à vous. ❞ assure-je. La ville est belle, les paysages me font beaucoup penser aux tableaux que j’ai déjà pu voir chez moi. Quelque chose de complètement opposé à là où je vis. Il y a quelque chose de plus serein dans cet endroit, calme, douceur, tout le contraire de Night City où on vit à cent à l’heure, où la moindre chose est calculée pour un temps donné. Comme si le temps valait de l’argent. Le jour où le temps deviendra une valeur monétaire à Night City, on sera perdus. Cependant, Qinghe ne me conviendrait pas pour y vivre. Des habitudes que j’ai chez moi, je ne pourrais clairement pas les retrouver ici. La technologie est tellement plus évoluée par chez moi qu’il me serait impossible de faire remplacer une pièce de mon cyber-corps à Qinghe. Et je ne colle pas au décor de cette ville. Je ne suis même pas sûre qu’ils accepteraient des gens tels que moi par ici. Je n’ai pas un casier judiciaire vierge à vrai dire, et bon les meurtriers je crois qu’ils peuvent s’en passer. Ma place ne sera jamais dans un endroit aux airs bienveillants. Les criminels ne restent qu’en prison, ou en liberté dans un endroit qui leur colle à la peau. Et même si les deuxième chance existent, j’ai déjà eu la mienne en revenant à la vie la première fois avec Johnny dans la caboche. Je ne peux pas dire que je mérite de prendre ma retraite dans l’une de ces maisons avec ces toits au design magnifique. Je tourne la tête à l’instant où Wei Cheng m’interpelle. ❝ Je n’ai pas eu l’occasion de visiter encore Cair Paravel je dois avouer. Mais si le roi ou la reine a une armée qui ne laisse pas passer les criminels et autres menaces, j’imagine que vous pouvez continuer à vivre sereinement pendant de longues années. ❞ dis-je avec un sourire. J’aime à penser que si des dirigeants protègent les habitants de Qinghe tout peut bien se passer. Du moins tant que ce sont de bonnes personnes … Quand on voit ce qu’il est advenu de ma ville, enfin plutôt même de l’Amérique, si les dirigeants sont corrompus à la moëlle les habitants ne peuvent que vivre dans la peur de ce qu’il va advenir à la prochaine décision de ceux qui sont à la tête de leur ville. Ici, j’imagine qu’ils ont de bonnes chances d’être en paix avec Cair Paravel, et donc d’éviter de nombreuses catastrophes. ❝ J’aimerais quand même que vous me fassiez visiter si je ne prends pas tout votre temps. ❞

@made by ice and fire.

Jeu 8 Sep 2022 - 13:41

Le regard de Huaisang se voile l’espace d’un instant et sa mâchoire se crispe quand V lui demande ce qui est arrivé à Nie Mingjue. Pourtant, quand il tourne la tête vers la rouquine, Huaisang est de nouveau tout sourire. Le changement n’a duré qu’une fraction de seconde. Un sourire doux et un peu triste à la fois. Le jeune homme secoue la tête.

“Je crains que ce soit une histoire plutôt tragique.”

Une histoire dont il ne peut raconter l’entièreté.

“La famille Nie est à la tête de Qinghe depuis bien des générations, mais disons qu’ils un certain fléau. Ils sont connus pour être des combattants bien bourrins. Mais cette colère et cet acharnement qui les caractérisent se retournent contre eux. La plupart sont morts d’une déviation du Qi. Cette colère agit sur leur énergie et entraîne une défiance sur leur esprit et leurs corps.”

La peine envahit son coeur, les larmes auraient pu lui monter aux yeux, mais c’est quelque chose qu’il a appris à contrôler. Rester simplement ce Huaisang au sourire un peu simplet.

“Nie Mingjue n’était pas une mauvaise personne. Au contraire. Il était certes très intransigeant mais aussi bien à cheval sur son code de l’honneur. Colérique, c’est vrai, tout comme il pouvait accorder la droiture à chaque personne qui le méritait peu importe ses origines. Il avait des valeurs plutôt prononcées mais inutile de dire le contraire, c’était un véritable fou furieux !” glousse Huaisang en secouant son éventail devant son visage.

“Malheureusement, son sort n’a pas été différent de celui de ses ancêtres. Il est décédé d’une déviation du QI, il y a 10 ans, dans le monde d’où je viens.”

Une déviation qui lui a été provoqué volontairement, ça, Huaisang le sait. On a tué son frère et il ira jusqu’au bout de sa vengeance.

Il est vrai que Huaisang a toujours tout fait pour préserver son QI et ne pas finir comme sa famille. Il n’a jamais voulu reprendre la gérance de Qinghe, tout comme il a toujours fait en sorte qu’on ne remarque pas ses capacités. Pourtant aujourd’hui jouer un double rôle est de plus en plus difficile. Il assume de passer pour un poltron qui ne sait et ne fait jamais rien, mais qu’est-ce qu’il a envie d’arracher les yeux du meurtrier de son frère. C’est quelque part un soulagement d’être dans ce nouveau monde et ne plus avoir à le côtoyer régulièrement en faisant semblant de ne pas savoir … Et d’un autre côté, c’est frustrant. Car ses crimes restent impunis.

“J’ignore s’il est possible de parler à son frère, on dit que Nie Huaisang reste cloîtré dans ses quartiers. Mais vous pouvez toujours essayer d’obtenir une audience. Peut-être que je pourrais transmettre votre demande à d’autres cultivateurs.”

Il est un peu rassuré de constater qu’elle veut réellement lui parler et ne pas enquêter sur Qinghe tel un ninja de l’ombre. D’accord, peut-être qu’il lui accordera cette audience. Ses questions sont légitimes et contre toute attente, cette V lui inspire confiance. Pas au point de lui donner cette confiance, mais à voir ce qu’il en est.

Il pouffe gentiment de rire aux remarques de V.

“Non, par grand cultivateur, je voulais dire connu pour sa grandeur. Les dirigeants sont les héritiers des grandes familles de cultivateurs : les Nie, Lan, Jin et Jiang. D’ailleurs les territoirs des Lan se trouvent aussi dans ce monde. C’est Gusu. Très différent de Qinghe … il faut aimer la neige et les 5000 règles que les cultivateurs doivent respecter.”

Nouveau gloussement de la part de Huaisang, nostalgique du temps où il a été élève à Gusu Lan. Et qu’il a fait les punitions de Wei Wuxian à sa place. A force de les avoir copié pour lui, Huaisang les connait par coeur, même encore aujourd’hui.

“Hmm une armée. C’est un peu le cas oui. Les cultivateurs sont des groupes de personnes qui exercent leur esprit, leur corps et leur Qi pour combattre les créatures obscures qui envahissent le monde. Des goules, cadavres féroces et autres. Hmmm nous sommes ce qui pourraient être qualifiés par d'autres, comme étant des exorcistes. C’est tout de même plus compliqué que ça. Les cadavres féroces étaient humains autrefois. Ils sont revenus à la vie après leur mort à cause de la colère et des ressentiments qu’ils avaient toujours à leur mort. Haine, injustice, les raisons peuvent être variés. Mais ils ne sont plus que des monstres sans esprit. Ahaha il serait fâcheux que Nie Mingjue revienne sous cette forme.”

Ah. Ah. Ah. Très fâcheux. Et c’est le cas. Malheureusement l’autre a découpé son corps, mais c’est aussi ce qui a permis à Huaisang d’établir son plan.

“Je suis aussi un cultivateur mais bien loin d’être renommé. Si vous demandez aux civils qui est Wei Cheng, personne ne voudra vous dire …” Il grimace puis ajoute sous le ton de la confidence. “Bien que mon nom de famille risque d’être craint …. Je n’ai pourtant aucun lien avec le terrible patriarche de Yiling”

Il est prit d’un frisson d’angoisse et manque la syncope juste en prononçant ce nom. Oui, Huaisang sait très bien faire semblant. Mais s’il doit transférer son plan dans ce nouveau monde, il faut justement que la nom de Wei Wuxian fasse le tour du monde. Sans rancune, Wei-Xiong.

“Je peux vous faire visiter oui, si vous n’avez pas peur …. d’écouter l’histoire de l’horrible Wei Wuxian ! Et après vous me parlerez un peu de vous !” ajoute Huaisang, soudainement de bien bonne humeur.